Oli

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Président - Rédacteur en chef

Depuis quelques années, la scène metalcore italienne est en ébullition, mélangeant hardcore, metal et deathcore en fonction des différentes formations. C’est cette fois Next Time Mr. Fox (et non pas No More Mr Nice Guy) qui nous propose son nouvel ep intitulé « Babylon ». On commence avec une intro jouée avec des guitares clean, amenant une ambiance byzantine, nous propulsant à Babylon dans l’ancien temps. « Bestias » nous transcrit la brutalité des événements survenus en ces lieux via un metalcore classique aux grosses rythmiques, son chant ultra brutal, et sa mosh port bien lourde. « SmackDown ! » arrive ensuite pour enfoncer le clou, les Italiens balançant un mid tempo efficace et des mélodies bien dark, avant de faire place à une pure moshpart deathcore et du pig squeal. Vient ensuite le choc… Une ballade rock acoustique au chant clair, oh combien sublime, mais qui décontenance totalement l’auditeur. Enfin, « Babylon » vient clôturer cet ep avec son début à la Whitechapel avant de se transformer en metalcore classique, le tout avec un chant rappelant Trivium ou Bullet For My Valentine… Il est clair que ce nouvel opus est interpellant car il met en avant le niveau et la versatilité des musiciens. Mais il fait perdre l’auditeur par un certain manque de cohérence. Attention, que ce soit au niveau de la production ou de la qualité des composition, Next Time Mr. Fox est excellent. Mais à force de vouloir briser les barrières et ne se fixer aucune limite… On finit par s’y perdre.

Ah qu’il est bon de découvrir des formations donnant le boost nécessaire pour passer une bonne journée. C’est en tout cas l’effet que m’a donné « Le Fil De L’Histoire », nouvelle offrande de Crazy Jesse. Un rock bombastique qui groove et qui envoie du lourd, sublimé par une Jessica Morel Chevillet au sommet de son art. La chanteuse nous envoûte totalement avec un chant parfois rock, parfois bluesy, parfois… psychédélique. Chaque musicien amène sa personnalité dans le son de Crazy Jesse. On ressent une certaine folie à l’écoute de cet opus. Et quand on lit les textes, en français s’il vous plaît, engagés traitant de la folie de l’humanité, on se dit que le groupe réussit parfaitement à nous transmettre son rock. « Le Fil De L’Histoire » devrait en tout cas ouvrir beaucoup de portes à cette affaire familiale (et oui deux frères faisant de la musique ensemble, c’est beau). Crazy Jesse est à mettre entre toutes les mains de fans de rock en tout genre et sur-vitaminé, un peu comme Muse dans ses périodes les plus énergiques (moment où la fureur et le charme font bon ménage).

Quatre ans après la sortie de leur ep, Burning Dead nous balance sa nouvelle offrande « Fear & Devastation ». Pour être honnête après avoir écouté les deux premiers morceaux que sont « Their Coming » et « The Warrior », je n’avais pas envie d’aller plus loin, le groupe proposant un heavy thrash des plus basiques avec un chant décontenançant totalement. Heureusement pour moi, j’ai décidé de laisser une chance aux Parisiens. Et dès « Eternal War », mon avis a totalement changé. On a affaire à un excellent thrash et le chant mi clair mi guttural de Drina commence à produire son effet. S’en suivent « See Who I Am » et son headbanging thrash ainsi que le mélodique mais puissant « Convicted » qui font leur effet. Burning Dead se diversifie en proposant une ballade très bien pensée (« She »), deux bombes thrash mélodiques que sont « Army Of Darkness » et « Silent Scream », avant de clôturer cet album avec un duo instrumental piano et guitare durant lequel toute l’agonie de notre monde peut y être ressentie. On pense fortement à Metallica à l’écoute de « Fear & Salvation », tant le mid-tempo thrash ainsi que les éléments progressifs font penser au jeu de James Hetfield comme sur « Atlas Rise » par exemple. Au final, Burning Dead sort de l’ombre et réussit à captiver l’auditeur et à l’emporter dans son torrent de désolation. Un album thrashy plaisant !

19.02.22 17:51

AMBRE - "#Silence."

Ambre est fait pour dénoncer les problèmes de la société de nos jours. Et rien de tel que le rap et le slam pour scander haut et fort ces dénonciations. Les Français manient la langue et proposent des textes engagés posés sur une trame rock. Avec « Restons Vivants » et « Fausses Roses », le groupe nous fait naviguer entre Kyo et Saez. Mais c’est surtout à partir de « Recommence » que le combo montre sa véritable personnalité. Il y injecte plus de hargne dans la manière de scander. Viens ensuite « Brutal », qui porte parfaitement son nom, tant les guitares sont plus dures et tranchantes. Enfin arrive « L’Autre » qui sera mon véritable coup de cœur de l’album, car il prend aux tripes par ses mélodies mélancoliques. L’ep terminera sur « Danser », un véritable uppercut lyrique aux mélodies bien faites. « #Silence. » est un bon skeud qui pose les bases d’Ambre. Alors oui, on a parfois l’impression que le chanteur propose le même flow, qu’il manque une accroche dans les morceaux comme un refrain fédérateur, ... Mais pour un premier essai, le quintet de Vichy réalise un beau coup et l’on ne peut que leur souhaiter le meilleur pour la suite.

Dublin ainsi que l’Irlande ne sont pas des endroits auxquels on pense lorsque l’on parle de musique metal. Pourtant, comme partout ailleurs, il y a bien une scène existante. The Risen Dread en fait partie et nous balance son premier album intitulé « Night Hag » et ayant pour thème principal les maladies mentales. « Psychoses » ouvre les hostilités et on a très vite l’impression d’écouter Hatebreed, tant le mélange musical thrash et hardcore se fait ressentir. Un côté Machine Head est également très vite repérable. Vient ensuite « Silent Disease » et ses influences metalcore à la Devildriver qui ne sont pas pour déplaire. Les morceaux s'enchaînent et quelque chose demeure dérangeant au fur et à mesure de l’écoute, donnant l’envie de passer à la plage suivante. Le premier problème vient en effet du chant, trop présent et clairement pas assez bon, qui devient vite éreintant pour nos oreilles. Les structures et types de riffs créent également un souci, parfois mal imbriquées les uns les autres, sortant de nulle part, perdant en cohésion. Finalement, on déchante assez vite. Toutefois, arrive « White Night » qui semble sonner terriblement bien. On se rend compte alors que monsieur Andréas Kisser (Sepultura) y fait une apparition. On en vient carrément à se demander si le combo irlandais n’aurait pas haussé son niveau en sachant qu’un tel guest serait sur ce morceau. Car dès « Coward’s 9 », The Risen Dread retombe dans ses travers et cela durera jusqu’au dernier morceau « The Night Hag », rendu sublime par l’apparition du claviériste compositeur brésilien Renato Zanuto, mais dont le chant viendra casser la beauté du titre. Au final, The Risen Dread ne laisse pas une belle image (ou un bon son) avec ce « Night Hag » et on se dit que, à part faire le remue-ménage au sein du groupe, la formation irlandaise n’ira pas plus loin.

Après quatre années de hiatus, les rockers de Reckless Love sortent enfin de leur tanière pour nous proposer « Turborider » qui s’avère d’ores et déjà être un tournant musical dans la carrière du groupe. En effet, tentez d’imaginer le hard rock plein d’énergie que les Finlandais délivrent habituellement mélangé à une méga dose de synthwave période « eighties ». Le résultat donne une musique rétro moderne boostée par une production explosive. De « Turborider » à « Prodigal Sons », on a droit à onze singles potentiels durant lesquels on a l’impression de voyager dans le temps et de parcourir nombre de jeux vidéo sur lesquels nous avons passé des heures lors de nos venues dans les luna-park. Car c’est bien de l’univers « gaming » des années quatre-vingts dont Reckless Love s’inspire. On s’imagine parcourir les routes de « Outrun », d’échapper au « Terminator », ou encore de se croire dans « Tron ». Mention spéciale à l’ultra fédérateur « Eyes Of A Maniac » ainsi qu’au morceau « Future Love Boy », limite pop, et qui aurait facilement pu figurer sur un album de Maroon V. Avec « Turborider », Reckless Love s’ouvre de nouveaux horizons, combinant deux genres à la perfection et délivrant du coup un superbe album totalement addictif. 

Mean To You est en fait le projet d’un seul homme, en la personne du Luxembourgeois Mulles. Décidant de sortir sous ce nom n’importe quel type de musique qui lui passe par la tête, c’est après un album orienté électro que le musicien revient avec « Strong » à ses premiers amours que sont le rock et le metal. Proposant des riffs solides, alternant douceur et rage, la musique se veut résolument efficace, ponctuée de gros solos. On pourrait situer Mean To You quelque part entre Pop Evil, Nickelback, Black Stone Cherry, Staind et même 3 Doors Down à certains moments. Le chant hurlé est correct mais l’ensemble vocal peut paraître limité par instants. La force principale de cet ep réside dans la qualité de jeu du batteur qui dynamise bien plus que les guitares et basses les compositions (ce qui est quasi tout le temps l’inverse). Au final, sans être transcendant, « Strong » passera sans problème dans une playlist rock ou metal, sans pour autant titiller les grands du genre.

Originaire de Mulhouse, Breath From The Void nous balance son premier essai avec un ep éponyme composé de sept morceaux. Une fois l’intro « Immersion » passée, « Discomfort » envoie la sauce à coup de rythmiques très Gojira. Cette influence se retrouve également dans le chant ainsi que dans les atmosphères proposées par les Français. Cette étiquette leur collera à la peau durant toute l’écoute de cet ep. Le groupe tente d’élargir son spectre musical en incorporant un certain groove à la Lamb Of God (« Denial », « Godless ») ainsi qu’une lourdeur penchant vers Hangman’s Chair (« Anything Anybody »). On notera également une envie de proposer des morceaux variés, passant de riffs soft clean à de grosses rythmiques, voulant créer une ambiance comme Hypno5e pourrait le proposer. Malheureusement, l’ensemble ne prend pas. Les structures sont incohérentes, le chant peut nous sembler éreintant (le groupe devrait peut-être penser à chanter en français plutôt qu’en anglais), et la production n’est pas à la hauteur des prétentions du groupe. Certes, c’est une première sortie et l’on ne peut que s’améliorer. Mais Breath From The Void a du travail sur la planche, car n'est pas Gojira qui veut.

Yur Mum est le genre de musique vers lequel je n’irais pas spontanément, n’étant simplement pas dans mes goûts. Mais après l’écoute d’un seul morceau de « Tropical Fuzz », j’ai mis mes aprioris de côté et j’ai foncé tête baissée dans cet album. Et quelle claque je me suis pris. D’origine Brésilienne mais vivant au Royaume-Uni, le duo nous balance un condensé de desert rock, stoner, sludge, mélangé à la folie du punk et les riffs psychés. Imaginez-vous passer de Rage Against The Machine à Skunk Anansie (« Banana Republic », « Tropical Fuzz »), à un groovy rock psyché tout droit sorti des années septantes (le très sabbathien « Kiss And Tell », « Black Rainbow »), en passant par par un punk tout en fureur (« Sweatshop »), pour ensuite terminer sur une note plus sereine (« Rio’69 »). Les guitares sont placées à l’arrière, laissant le duo basse-batterie donner une couleur unique et saturée au style du groupe. Et que dire de la chanteuse Anelise Kunz, dont l’énergie débordante nous est transmise, alternant chant clair et gueulé avec une rage et folie sans fin, se révélant au final comme le Ozzy Osbourne féminin. « Tropical Fuzz » est une pure bombe qui mérite d’être connue par tous et qui vous donnera l’énergie nécessaire pour combattre votre quotidien.   

22.01.22 13:13

ORKHYS - "A Way"

Après un premier essai en 2018, Orkhys revient avec un nouvel album intitulé « A Way ». Les Français pratiquent un metal symphonique des plus sympathiques. Variant les rythmiques avec ingéniosité (« A Brand New World »), se la jouant progressif (« Home »), pouvant être agressif (« Orkhys ») et incorporant des instruments d’époque (« A Brand New World »), Orkhys réussit à composer des morceaux variés qui se révèleront être autant agressifs que mélodiques, autant épiques que mélancoliques. J’ai eu deux réels coups de cœur à l’écoute de cet album. Tout d’abord « Bloods Ties », véritable monument de près de dix minutes durant lequel le chant laisse les musiciens s’exprimer pleinement, pratiquant un savant mélange de tout ce que le groupe peut proposer, incorporant des passages acoustiques et finissant par des blasts puissants et apocalyptiques. Mon deuxième coup de cœur ira pour l’étonnante reprise du « The Clansman » d’Iron Maiden, époque Blaze Bailey (tiré de l’album Virtual XI, celui que les fans détestent mais dont je suis fan), que les Français reprennent à la perfection, incorporant leur identité au morceau des Anglais. Enfin, il ne faut pas oublier de parler du chant de Laurène Telenarria qui est tout simplement parfait, ne dépassant pas les limites et ne partant pas dans un style opéra comme la plupart des groupes du genre. « A Way » est une véritable bouffée d’air frais dans l’univers du metal symphonique.

Formé en 2015 dans la région parisienne, Rest In Furia nous balance son troisième EP intitulé Silent Beholders ». Le premier constat après une seule écoute : le groupe a laissé de côté son thrash metal des premiers jours pour produire une musique plus ouverte et diversifiée. C’est en effet principalement à un Gojira que l’on pense en écoutant Rest In Furia, le chant éructé faisant fortement penser à Joe Duplantier. Toutefois, s’arrêter là serait vraiment discriminatoire pour les Parisiens. « No Respect », morceau groovy puissant aux belles mélodies mélancoliques rappellera également Machine Head, voir Paradise Lost via le chant clair. « Those Empty Eyes » dévoilera un côté plus apocalyptique du groupe, tandis que « Waving Crowds », véritable pavé de six minutes trente, se révèlera comme une compo sublime, oscillant entre metal progressif et metal planant, rythmiquement intéressant, nous renvoyant vers Paradise Lost, Mastodon et Gojira. Finalement, seul « Out Of The Kingdom » nous laissera sceptique, ce dernier passant moins bien que les autres morceaux de l’ep. « Silent Beholders » marque un changement et une étape certaine dans la carrière de Rest In Furia car il pose les bases du futur du groupe. Et on ne peut qu’encourager la démarche et attendre la suite.

Ce nouvel album de There’s A Light me ramène directement aux fondements de ma passion pour la musique : découvrir des formations qui n’hésitent pas à briser les codes et les barrières et qui proposent au final une musique unique et rafraîchissante pour notre cerveau. « For What May I hope? For What Must We Hope? » se veut être un voyage dans notre subconscient, aux travers des méandres de nos pensées et idées et de notre vie en général. Parfois purement instrumental (“…The Storm Will Set The Sails”, “Magnolia”), parfois agrémenté d’un chant timide mais au combien important (“Like The Earth Orbits The Sun”), There’s A Light joue avec les atmosphères et nos émotions afin de capter nos désirs d’évasion les plus profonds. Les Allemands s’ouvrent à une musique plus heavy comme sur “Even In The Darkest Place” et n’hésitent pas à parsemer les compositions avec du violoncelle comme par exemple sur “Dark Clouds Behind, Bright Skies Ahead” et “Appearance Of Earth”. Finalement, « For What May I hope? For What Must We Hope? » est tout simplement un pur bijou musical, audacieux et hypnotique, à placer entre toutes les mains d’amateurs de découvertes hors du commun.  

Ce qui m’a frappé dès la première écoute de ce premier album de Horizon Line intitulé « A Place in Time », c’est la capacité à pouvoir trouver des similitudes avec d’autres groupes. Concernant les Français, il est clair que l’ombre de la face rock de Marilyn Manson plane sur les différents morceaux de l’album. Que ce soit via un rock explosif (« Over and Over »), via de la new wave façon Depeche Mode comme lorsque l’Américain reprenait « Personal Jesus » (« The God Syndrome »). On pense également fortement à Placebo à l'écoute de cet opus, le chant et le riffing de certains morceaux y faisant penser directement (« A Place in Time », « Time of Wonders »). C’est surtout dans le chant, rébarbatif sur la longueur tant il montre ses limites (cinquante-cinq minutes tout de même pour l’album) que toutes ces références viennent nous sauter à la figure. Trois morceaux sortent toutefois du lot : « Astheny » et « A Bullet Behind a Glass » se révèlent être de véritable bombes rock, réussissant à égaler le « The Mephistopheles of Los Angeles » du Monsieur Manson, ainsi que « With Me », compo acoustique mélancolique oh combien efficace. « A Place in Time » mérite que l’on s’y attarde tant les bases d’un groupe à en devenir sont là.

Composé d’ex-membres de Reign Of Light et Sharx, Nemesis H.P. nous balance son premier opus « Lion ». Le terme balance peut paraître primaire mais c’est comme cela que pourrait se traduire le style de musique du groupe : ça envoie, ça balance la sauce. Le combo Lillois développe un Hard rock résolument « eighties » mais survitaminé. On pense à des groupes tels que Mötley Crüe, Steel Panther, Motörhead ou encore Mädhouse pour les morceaux les plus festifs et bombastiques. Les Français savent également se transformer en serial lover et faire exploser les cerveaux à la Kiss comme sur les morceaux « Don’t Play The Lover For Me » et « Not Enough ». Enfin des éléments psyche rock façon Blue Öyster Cult sont à notifier comme sur « I’ll Be Waiting ». Touche finale prouvant la qualité du groupe, Nemesis H.P. a réussi le luxe d’un guest prestigieux en la personne de Chris Holmes (Wasp). Rien que ça ! Dans tous les cas, à défaut de réinventer la poudre, « Lion » sera un bon coup de pied au cul pour ceux qui n’arrivent pas à se réveiller, une dose de vitamine pour ceux qui veulent passer un bon moment, et un putain de rail de coke pour tous ceux qui veulent faire la fête jusqu’à pas d’heure.  

Il y a trente ans, il y avait Mötley Crüe, Skid Row, Poison, … Tous ces groupes qui faisaient bouger les hommes, chavirer le cœur des femmes en les rendant totalement folles et hypersexuelles. La bonne époque du «Sex, Drugs, Rock N Roll» quoi. Et bien avec Mädhouse et son nouvel album «Bad Habits», c’est directement à cette période que vous retournerez. Bordel que cet album fait du bien. Fortement influencé par les groupes précités, le combo autrichien joue la carte du glam crazy girl à cent pour cent et cela fonctionne à merveille. Tous les morceaux sont taillés pour la scène et pour faire bouger et danser n’importe quel cul dans une salle de concert. «Bang Bang», «First Lick Than Stick», «I Walk The Poneygirl», «Atomic Love», «Fake It Till You Make It» ou encore «Tourette Brunette»… Autant de titres évocateurs au potentiel de hit single en puissance. Les musiciens maîtrisent leur sujet à la perfection et la production totalement réalisée par le guitariste Mikky Stixx est puissante mais fidèle aux racines du groupe. Le seul bémol de «Bad Habits» pourrait être sa longueur (pas moins de quinze morceaux) mais c’est vraiment chercher des niaises car une fois l’album fini on remet «play» et c’est parti. Mädhouse délivre avec «Bad Habits» un album magistral qui se veut être un hommage aux plus grands du genre. Là-dessus, je fonce au stripclub !!

21.11.21 16:07

FURR - "Thank you"

Après un premier single acclamé par la critique en 2020, Furr nous balance son premier ep «Thank You». Musicalement, les Français proposent un metal alternatif aux riffs parfois groovy parfois tranchants, variant les rythmiques et les mélodies à bon escient. Que ce soit «Thank You», «My World» ou encore «Again», la musique se veut bien en place. Mais là où le bas blesse, c’est au niveau des chants. On apprécie fortement les mélodies d’Eva. Malheureusement, ces dernières ne collent pas avec le chant éraillé et éreintant d’Arnold qui vient tout simplement gâcher la performance du reste du groupe. Au final, il faudra attendre le dernier morceau de cet EP «Fight» (qui est en fait le single de 2020) pour se prendre une bonne dose de metal bien fait. « Thank You » aurait du être une belle évolution pour Furr. C’est malheureusement l’inverse qui se produit.

C’est toujours ce que je préfère dans le fait d’écrire des chroniques. Me retrouver sur le cul en écoutant des formations qui me sont totalement inconnues et qui me font triper comme jamais. C’est le cas de Begat The Nephilim. Avec leur nouvel opus « II : The Grand Procession », les Anglais n’ont qu’une idée en tête : rallier à leur cause les fans de metal extrême ! De « Panegyric » à « Leucomalachite Green », BTN offre une performance digne des plus grands, mélangeant un black mélodique à un death metal apocalyptique. On pense fortement à The Black Dahlia Murder et Cattle Decapitation en écoutant des tracks tant le niveau technique proposé se veut au niveau des deux formations précitées. Chaque seconde est minutieusement pensée afin que l’on ne perde pas le fil , que ce soit dans la composition des morceaux ou via les interludes musicaux proposés. L'ajout de mosh à la Whitechapel, de claviers accentuant les ambiances apocalyptiques ou encore d’éléments tirés du prog font de cet opus un bijou de créativité. On pensera aussi à un groupe tel que Cradle Of Filth via le chant de Tyler Smith sur « The Grand Procession Part II » où l’on a carrément l’impression d’entendre Mr Dani Filth chanter. Des plus surprenantes. Begat The Nephilim n’a aucune limite et démontre avec « II: The Grand Procession » que la perfection peut être atteinte. Un pure délice !

Parfois on met de la musique pour avoir un fond sonore et, alors que l’on est plongé dans tout autre chose, on se rend compte qu’on headbangue et qu’on kiffe l’album qui est en train de passer dans la platine. Lorsque votre subconscient se prend à aimer ce à quoi vous ne prêtez pas attention, c’est que l’on touche à quelque chose de vraiment bon. Et c’est le cas avec l’album du combo alpin intitulé «New Horizon». Le stoner entremêlé de prog et de rock dur bien énervé sublimé par un chant clair et hurlé nous transporte dans un univers où l’oppression et la sensation alarmante d’un événement chaotique demeure imminent. De «Vultures» à «New Horizon» en passant par «The Unknown PT.2» et «Another Face»… Tout est mis en œuvre pour que fureur et mélancolie viennent nous écorcher à vif. «New Horizon» est un album réussi réalisé de main de maître par un BlackBeard qui mérite d’être découvert par le plus grand nombre.

Deuxième album pour Tigerleech qui nous propose cette année « Melancholy Bridge ». Amateurs de musique lourde et intense émotionnellement, cet album sera pour vous. Mélangeant avec subtilité du stoner, du hardcore et du sludge, les Français réussissent à capter notre attention et viennent s’immiscer dans notre cerveau et nous hypnotiser. Le son est lourd, puissant, et les mélodies nous rendent mélancoliques. Les thèmes abordés par le groupe sont la dépression, l’égocentrisme humain, la dégénérescence de la Terre, … de quoi assombrir encore plus leur musique. Cet album est une réussite car il a réussi à me captiver comme Crowbar avait réussi à le faire en son temps. « Melancholy Bridge » marque une étape dans la carrière de Tigerleech et est à conseiller aux fans de Crowbar, Corrosion Of Conformity, Rongeur, …

Suite aux nombreux remous autour du groupe concernant le départ de leur chanteur, on se demandait ce qu’allait devenir Bad Wolves, plus communément appelé par les journalistes Tommy Vext & the Bad Wolves. C’était sans compter sur la volonté des autres membres de prouver que Bad Wolves est un groupe à part entière. Après avoir recruté ni plus ni moins DL comme chanteur (guitariste de The Acacia Strain et collaborateur de groupes tels que All That Remains entre autres), les Américains reviennent avec « Dear Monsters ». Cet opus se révèle très varié et d’une efficacité redoutable, proposant un metalcore moderne groovy, lourd et mélodique, comme si Light The Torch et Meshuggah avaient fusionné. Des morceaux tels que « Sacred Kiss », « Lifeline » ou encore « Classical » en sont les meilleures preuves. Mais le groupe ne s'arrête pas là. Il peut devenir atmosphérique à la Bring Me The Horizon (« Gone »), djent à souhait (« On The Case ») ou encore rock metal survitaminé comme si Muse avait pris un boost (« Comatose »). Mes deux coups de cœur seront « Springfield Summer », single commercial donnant l’impression qu’Imagine Dragons pratiquant le metal, ainsi que « In The Middle », ballade limite hard fm tout simplement superbe. Doté d’une évolution musicale certaine et grâce à un chanteur qui n’a rien à envier à son prédécesseur, Bad Wolves balance avec « Dear Monsters » la réponse parfaite envers tous les détracteurs.