Les pionniers du metal progressif américain (à classer dans votre discothèque entre Queensrÿche et Dream Theater) qui s’apprêtent à célébrer leurs 40 ans d’activité publient leur treizième œuvre, « Long day good night ». Comme son titre l’indique, c’est à un voyage au long cours que l’auditeur est convié, et ce périple traverse des contrées très variées, parfois pop, parfois jazzy, parfois heavy, souvent surprenantes, mais presque toujours mid-tempo. Les dénominateurs communs de l’ensemble sont la section rythmique dynamique et groovy que forment Joey Vera et Bobby Jarzombek, ainsi que le refus des compositeurs Jim Matheos (guitariste subtil et versatile) et Ray Alder (chanteur doué, mais aux mélodies vocales pas toujours marquantes) de se complaire dans la facilité. La musique du quintet est très cérébrale, avec moult breaks élégants et effets sonores savoureux, différentes humeurs aussi (du tendu « The destination onward » au cotonneux « When snow falls », en passant par le mélancolique « Under the sun ») ; même si l’ensemble est fort bien tourné, les refrains peinent à faire mouche, et l’émotion ne grimpe jamais vraiment. Voilà ce qu’on pourrait reprocher à ce disque long de 73 minutes, dont la complexité peut parfois faire penser aux derniers Tool : son écoute peut s’avérer fastidieuse, et on est soulagé quand « The last song » arrive, marquant la fin du voyage. Allez, bonne nuit !
Les Américains de Nothing et leur leader Domenic Palermo ont fait pas mal parler d’eux en dix années d’existence puisque beaucoup parlent du groupe comme d’un renouveau du shoegaze, rien que ça. Mais pourrait-on leur donner tort à l’écoute de ce quatrième album qui fait montre d’un sens inné de la mélodie et de l’ambiance ? Atmosphérique, ténébreux, lourd et cinématographique sont des qualificatifs qui semblent coller à merveille à « The Great Dismal ». Le tout pourrait d’ailleurs être synthétisé dans les deux premiers titres de l’album tant ils contiennent la plupart des séduisants ingrédients avec lesquels Nothing aime travailler. Le morceau d’introduction « A Fabricated Life » et la sensibilité qui s’en dégage ainsi que « Say Less » et ses basses saturées pour encore mieux relever les nappes de guitares mériteraient tous deux leur place dans des bandes originales de films ou de séries. Le travail de composition, de mise en place et de productions est à saluer tant l’agencement de l’ensemble offre à l’auditeur un véritable petit voyage sonore dans les méandres d’un style qui regorge encore de surprises à coup sûr.
Une superbe découverte pour votre serviteur.
Après 20 ans de silence, Harry Flanagan semble vouloir rattraper le temps perdu. Peu après la sortie du solide « In The Beginning », Cro-Mags propose un EP en forme de testament de l’année 2020. Le disque, comme une rétrospective, revient, en 20 minutes et 20 secondes, sur les événements effrayants de cette sombre période.
Le hardcore aux forts relents metal du groupe est la bande-son parfaite de ces heures angoissantes. Souvent en retrait, la voix d’Harry, rapeuse, haineuse à souhait, est dominée par une section rythmique qui mêle groove et plomb, avec une basse ultraprésente (« Age Of Quarantine », entrée en matière ultra efficace… comme le refrain du très classique « Chaos In The Streets »). Les six morceaux, magnifiés par la guitare de Rocky George, vibrent d’une tension extrême (« Violence And Destruction »), qu’ils lorgnent vers le thrash (« Life On Earth » que n’aurait pas renié le Suicidal Tendancies des 80’s) ou tendent vers le funk/fusion (l’instrumental final « Crofusion »).
The Obsessed est l’un des pionniers du doom, l’une des formations légendaires du genre. Formé par l’immense, de talent comme de taille, Scott « Wino » Weinrich, il a, au fil d’une carrière décousue, inspiré de nombreux groupes, devenant une sorte de figure tutélaire du stoner. Fondé en 1976, il a disparu dès 1985 quand son leader, guitariste brillant, est devenu le chanteur de Saint Vitus. Il est ensuite réapparu régulièrement, signant quatre albums, dont le dernier, « Sacred » en 2017.
Wino, qui a traversé des périodes sombres — prison, résultat du braquage d’un magasin d’alcool en 1995, interpellation en 2014 par la police norvégienne pour détention de substances illicites, vente décevante de « The Church Within » qui conduit à la séparation avec Columbia… — incarne un mode de vie rock’n’roll. Et cela transparaît dans sa musique et dans sa voix, celle d’un homme qui en a beaucoup vu ; trop ?
Ainsi « Incarnate Ultimate Edition », réédition d’une compilation de démos et raretés sorties en 2000, regroupe des chansons souvent hantées, riches des tourments qui rongent leur géniteur. Petites-fils du blues — les sublimes reprises de « On The Hunt » de Lynyrd Skynyrd et de « Inside Looking Out » des Animals puis de Grand Funk Railroad — fils du heavy rock plus ou moins underground des 70’s, ces morceaux brillent de fulgurances électriques dignes de Black Sabbath (« Concrete Cancer » et « Peckerwood Stomp » aux soli frissonnants) posées sur une section rythmique tout en rondeurs plombées — « Mourning », pure leçon de doom/stoner. Le son brut rend justice à ces compositions désabusées, lourdes et lancinantes (« Skybone », « Spirit Caravan »), qui tantôt grésillent de tout le poids du monde, tantôt brûlent de colère (« Iron And Stone »).
Généreux et dense, « Incarnate Ultimate Edition » compte 21 titres — dont un « Endless Circles » live — qui sont un voyage dans l’âme torturée d’un Wino ayant connu mille tempêtes pour en sortir riche de ses blessures.
Direction le Nord ! Le nord de la France pour rencontrer les Lillois de Skelethal et le nord de l’Europe, la Suède plus exactement, pour s’imprégner de leur deuxième album. Porté par un son organique, étouffé et étouffant, comme exhalé des fameux Sunlight Studios, « Unveiling The Threshold » évoque les premiers Entombed ou l’indispensable « Dark Recollections » de Carnage.
Portées par une batterie aussi frénétique que remarquable, des touches de Grindcore (comme sur « Repulsive Recollections »… titre clin d’œil ?) parsèment ces féroces compositions, traversées de soli chaotiques. Les growls sont parfaits, les riffs lourds (« Emerging From The Ethereal Threshold »), sales et malsains (« On Somber Soil »). « Abyssal Church… The Portal Revealed », le dernier morceau, où arpèges et ambiance mystique précèdent la furie, rappelle que les textes ont une dimension cosmique, inspirée de l’œuvre de Lovecraft, comme le laissait penser la belle pochette de ce disque réussi.
Formé en 2014, les Suédois de Grid officient dans un Grindcore teinté de crust D-Beat et dans lequel un certain sens de la mélodie a sa place. C’est avec ce style affirmé et indubitablement maîtrisé que le groupe est entré il y a peu dans l’écurie polonaise Selfmadegod, et ce afin de sortir ce que le label présente comme son premier véritable album. Et si au départ, les 9 titres et 17 minutes à peine de « Livsleda » font penser à un EP de plus, reconnaissons que l’ensemble est si dense et complet qu’il n’est pas du tout difficile de considérer cette pièce au même titre qu’un album à part entière. La production compacte et puissante offre à l’auditeur le confort requis pour apprécier ce Grindcore de haute voltige qui n’hésite pas à s’aérer avec des morceaux davantage mélancoliques (osons les mots) comme « Livsleda » ou « Doomed » et leur lot de riffs qui « transportent ». À découvrir d’urgence.
Imaginez ma surprise en recevant l’album du sextuor (un mot qu’on n’utilise pas souvent ça) et en découvrant un côté black assez présent et totalement assumé… Loin d’être un défaut, bien entendu, surtout lorsqu’il est bien fait. Et surtout, cela m’apprendra à me rattacher avec tant de véhémence aux petites cases que constituent les genres (quoiqu’en faisant son vieux con, on pourrait dire que la présence de vocals éloigne du post-metal stricto sensu, mais c’est de la mauvaise foi). Bref, encore une raison d’aimer les Italiens et leur propension à sortir des morceaux riches, complexes… longs ! Une véritable obsession à ce stade. Et pourtant, rien à voir avec les sonorités oniriques plongeant l’auditeur dans un état de transe et la douce poésie des quelques autres groupes et albums découverts cette année. Ici, les influences sont clairement à trouver dans le metal extrême et assimilés : outre le black et le post déjà abordés, rajoutons un soupçon de hardcore et peut-être une pointe de doom ? Un brillant melting pot, une fois encore maitrisé impeccablement. Est-ce que c’est le fait de s’être entouré de beau monde depuis leurs débuts, en ce compris lors de l’enregistrement de ce premier album ? Le fait d’employer TROIS guitares ? Ou la fougue de la jeunesse, tout simplement. Peut-être un peu de tout… et là aussi, un melting pot gagnant. Rajoutons en plus que les lascars pensent déjà à la suite, au point de considérer « Endless Inertia » comme un teaser, une mise en bouche. Une sacrée vantardise qui fait espérer beaucoup ! Mais pour l’instant, toute l’attention revient à ce premier opus, fort sympathique, fort dynamique et généreux, qui cache un bel élan de lyrisme tout de même pour quiconque ose creuser et percer la carapace abrasive de « La Fin » (qui termine même son album par une « Eulogy »… En plus, ils ont de l’humour !). Et justement, le mot de la fin… c’est d’aller y jeter une oreille curieuse et attentive. Pondre de tels albums d’emblée, ça n’arrive pas systématiquement.
On débute cette écoute en légèreté avec la première track de cet opus de 9 morceaux : « Blowback ». Au premier coup d’oreille, le quintet de musiciens semble être dans un genre hybride se baladant entre le rock psyché, progressif et alternatif. La présence de la basse ici est très bien placée, alternant entre discrète et plus présente (lors de deux moments se transformant presque en solos de Jo Rauber, le bassiste). Le troisième morceau quant à lui, « Assimilation », est semblable au premier. Il regorge de petites variations rythmiques qui font la richesse d’un morceau. La chanson suivante, Parasomnia, me fait davantage penser à la structure rythmique typique du rock psyché : riffs lents jusqu’à la moitié du morceau avant la montée en puissance composée d’un tempo plus soutenu.
Le style d’arpège du guitariste, Toufik Bougherara, est très oriental et teinté d’effets sphériques, tandis que celui de Jo Rauber puise directement son inspiration de la musique afro-américaine des sixties et des seventies. Comme vous l’aurez sans doute remarqué, KHAIMA s’inspire de grands noms tels qu’Alice In Chains, King Crimson, My Sleeping Karma ou encore Tool. Formé en 2013 par Sven Hill (chant), Toufik Bougherara et Markus Scherer (batterie), ils sont rejoints en 2015 par Jo Rauber et Andreas Becker (clavier). C’est après leur premier EP « Khaima » en 2016, que nos musiciens ont commencé à enregistrer le début de « Owing To The Influence » que voici, avec l’aide du producteur Mike Balzer à Saarbücken. Les chansons ont été masterisées par le batteur de « Cult of Luna », Magnus Lindberg (voir « Refused », « Dool », « Russian Circles »). Pour que vous faire une idée : on est à la croisée de plusieurs genres déjà tellement riches quand ils ne sont pas mélangés qu’une fois mêlés, ils donnent un résultat éblouissant.
Quatre ans après un « The perpetual gap » acclamé par la critique, Human Vivisection revient en force avec « Salvation will come ». Fort d’une signature chez Miasma Records, le combo de Bree compte bien marquer une étape dans leur carrière tant ce nouvel effort surclasse son prédécesseur. Tout d’abord, il y a cette évolution dans la production, moins compressée, plus ouverte, qui permet au groupe de s’épanouir musicalement. Ensuite, il y a le style : un slam death toujours aussi groovy, mais agrémenté de pur death metal bien brutal. Le sentiment parfois dérangeant, mais typique au genre slam du premier opus ne fait plus ressentir et c’est d’autant mieux. Chaque morceau nous explose les tympans. Mon coup de cœur ira pour le titre « Gainless remains of an Obedient empire », dont les cassures rythmiques et la lourdeur me rappellent de par cette nouvelle production le Morbid Angel de la meilleure époque, soit « Gateways to Annihilation ». Outre le fait de proposer deux morceaux que je considère de trop (« Endless agony » et « Survival frenzy » étant à mes yeux dispensables), Human Vivisection se révèle comme étant un des meilleurs représentants de notre plat pays en offrant avec « Salvation will come » un album compact, puissant, brutal et efficace.
Pourquoi faire compliqué quand on peut faire ultra simple ? Franchement ? Wayward Dawn l’a bien assimilé et propose en cette fin d’année un EP deux titres qui répond au doux nom de « House Of Mirrors ». Au menu un death metal boosté à la HM-2, des riffs dingues, sales, une basse qui l’est tout autant et forcément une batterie qui cogne à mort, le tout surplombé de vocaux gutturaux. Du classique certes, mais du classique propre qui satisfait aux codes usuels du genre, pas besoin de développer plus, le mieux c’est d’écouter avec le volume à fond, évidemment.
Warpath célèbre 3 décennies avec un album « best of » de leur carrière. On commence par un inédit « Innoncence Lost » proposant un bon thrash puissant et rapide comme la plupart des titres qui suivront. Reborn » (2017), « Extend » (1993), « F.U. » (2018) ainsi que « Against Everyone » et « Paranoia » (1994) seront de la même veine. On retrouvera aussi leur cover de « Black Metal » de Venom, déjà présente sur leur premier album (1992) avec la présence de Cronos et Sabina Classen (Holy Moses). De petites pauses plus heavy seront offertes sur l’album avec les titres « Massive » (1933) et « That’s For Me » (1994). « Crossing » frôlant carrément le doom hyper dark. L’album termine sur une revue de « God Is Dead (2017) avec en guest pour le solo Claudio Illanes (Undercroft) qui rappelle les sonorités de Therion à l’époque de “Lepaca Kliffoth”. Une très bonne rétrospective où la qualité est au rendez-vous à tous les niveaux et qui passera aisément dans votre hi-fi. Elle intéressera les connaisseurs et aidera les néophytes à découvrir le groupe.
« As The Shadows Fall », sorti en 1993, est l’œuvre de Gunder Audun Dragsten, qui en a composé toutes les musiques et écrit la moitié des textes. Son aura, outre sa remarquable qualité, est aussi due à la présence du légendaire Dan Swäno, dont le chant, en voix claire et grave, se transforme parfois en déclamation, comme s’il devenait le maître d’une cérémonie païenne. Le long morceau éponyme est lourd et lent, comme une sinistre procession engluée dans la boue.
Ce disque est une pépite Doom aux reflets variés, un diamant double face. Godsend invite à un voyage intérieur, entre mélancolie et dépression, sans jamais éteindre une étoile qui brillerait comme un espoir ténu, à l’image de l’incongru et quasi pop « Walking The Roads Of The Unbeheld » ou des rais de lumière pale distillés par les soli. Les compositions, teintées de gothique, aspirées par des structures progressives, oscillent entre un ubac oppressant, glacé, à la lumière rare (« Silence Of Time ») et un adret quasi rock (« Slaydream »), souvent apaisé, mélodique, zébré de guitares saturées (« My Lost Love », « Autumn Leaves » qui évoque Candlemass).
« As The Shadows Fall », point de rencontre de ces deux versants, est un magnifique sommet.
En 2017, les nordistes de Putrid Offal avaient ouvert les hostilités du vendredi sous l’Altar… et, en une petite demi-heure, avaient séduit les lève-tôt, à grand renfort de riffs dopés aux amphétamines, oscillants entre death et grind, posés sur une batterie précise, riche en blasts et survoltée, portés par une basse en forme de parpaing. Bout de gras sur cette masse de saindoux : les growls variés d’un chanteur possédé ! Les morceaux qui finiront, trois ans plus tard, sur l’excellent « Sicknesses Obsessions » passent sur scène comme une lame de scalpel dans un corps en cours de dissection (« Let There Be Rot » et son ambiance malsaine, « Livor Mortis »). Les leçons du professeur Carcass ont bien été retenues (« From Plasma to Embalming »).
Au Hellfest, le groupe a opté pour ses titres les plus longs, le plus court (1’43) étant « Gurgling Prey » avec son petit côté Slayer. Une petite pause mélodique, vraiment infime, au cœur d’un « Repulsive Corpse » qui mise aussi sur la lourdeur, et hop, la scie sauteuse tranche encore et encore dans les chairs, arrache les membres et conclut son œuvre de sang par une décapitation impitoyable (« Suffering »). Bestial.
Cette chronique cristallise plusieurs remarques transversales faites au cours de nombreuses critiques passées de votre serviteur. Pour Die Grüne Welle et Serum 114, je questionnais par exemple la scène punk allemande, d’apparence très intéressante, mais très méconnue au détriment des deux mastodontes britanniques et américaines (et chez nous, un peu franco-belge aussi). J’évoquais lors de de multiples chroniques de post-punk ou de prog telles que pour San Leo, Plight Radio ou Threestepstotheocean la longueur des morceaux, au point d’affirmer qu’il serait plus simple de parler de « passage » préféré plutôt que de titre. Enfin, dans ma récente chronique sur le dernier né de Bearings, les nombreuses « écoles » du punk étaient rappelées, avec le côté fun, revendicatif, référentiel, nerveux ou émotif. Et c’est avec un certain amusement que les pensées se bousculent à ce sujet : vingt titres, dont certains ne font qu’à peine plus d’une minute. Un exemple parfait de la scène punk allemande. Et surtout : un style résolument old-school et pour cause : il n’y avait que ça à l’époque. Car après cette intro bien trop longue, il faut mentionner le plus singulier et remarquable de cette ressortie : l’originale a vingt-sept ans ! Et le groupe lui-même n’existe plus depuis presque deux décennies. Et c’est sans doute là que l’idée d’une ressortie prend tout son sens : vouloir célébrer un groupe potentiellement oublié, remettre au goût du jour une musique que toute une génération ignore. Et le fait qu’il s’agisse d’un live, en pleine pandémie et alors qu’un show punk est une véritable expérience entre blagues vaseuses, échanges de chopes et côtes cassées… y’a un côté doux-amer qui se mêle à la nostalgie. Il convient d’éviter l’hypocrisie en reconnaissant que oui, là aussi comme pour Bearings, ça traite beaucoup d’amour… Mais absolument pas de façon analogue ! Chez The Bates, on parle plutôt de filles. De celle que l’on déteste, celle dont l’amitié est moins bien que le béguin, mais mieux que le vide, celle qu’on aimerait se faire… Loin du côté un peu larmoyant des groupes plus pop qui suivront. Y’a des chansons s’apparentant à de grosses vannes. D’autres qui permettent de se la péter en gueulant très vite pendant une minute trente presque sans reprendre son souffle, ou de jouer de la guitare bardée de grosse disto, juste pour voir. En ce sens, les vingt morceaux sont très variés et s’enchaînent rapidement et logiquement, rien à redire. On pourra même chipoter un peu en se disant qu’avec des titres d’une ou deux minutes, ça fait un peu court le concert… Mais l’énergie est si communicative qu’on sera juste heureux de voir un tel vestige subsister et ressortir aujourd’hui. Et si cette chronique copieuse ne semble s’adresser qu’à ceux souhaitant revivre des souvenirs ou aux curieux, désireux de découvrir à quoi ressemble le punk allemand, on veut adjoindre une troisième catégorie : les kepons tout court. The Bates se payent même le luxe (contrairement à leurs compatriotes susmentionnés) de chanter majoritairement en anglais. Alors aucune excuse pour ne pas redécouvrir ce groupe culte, et ses tout de même DIX albums.