Oli

Oli

Président - Rédacteur en chef

Après les retours plus que positifs de leurs deux premiers albums, Scarved se devait de confirmer avec leur nouvelle offrande « Flashback ». Mélangeant subtilement rock, hard rock et metal, les Belges affinent leur style et, emmenés de main de fer par leur chanteuse Caro Verboven, nous proposent un album très varié, mais homogène. Du rock mélodique de « Flash » au heavy metal survolté de « Head over heels », du hard rock eighties qui fait danser façon Guns n’roses de « Flashback » ou « Poison kiss » au rock groovy psychédélique des seventies de « Schizophrenia » et « Catch me offline ». Ou encore du slow/ballade hard fm « Lost in space » digne du « You and I » de Scorpions, au Rock thrashy façon Metallica de « Lockdown » … tous ces éléments sont ici pensés et imbriqués ensemble pour proposer pas moins de dix hits qui feront fureur dans votre platine, mais également en concert. Mon coup de cœur ira pour le morceau « Rising soul » et son rock progressif ultra seventies rappelant Black Sabbath et autre Blue Öyster Cult grâce aux claviers. Bref, si vous cherchez un très bon album de Hard rock/metal moderne mais qui peut vous faire voyager dans le temps, foncez sur « Flashback ». C’est du tout bon et c’est du belge !

Il faut le dire, « The last of us » m’avait mis sur le cul. Republic Of Rock’n Roll m'avait complètement surpris avec son pur mélange de Foo Fighters et Queens Of The Stone Age. C’est dire si j’attendais « Baudelaire le revenant » avec impatience. Une chose est certaine : les Français gardent les mêmes bases qui les ont fait connaître, c’est-à-dire un power rock parfois furieux et survolté, parfois plus perfide et tiré des années septante. Mais l’on peut retrouver d’autres influences venues s'ajouter au style efficace du groupe. On pense souvent à Guns N’Roses (« La fontaine de sang », « Sed non satiata », au rock parfois psyché et bluesy de Black Stone Cherry et Blue Öyster Cult (« Je suis comme le roi »), au hard rock d’un certain AC/DC, ou encore à certaines références de l’Hexagone telles que Saez et Noir Désir (« Chant d’automne », « À celle qui est trop gaie »). Dans l’ensemble, les morceaux sont plus directs et toujours aussi percutants. La qualité est au rendez-vous. Toutefois, un effort sur le mix du chant aurait encore pu élever l’album. Chanté en Français (cela mérite d’être salué) et exécuté d’une main de maître, Republic of Rock’n Roll délivré avec « Baudelaire le revenant » un album puissant, barré, diversifié, qui vient confirmer tout le bien que l’on pensait d’eux.

Le groupe Montserrat tient son nom d’un territoire britannique d’outre-mer. L’envie de nommer le groupe avec ce nom vient d’un souvenir d’enfance qui était l’entrée en éruption du Volcan de ladite île qui tua dix-neuf personnes et ravagea la capitale Plymouth. D’où le titre de ce ep : « Plymouth under ashes ». Musicalement, le groupe se présente comme pratiquant un « Extreme Carribean metal ». A l’écoute du premier morceau « Plymouth under ashes », on comprend le côté caraïbe avec une intro digne du « Ecuador » de Dj Sash… avant qu’un death metal extrême avec un chant ultra guttural ne vienne nous exploser les tympans. Me voilà assez décontenancé. Et cela continue avec « The tidal wave » et des breaks et des sons complètement bizarres rendant la track incompréhensible. Finalement, « Ov hearthquakes and hurricanes » viendra clôturer cette torture auditive, mélange de mosh deathcore et de death épique et mélodique. La démarche est donc ici difficile à cerner, les mélanges des genres sont grossiers, sonnant comme du « happy death metal » rythmiquement. Malheureusement, cet ep est un pétard mouillé et totalement dispensable. Faire du déjanté et du bizarre, ok, mais alors le faire de manière réfléchie et complètement barrée. N’est pas Carnival In Coal qui veut… 

Il y a des groupes que l’on est content de retrouver. Formé au début des années nonantes, Iron Flesh ressort d’outre-tombe pour nous proposer une torture auditive jouissive avec « Summoning the putrid ». On a bien toujours affaire à un bon old school death metal au son typique de cette bonne vieille pédale HM-2. Des morceaux tels que « Servants of Oblivion », «Relinquished flesh» et «Incursion of evil» sont là pour nous confirmer que ça va défourailler sec et nous rappellent que les alternances rythmiques sont toujours aussi efficaces. Ce qui a toujours marqué sur un album de Iron Flesh, c’est cette capacité à incorporer des mélodies malsaines et empreintes de tristesse, rendant les compositions épiques tout en demeurant de véritables rouleaux-compresseurs. « Demonic Enn », « Purify through blasphemy » ou encore le redoutable « Cursed beyond death (me rappelant même un certain Type O Negative dans le duo basse/chant) » en sont les meilleurs exemples. Qui dit old school death metal ne dit pas forcément riffs fast riffing. « Death and the reaper’s scythe », pavé de plus de huit minutes, vient nous le prouver avec sa rythmique pachydermique, véritable marche des morts-vivants. Enfin, cet album ne pouvait mieux se terminer qu’avec « Convicted faith », six minutes et vingt secondes d’agonie sublimées par des mélodies à en faire pâlir un certain Paradise Lost. « Summoning the putrid » est tout bonnement un retour gagnant pour Iron Flesh qui propose là une future pierre angulaire du style. Pour tous ceux qui aiment Asphyx, Bolt Thrower, Hail of Bullets, Paradise Lost et qui recherchent encore mieux. Succulent ! 

Les Français de For The Sin nous proposent leur premier album « The Human Beast » qui fait suite à leur premier Ep « Sweet Suffering ». Comme tout groupe de hardcore, les musiciens balancent toute leur rage et haine via un chant typique pour le style ainsi que via une musique énergique et lourde pourvue de beatdown ravageurs. Ajoutez à leurs compositions des relents de slam death, créant ainsi de bonnes variations rythmiques et vous obtenez « The Human Beast ». Certains « pigsqueals » sont également à noter. Les compos sont maîtrisées et on sent que les membres du groupe donnent tout ce qu’ils ont. Malheureusement, cela ne suffira pas à me faire bondir de ma chaise ou me rendre complètement fou. La faute à une production trop plate ? Peut-être. Ou bien ce serait le chant devenu trop rébarbatif ? Peut-être également. Quoiqu’il en soit, la sauce ne prend pas. Ma note peut paraître sévère mais c’est mon ressenti. Par contre, je suis également certain que dès que le groupe se mettra en marche sur scène, la note remontera. Comme je le dis souvent : « le hardcore se vit en live sur scène et non sur cd dans son salon ».

Trois morceaux… En l’espace de trois morceaux, Overdrivers nous met une patate d’enfer avec leur « Rock out ! » qui fait un bien fou. Les morceaux font headbanguer, donnent envie de bouger, de baiser et de boire une putain de bière. Musicalement, les Français pratiquent un rock parfois heavy mais surtout à tendance rock n’roll. Que ce soit plus Motörhead (« You cheated on me ») ou bien AC/DC (« Factory »), les compositions sont ultra bien foutues et mélodiques à souhait, le tout avec les « Balls ». Enfin « Forever Young » sera là pour nous rappeler que rien n’est aussi bon qu’un morceau de rock n’roll. Alors oui, trois morceaux, c’est peu… trop peu. Car à peine la tête se met à bouger que le player s’arrête. Mais cela ne fait rien car on appuiera juste sur la touche repeat et l’on ne quittera plus ce « Rock out ! » qui va coller tout fan du style pendant plusieurs mois. Vite l’album putain !

L’an dernier, le premier EP de Last Addiction fut une belle surprise. Tout droit sorti des « Terres froides », le combo revient cette fois avec un album intitulé « Inner abyss ». Lyriquement toujours inspirés, les Français nous parlent cette fois des quelques théories, dont la collapsologie, qui prédit la fin de notre modèle de civilisation, et la nature du genre humain en totale perdition. Musicalement, on a toujours affaire à un hybride. La base est un heavy-metalcore où le maître mot serait « mélodique ». L’alternance de chants clairs et gutturaux vient renforcer le style proposé. Les deux morceaux que sont « The skin on my bones » et « Between two worlds » en sont les meilleures preuves. Viens ensuite le moment où Last Addiction joue avec les éléments du genre « metal » et « rock » afin de varier au maximum ses compositions. « The temple » et son bridge acoustique rappelant Staind, les structures et rythmiques très Gojira sur « Welcome in my badland » ou encore le post dark mélancolique « Demons on your shoulders – Part. II » durant lequel s’entremêlent un beau piano ainsi que des blasts… Autant d’éléments qui tiennent en haleine l’auditeur durant l’intégralité de l’écoute de « Inner abyss ». Mes deux coups de cœur seront « The red tape », dont le rock sombre et épique se révèlera efficace et parfait pour une bande-son de film apocalyptique, ainsi que « Falling in hell with you », morceau ultra direct et brut de décoffrage, qui pourrait être tout droit sorti du meilleur album d’un Killswitch Engage ». « Inner Abyss » est donc un album qui peut sembler simple, mais qui est au final parsemé d’une multitude de subtilités, le rendant addictif, et qui fait de Last Addiction un groupe à suivre de très très près.

Formé en 2020, Ensanguinate nous balance son premier EP « Entranced by decay » contenant quatre titres initialement sortis de manière indépendante l’an dernier et distribué uniquement dans leur propre pays. Récemment signés sur le label Emanzipation Productions, les Slovènes ont maintenant l’opportunité de faire connaitre ce premier opus au plus grand nombre. Ensanguinate pratique un death metal bien old school, celui de l’époque où le death et le thrash étaient très proches et où seuls les styles de chants ainsi que les thèmes abordés permettaient de différencier les formations. Le chant guttural caverneux, limite black metal, vient définitivement placer le groupe dans la catégorie la plus extrême, proposant une musique les plaçant entre Possessed et Nihilist. Les morceaux « Ghoul presence », « Hunted » et « Untented graves, scattered remains » prouvent la dévotion au style death black old school sombre, sanglant, putride et baveux. On pourra toutefois se réjouir de retenir également comme influence Morbid Angel, dont la lourdeur typique se fait ressentir sur « Pit of Ash », troisième plage de cet EP. Avec « Entranced by decay », Ensanguinate ne révolutionne rien, mais réussit une entrée par la petite porte dans la scène death metal européenne. On attend maintenant la suite… 

24.04.21 08:10

VIOLENCE - "Opus I"

Artiste reconnu mondialement dans le milieu de la Bass Music, Frédéric Garcia, alias Niveau Zero, décide de se lancer dans un nouveau projet alliant son univers musical avec celui du metal hardcore. Accompagné de Fabio Meschini (L’esprit du Clan, As They Burn) et Morgan Sansous (Henker), ce projet se nomme Violence, et celui-ci porte son nom à la perfection. En effet, après l’écoute des morceaux de « Opus I » les premiers mots qui viennent à l’esprit sont : percutant, puissant, efficace. Tout commence avec « The rising », pur mélange de metal hardcore et de sonorités indus. S’en suit « Behind masks » avec en guest Code : Pandorum, véritable morceau dubstep/harcore metal explosif, original et très bien foutu. Et ce savant mélange musical, c’est la recette folle du groupe. Prenez des morceaux comme « Engine », « My Fate », « Poison and the cure » ou encore « Violence will not save you »… Autant de bombes calibrées pour faire mal et faire réagir l’audience. Quelques interludes sombres et atmosphériques sont placés à bon escient, nous permettant de souffler un peu avant de se prendre de nouveaux coups de massue dans le crâne. Et que dire de ce bijou qu’est « Wolves », titre limite black metal apocalyptique prenant aux tripes et sublimé par de superbes nappes de synthés. Vous l’aurez compris, Violence met la barre très haute, proposant un album de qualité, varié et perturbant et taillé pour le live. C’est en fait comme si Fear Factory, Clawfinger et Meshuggah s’étaient alliés à I Am X ou Skrillex. Une autre preuve de cette qualité, c’est la présence de guests renommés tels que Code : Pandorum, Julien Lebon d’Atlantis Chronicles, ainsi que Monsieur Billy Graziadei (Biohazard, Powerflo) dont la présence au chant sur l’alarmant « My fate » vient remettre une couche d’agressivité, pour un rendu des plus percutants. « Opus 1 », en plus d’être une pépite au potentiel commercial énorme, est avant tout une ode à la révolte. Violence vient nous rappeler que cette révolte a déjà commencé et qu’elle arrive sous peu à son paroxysme. Et si Violence était tout simplement la bande-son parfaite de l’apocalypse ??  

Derrière le nom Pictures on Silence se cache un multi-instrumentiste en la personne de Fred Bressan qui nous présente son EP éponyme. Souvent, quand on parle de post-rock ambiant, on pense à un album instrumental. Cet EP n’échappe pas à la règle. Musicalement, le musicien propose un rock ambiant dans lequel les reverbs et les delays typiques du style s’en donnent à cœur joie. Parfois calme, parfois plus poussif, le mélange de rock et de synthé fonctionne bien. Le but de cet EP est de nous faire voyager au plus profond de nous-même afin de découvrir ou redécouvrir des sentiments, des émotions, ou encore des souvenirs oubliés. Fred Bressan réussit ce pari et à l’écoute des quatre titres, on se dit que la musique proposée permettra à tout un chacun de s’évader, quelle que soit l’émotion recherchée, la tristesse ou la plénitude. Avec Pictures on Silence, Fred Bressan mélange ses influences diverses et reconnaissables que sont Radiohead, This Will Destroy You ou encore Caspian et réussit à se créer une identité propre. À conseiller à tout amateur de bonne musique ambiante et à tout musicien désireux de découvrir un artiste talentueux.

Quand je lis la biographie de Phosphen et que l’on évoque le style du groupe, on pense directement à un rock corsé moderne qui va pulser sévère. Mais c’est en fait tout l’inverse. Le trio pioche ses influences dans les sonorités électroniques tout droit sorties des années quatre-vingt. On a ici affaire à un électro-rock dit « rétro ». C’est donc à un groupe comme Depeche Mode que l’on pense quand on parle des effets et ambiances. Pour le côté rock, le style du groupe me fait penser à des formations comme U2 et Calogero. Le rock teinté de pop proposé par les Français est riche en émotion, empreint d’une certaine tristesse. En alternant rock burné donnant envie de bouger et pop soft au piano ou aux guitares, Phosphen arrive à nous captiver et crée une connexion avec notre cortex. Le groupe peut également diversifier son style en proposant des éléments funk (« Wonderland ») ou des influences du rock anglais (« Lying under » qui pourrait se retrouver sur un album de Keane). Le chant féminin vient se coller aux ambiances de la musique, parfois sombre comme sur le dark rock de « This might be heaven », parfois tout en douceur comme sur le superbe « Reflection ». Principalement proposé en anglais, mais également en français (« Abysses »), « Phosphen » se révèle être un album plutôt surprenant et qui pourrait plaire à un grand nombre d’auditeurs. 

Aborder le premier album de No Terror In The Bang, c’est comme se jeter du haut d’un pont en espérant que l’élastique qui nous retient ne flanche pas. Imaginez un peu le crossover de Skunk Anansie, le côté barré de The Dillinger Escape Plan, la puissance rythmique de Periphery, la sensibilité de Deftones, le metal moderne d’In This Moment, l’atmosphère apocalyptique, mais sublime de Devin Townsend, la folie de Faith No More et le seventies jazz sombre et dramatique d’un James Bond… le tout balancé dans un shaker et proposé de manière variée au bon vouloir des musiciens, dont le cerveau n’est probablement pas humain au vu de la complexité et de la richesse des compositions que forment « Eclosion ». Ce mélange, pourtant difficile à imaginer, fait son chemin, morceau après morceau, emmené par ce qui est pour moi la meilleure frontwoman de cette dernière décennie, Sofia Bortoluzzi, qui réussit à prendre la main de son auditeur et l’emmène dans des mondes et des histoires profondément sombres. Sofia, c’est la folie de Poppy, l’explosivité de Tatiana Shmayluk (Jinjer), ainsi que la puissance de Sarah Vaughan et Ella Fitzgerald réunies dans un même corps. « Eclosion » porte on ne peut mieux son nom, tant on a l’impression qu’un monstre vient de naitre. Pour apprécier cet album, laissez vos préjugés et vos principes musicaux au placard, fermez les yeux et laissez vous emporter par No Terror In The Bang !

Suite à la sortie de leur EP l’an dernier, il y avait fort à parier que Capra allait signer sur un gros label. Et c’est chose faite, le quartet de la Louisiane proposant son nouvel album « In transmission » en collaboration avec Metal Blade records ! Musicalement, le combo de Lafayette balance toujours un punk hardcore metal puissant et oppressant. La chanteuse Crow Lotus éructe toujours ses textes en sortant tout ce qu’elle a du plus profond d’elle-même. Le savant mélange proposé tend vers Walls of Jericho, All For Nothing ainsi que Trap Them ou encore Rise and Fall. Des tracks tels que « Medusa », « Paper tongues » et « Mutt » sont redoutable d’efficacité. Que dire des morceaux « Hollow doll » et « Samuraiah Carey » durant lesquels des blasts annihilateurs viennent nous aplatir totalement, nous faisant penser qu’en plus d’être oppressé, il n’y a aucune issue, et que nous allons tous y passer. « In transmission » sonne vrai et sent le vécu. Cela prend aux tripes et donne la sensation d’un sentiment d’insécurité permanent. Même si, après quelques écoutes, on peut avoir la sensation de redondance due au fait qu’il n’y ait pas de réel temps mort, au final, on s’en balance ! Car le style le veut. Et surtout parce que c’est foutrement bon !

Visions Of Dystopia est un duo multi-instrumentiste qui nous propose aujourd’hui son premier album « A nightmare on dystopian street ». Rien qu’en lisant le titre de l’album, les amateurs et connaisseurs de films d’horreur reconnaitront le clin d’œil au célèbre tueur Freddy, le titre original du film étant « A nightmare on Elm street ». De l’horreur, il en est fortement question. En effet, durant les huit morceaux que compose ce nouvel opus, les Français alternent et superposent des atmosphères sombres et glauques avec des narrations et dialogues tirés des pires films d’horreur, mais réinterprétés pour l’occasion. Les influences sont tirées de films tels que "L’exorciste", "Saw" ou encore "Chucky". Musicalement, le duo nous envoie un metal technique et progressif, proposant au final plus une bande-son de film qu’un album réel. Hormis les narrations et dialogues, cet album demeure instrumental et à l’exécution parfaite. Toutefois, malgré un tracklisting minutieusement pensé pour nous empêcher de décrocher, on peine à arriver au bout de « Suffering games », dernier titre de l’album. « A nightmare on dystopian street » est un album réussi, mais qui restera réservé à un public restreint.

 

Octane est maintenant présent dans le paysage metal de l’hexagone depuis quelques années. Avant tout, ce groupe est une bande de potes désireux de passer un bon moment ensemble et proposer une musique à partager avec un public. Sur ce point, les Français y arrivent parfaitement. Leur nouvel opus « The life I choose » contient sept morceaux aux rythmiques assassines et groovy et aux mélodies bien pensées. On ne peut faire sans penser à Black Label Society et Black Stone Cherry dans le style proposé par Octane, le style d’écriture et les placements rythmiques y étant pour quelque chose. Des morceaux tels que « Parasite », « Another way » ou encore le plus heavy proche des années quatre-vingt « The life I choose » en sont les meilleures preuves. Mais, car oui il y a un « mais », le chant féminin vient aplatir les compositions. C’est comme s’il y avait un manque de travail sur ce point. On aurait voulu l’entendre avec des effets divers ou parfois simplement une reverb forte, et non pas brut comme sur l’album. On a parfois l’impression de se demander ce qu’il fait là. Malheureusement, cela vient ternir la musique du groupe (alors que le chant masculin est quant à lui très bon et efficace). Au final, « The life I choose » nous laisse le cul entre deux chaises. Reste la scène sur laquelle Octane dans son ensemble doit probablement mettre tout le monde d’accord.

05.04.21 09:33

MURPHY - "Murphy"

Formé en 2018 par deux membres issus de scènes diamétralement opposées, Murphy propose son premier album éponyme. Le subtil mélange des genres, électro pour l’un et métal pour le second, donne naissance à un dark synthwave des plus étonnants. Sur la trame électronique vient se poser un chant screamo et rap typique du neo-métal. Le duo nantais rend son style unique en incorporant des éléments tirés de films d’horreur des années nonante. On pense à "Scream", "Vendredi 13" ou encore "Halloween" durant l’écoute de cet album. Les huit morceaux racontent d’ailleurs l’histoire d’un mystérieux tueur en série sur le campus d'AbbyRoad, petite ville de l’ouest des États-Unis. Ayant été adolescent à cette époque, il va sans dire que cet album dans son intégralité m’a renvoyé vers mes souvenirs de films d’horreur et des ambiances de l’époque, pour mon plus grand plaisir. Murphy réussit à capter l’essence même de la synthwave et la propose dans sa partie la plus sombre, tout en étant accessible à tous. « Murphy » est un album subtil, une expérience unique, du « Slasher audio ». Cet opus est à conseiller à tout fan de films d’horreur, aux aficionados des bandes-son telles que « Stranger things » ou encore au public de Perturbator ou encore Gost. Une pure TUERIE !!!

Mirizon a bien compris qu’il ne servait plus à rien de nos jours de se lancer avec des démos, mais qu’il était préférable de proposer directement un full album. C’est ce qu’ils font deux ans à peine leur création avec « Shrinking Violet ». Tout d’abord, venons-en au style annoncé : Metalcore « hybride ». Si cela est dû au fait que la formation compte parmi ses membres un violoniste à plein temps, alors oui, c’est hybride et surtout réussi. L’apport du violon est clairement un plus pour les Nantais. Pour le reste, on est en plein dans du metalcore. On pense principalement à Bring Me The Horizon et Architects tant les rythmiques et les samples font référence à ces deux groupes. C’est brutal et très bien exécuté. Les mélodies nous renvoient vers I Prevail et sont très bien placées. Les breaks quant à eux sortent du carcan habituel du style metalcore et font plutôt penser à Gojira, devenu référence ultime de la scène extrême hexagonale. Toutefois, on a l’impression de tourner en rond au fur et à mesure de l’écoute. Cela est probablement dû à un chant qui est éreintant sur la durée. Je mentionnerai le mélancolique et déchirant « Small war » ainsi que le superbe « Eternal disillusion » ou encore la ballade triste et magnifique « À la cendre et la neige » comme coups de cœur. Au final, ce « Shrinking violet » laisse un sentiment mitigé, car parfaitement exécuté, mais qui malgré ce plus amené par le violon, se révèle trop peu original pour sortir du lot.

Découvert il y a cinq ans avec leur premier album « Wasted years », Nawather revient nous envouter avec leur nouvel opus « Kenz illusion ». Le metal progressif proposé par les Tunisiens évolue pour être plus efficace et plus facile à écouter. Les compositions parfaitement exécutées ainsi que le chant en tunisien de Ryma et de Wajdi sont sublimés par les consonances et instrumentations purement orientales, donnant au final un metal des plus original, conférant une identité unique au groupe. Principalement progressif (« Breath of Jasmin », « Treasure chest »), Nawather peut se révéler lourd et puissant (« Immortal grid » sonnant limite heavy et power metal) ou très planant (« The wind of death » »). « Kenz Illusion » marque clairement une étape pour Nawather qui, avec ce nouvel opus, nous propose un voyage magistral entre Carthage, Kelibia et Tunis. Superbe.

Formé en 1989, Toxaemia fut l’un des premiers groupes de death metal en provenance de Suède. Délivrant les premières offrandes du style entre 1989 et 1992 (un EP et deux singles), le groupe éclate et ce n’est qu’en 2017 que les Suédois se reforment pour sortir aujourd’hui son premier album, soit vingt-deux ans après sa création ! De ce fait, le nom Toxaemia ne vous dira surement rien, mais ce nouvel opus « Where paths divide » vaut tout de même le détour. De « Where paths divide » à « Hate within », les Suédois nous font revenir aux sources, à l’époque où le fast thrash se transforme en death metal old school, quand les riffs étaient sales et crades, quand l’alternance des blasts furieux et les mid-tempo étaient quelque chose d’original. On a ici affaire à un cocktail puissant et bien old school. Des morceaux tels que « Buried to rot », « Betrayal », « Toxaemia » ou encore « Leprosy » en sont les meilleures preuves. Le but de cet album est de nous faire rendre compte de l’impact de Toxaemia sur le futur de la scène death suédoise de l’époque. La production quant à elle est bien de notre époque, puissante mais fidèle avec le maitre du style derrière les manettes : Monsieur Dan Swanö (Entombed, Dismember, Incantation, Hail of Bullets, …) en personne ! « Where paths divide » est un retour gagnant pour Toxaemia. Reste à savoir s’ils sauront se faire une place car il s’en est passé des choses depuis ces vingt dernières années. 

Oyez, oyez, peuple des forêts mystérieuse ! Pitkan Matkan est de retour avec son deuxième opus « From despair to rebirth ». Le groupe s’inscrit dans un style Viking metal, mélange de black metal et de folk, nous faisant passer de la joie dansante à la violence ultime. Les mélodies constantes nous permettent de survivre aux monstres et autres créatures des forêts paisibles (mais pas tant que ça) et nous permettent d’écouter ce nouvel album comme si c’était un récit ou un conte. L’ajout de samples et autres effets guerriers viennent embellir les odes proposées par le combo français. Les nombreuses influences des membres se font ressentir durant toute l’écoute de « From despair to rebirth » : le heavy et le thrash (« Important help »), le côté épique nordique (« Battle is near »), et un certain riffing bien sombre contrastant avec les mélodies proposées (« Magical lake »). Malheureusement, ces influences trop nombreuses nous font parfois perdre le fil de l’histoire, des morceaux tels que « Black birds escape » ou encore « The old boozer man » en sont les meilleures preuves. La production demeure le gros point faible de cet album, desservant les musiciens. Toutefois, trois morceaux sont à retenir. « The forest of the ancient druids », durant lequel le groupe va nous faire headbanguer et nous emmène enfin à la guerre avec eux. Ensuite, « Betrayal » et son intro heavy et fin moderne et lourde. Enfin je citerai « Important help », mid-tempo épique ultra efficace. Avec « From despair to rebirth », Pitkan Matkan trouvera son public, mais doit encore s’améliorer pour pouvoir titiller les grands du genre.