Oli

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Président - Rédacteur en chef

Formé en 2014 du côté de Paris, A Place to Die nous propose son deuxième EP intitulé « Dystopia ». Pratiquant un metalcore que l’on pourrait qualifier de traditionnel, les Français le pratiquent à un très bon niveau. De « Behind the mask » à « Depression » en passant par « Hel lis made of it » ou encore « I won’t forgive », on a affaire a des morceaux courts et efficaces. Comme le veut le metalcore, le style se veut brutal et mélodique avec un côté thrashy, proposant une alternance de chant clair et guttural (réalisée ici à la perfection). Les musiciens sont d’un très bon niveau et transmettent leur envie de faire les choses bien et surtout de nous faire bouger. « Dystopia » plaira aux fans de Killswitch Engage et All That Remains dans un premier temps mais également aux inconditionnels de formations telles que Trivium (à leurs débuts), Shadows Fall ou encore Parkway Drive. On attend maintenant un album complet. Dans tous les cas, A Place To Die réussit le pari de nous faire languir !

Soyons honnêtes, je ne m’attends à rien en mettant le nouvel album de Holy Mother dans la platine. Probablement, un énième album de heavy qui ressemblera à mille autres… Sauf que dès « Face this burn », premier morceau de ce nouvel opus du même nom, je me retrouve à headbanguer inconsciemment et surtout à kiffer grave la musique des Américains. On a affaire à un heavy metal puissant et direct, teinté de hard rock. Exit les fioritures et autres envolées lyriques, le chant est ici normal et masculin, et les compositions solides et efficaces. De « Legends » à « The truth » en passant par « Love is dead » ou encore « Mesmerized by hate », tout est fait pour rester captivé. Parfois, le groupe accélère la cadence, se convertissant au power metal (« The river »). Holy Mother propose également un single en puissance avec « Wake up America », véritable bombe hard fm tout droit sortie des eighties mais survitaminée par une production moderne. Enfin, l’album se termine sur « Superstar », semi-ballade au combien superbe. Au final, hormis un seul morceau en demi-teinte (le mid-tempo « Prince of the garden » ne procurant pas l’effet escompté), Holy Mother balance avec « Face the burn » un album de heavy extrêmement puissant et taillé pour la scène, et qui pourra faire la différence grâce à son impact direct et efficace.

Emmené par Jo Amore (ex-Nightmare, Now or never), D.O.G sort son premier album « In my world » chez M&O Music. LE combo pratique un heavy metal teinté de rock. Prenant ses influences des seventies et eighties, les Français tentent de mélanger le heavy traditionnel tiré de la NWOBHM avec des rythmiques plus modernes et puissantes. Malheureusement, malgré plusieurs écoutes, D.O.G ne parvient pas à me transporter et il me faudra attendre le quatrième titre « Messenger of the dark », plus intéressant rythmiquement, pour commencer à apprécier la musique proposée. On ne peut pas faire sans penser à Iron Maiden dans les structures des morceaux de cet album. Des compos telles que « Icarus dream » ou encore le final de près de huit minutes « In my world » en sont les meilleures preuves. Attention, le niveau technique est clairement au rendez-vous et la réalisation est impeccable. Peut-être est-ce dû au chant trop en avant qui provoque une certaine lassitude ou à une production qu’on aurait aimée plus « moderne », mais impossible de plonger dans ce « In my world », album bien fait, mais qui se révèle au final sans grand intérêt, si ce n’est l’envie des musiciens de proposer une musique qui leur plait.

Quand on place un album dans son lecteur sans idée aucune et que l’on appuie sur play près de six fois de suite pour être certain de se reprendre une grosse claque à chaque écoute, on ne peut par la suite que parler de chef-d’œuvre. Car oui, Elephant Talk m’a probablement mis l’une des plus grosses claques de cette année 2021. Pratiquant un stoner rock groovy et bluesy (qui n’est absolument pas mon style de prédilection), le duo que forme Gaby Vegh (chant-basse) et Sébastien Necca (batterie) parvient à pondre des morceaux puissants, aux refrains fédérateurs et aux rythmiques incisives et diverses. On pense principalement à Royal Blood et surtout Queens of the Stone Age à l’écoute de cet album éponyme. « Save yourself » ou le très explosif « I’m a hound dog » le prouvent directement. Un certain groove ainsi qu’un trémolo typique tout droit sorti de Rage Against the Machine comme sur « Pachydermik » ou « Crocodile » vient diversifier le style proposé. Enfin, on repart parfois dans les années septante, tant l’influence de Led Zeppelin est présente, comme par exemple, sur « Leave me alone » ou encore « Carnivor ». Le chant renvoie vers le Ozzy de la grande époque. L’album se clôture avec deux monstres que sont « The Hunting », limite fusion avec son chant rappé et avec monsieur Ron Thal (Guns n’Roses, Sons of Apollo) en guest, et « Time to go », sorte de ballade stoner rock sombre. Sublimé par une superproduction aux petits oignons et onze compositions indispensables, Elephant Talk réussit un album parfait, démontrant que le style n’est pas uniquement réservé aux néophytes, mais peut s’apprécier par tout un chacun. À découvrir de toute urgence !

Breakhead est de retour sur le devant de la scène avec « Allegiance to Materiality » qui fait suite au très acclamé « Neurasthenia » sorti quatre ans auparavant. Tout d’abord, ce nouvel opus choque par sa production en béton armé digne des plus grosses formations mondiales, donnant envie de tout exploser sur son passage. Et les compos dans tout ça ? Et bien, c’est très bien foutu. Une fois passée l’intro que tout groupe actuel se sent obligé de placer, « Downloading », un metalcore puissant (on parle ici du vrai metalcore à la Heaven Shall Burn) emmené par des rythmiques lourdes et moshy ainsi qu’une double pédale à bien nous exploser les tympans sur « Passengers ». On embraye avec « Tales of a brain-dead », mélange de thrash et deathcore, et l’épique « The path to Oblivion », durant lequel le mélange metalcore et les influences d'In Flames fait son effet. Le death est également une grosse influence de Breakhead et les morceaux « Reborn », véritable bombe death metalcore à la At The Gates et The Black Dahlia Murder. Le deathcore à la Whitechapel et Thy Art is Murder est également ultra présent avec les breaks et moshes typique que les Français balancent dans presque chacun de leurs morceaux.  On se retrouve au final avec un album diversifié musicalement, mais qui peine par instants à décoller ou à nous tenir en haleine, la faute à certaines compositions bouche-trou et un chant trop monotone bien que ultra bien exécuté (référence à Thy Art is Murder). « Allegiance to Materiality » reste néanmoins un bon album qui ravira à n’en pas douter les fans des groupes précités, ce qui est déjà pas mal.

Découvert pour ma part par hasard en deux mille quinze lors d’une tournée chez nos amis teutons, j’avais alors été marqué par la puissance dégagée par Saprobiontic. Cinq ans plus tard et un gros package d’expérience en bonus, voilà enfin que le combo de Dresden nous balance un premier album intitulé « Apocalyptic retribvtion ». Produit au Soundlodge Studio (antre de Desw Scented, God Dethroned ou encore Sinister), ce nouvel album se révèle être redoutable d’efficacité. On ne se trompe pas ici sur la marchandise, le groupe balançant un death metal très agressif mélangeant groove et blasbeat. Les qualités techniques et le sens aigu des compositeurs ramènent tout droit vers un Cannibal Corpse. C’est violent, mais contrôlé et surtout assez old school. Les cassures rythmiques ainsi qu’un chant ultra profond nous renvoient tout droit vers Vomitory. Car ce sont bien les deux influences majeures de Saprobiontic, sans toutefois les imiter, mais en prenant le meilleur de chacun pour balancer des morceaux compacts et efficaces. De « Biological invaders » à « Dead certainty » en passant par « Nemesis of the world » ou encore « Steps of retribution », les Allemands envoient un death metal parfaitement exécuté et sans faiblesse. Mention spéciale au morceau « Eschaton » et son mid-tempo « Kataklysmien » à nous arracher les cervicales. La section rythmique de cet opus est assurée par mister Michiel van der Plicht (Pestilence), gage de qualité supplémentaire. Sublimé par un visuel remarquable signé Luisma (reconnu pour ses collaborations avec Avulsed et Haemorrhage notamment), «Apocalyptic Retribvtion » place Saprobiontic au centre de l’échiquier de la scène extrême allemande et l’on ne peut que souligner le meilleur pour le combo de Dresden tant ce nouvel opus regorge d’arguments convaincants. Well done !

Le combo d’Atlanta est attendu au tournant avec ce nouvel album intitulé « The revenge of rock », tant les retours perçus par son prédécesseur « Imaginary Creatures » étaient excellents. Alors, pourquoi changer une équipe qui gagne ? C’est une nouvelle fois avec le producteur Andy Reilly (Bruce Dickinson, Ufo, Cradle of Filth, …) que le groupe s’est enfermé au Muse Productions. Il en résulte « The revenge of rock », probablement l’album le plus diversifié de la carrière des Américains. Ce nouvel opus est un condensé de ce qui se faisait et se fait le mieux sur la scène rock et hard-rock. Qu’on l’aime puissant, lourd et mélodique (« Freak show », « Strange »), entrainant avec de gros backings façon Mötley Crüe (« War »), fédérateur et en mode hard fm (« Looking for me », « Somebody new » - véritable hit que Bon Jovi aurait pu pondre) ou bien percutant et nous donner envie de faire la fête (« Rat race », « The revenge of rock »), … tout se retrouve dans ce nouvel album de Kickin Valentina. On poussera même jusqu’à l’obligatoire ballade mélodique et mélancolique que tout bon groupe des « eighties » doit livrer avec le plutôt réussi « Heart tattoo ». Sans réelle identité, Kickin Valentina réussit le pari de nous faire voyager à travers les époques du rock, ne nous laissant à aucun moment l’envie d’écouter autre chose, et surtout nous donne l’envie de passer un bon moment musical. « The revenge of rock » est à recommander aux fans de Guns N’ Roses, AC/DC, Mötley Crüe, Bon Jovi mais également aux fans du Bruce Springsteen de la première époque.  

Il y a des groupes dont vous ignorez totalement l’existence qui, avec un petit coup de pouce d’un gros label, vous explose à la figure. C’est le cas ici avec les Texans de Frozen Soul qui sortent leur premier album intitulé « Crypt of ice ». Et après une simple écoute de ce brulot, on comprend tout de suite pourquoi Century Media a voulu les signer. Doté d’une production ultra glaciale, Frozen Soul délivre un death metal teinté de grind comme personne n’en a jamais proposé. On parle ici principalement de mid-tempo ravageur et lourd à souhait. Imaginez un peu ces fameux mid-tempo à la double pédale façon Obituary mélangé à un death metal explosif à la Bolt Thrower. Ajoutez-y un jeu de batterie rappelant Morbid Angel et surtout des passages ultra lourds de grind ainsi que des moshparts allant de Mortician à Kataklysm (époque « In the arms of devastation »). Mettez tout cela dans un shaker et vous obtenez une machine redoutable qui fait très mal. Frozen Soul ne fait pas dans la dentelle. Prenez les morceaux « Beat to dust », « Mercyless » ou « Twist the knife (et sa basse distordue typiquement grind)… tous ces joyaux sont là pour vous mettre en pièce et tout détruire sur votre passage, vous y compris. Les Américains m’ont fait prendre un kiff de dingue en écoutant l’intégralité de « Crypt of ice » et cela ne m’était pas arrivé depuis bien longtemps. Bestial, glacial et puissant, Frozen Soul est à mettre entre les mains de tout fan de death metal et de grind.  

Pour tous ceux qui n’ont pas encore entendu parler de 156/Silence, la possibilité vous est donnée de découvrir ce terrible opus des Américains via une version « deluxe » proposée par Sharptone records. Mais 156/Silence, c’est quoi ? C’est un hardcore metal déjanté qui fait mal, voir très mal. Un mélange de riffs et rythmiques apocalyptiques complètement destructrices avec des mélodies sublimes laissant entrevoir un quelconque espoir… futile. Chaque instrument est à sa place, en commençant par une basse ultime, le tout provoquant un impact irréversible sur notre cerveau et notre corps… bref, des dommages collatéraux à prévoir. On pourrait citer Code Orange pour le type d’impact que « Irrational pulse » peut provoquer. Sur cette version « deluxe », en plus des dix morceaux déjà présents sur la version dite classique de l’album, on retrouve « Vexation » et son rythme plus fédérateur taillé pour la scène et « No angel », véritable bombe dans la pure lignée du style proposé par le combo de Pittsburgh. Mais la pépite de cette réédition est bien la reprise étonnante du « Them bones » de Alice in Chains, complètement retravaillée dans l’esprit de 156/Silence qui réussit à s’approprier totalement l’hymne des légendes du grunge. Vous l’aurez compris, « Irrational pulse » ne m’a pas laissé indifférent. 156/Silence vaut le détour. Sur ce, je vais me reprendre un uppercut !

Il y a des groupes dont on oublie de parler, pour une raison ou l’autre, au moment de sa sortie, mais qui vous rattrapent un jour ou l’autre et qui viennent vous mettre une claque monumentale. C’est par hasard lors d’un trajet banal en voiture que « Etch » s’est mis en route, véritable monstre me punissant par sa puissance. Originaire des Pays-Bas, le trio pratique ce que l’on appelle du post metal, mais pour moi Turpentine Valley joue du Turpentine Valley. Durant les sept morceaux qui composent ce nouvel album, on passe par tous les états possibles, variant les morceaux, tantôt bestial, tantôt nous prenant aux tripes. En effet, la force de « Etch », c’est de permettre à l’auditeur de s’imaginer une histoire et une trame et de la faire évoluer dans sa tête. Et de pouvoir recommencer ensuite. Ici, on ne parle que d’instrumental, avec une basse ultra claquante qui vient pousser les guitares mélodiques en tout temps (que ce soit sublime ou dissonant). La superposition rythmique vient créer une réelle différence avec tout ce que l’on peut entendre de nos jours. De « Abrupt » rappelant Deftones à « Compromis » dont la lourdeur évoque Mastodon, Turpentine Valley se veut sombre, magnifique, oppressant (« Onweer »), effrayant (« Ballast »). Les deux meilleurs exemples sont « Trauma » et « Compassie », deux bombes de plus de sept minutes, véritable condensé d’émotions, atteignant leur apogée, nous rendant vulnérables et heureux en même temps. « Etch » ne pourra pas plaire au plus grand nombre, car étant anti-commercial. Mais au final, on s’en fout. Au-delà de la musique proposée, le coup de maître des Hollandais est d’avoir créé une bande son pouvant servir l’imaginaire de l’homme, et au groupe de s’immiscer dans l’univers de chacun, et non l’inverse. Juste sublime ! 

Le lockdown provoque chez certains l’envie de composer et proposer de nouveaux morceaux aux fans. C’est le cas pour The Fallen Prophets qui, déjà auteur d’un full album en février dernier (« Relentless Killing Motivation ») remettent le couvert en cette fin d’année avec un nouvel ep au titre évocateur au vu de la situation actuelle : « No end in sight ». Après plusieurs écoutes cette récente offrande, on peut clairement dire que l’ombre d’Aborted et Benighted plane constamment sur les Sud-Africains. Les mélodies malsaines et la brutalité sans nom du premier mixée aux passages lourds et au death direct du second font de « No end in sight » une arme redoutable. Mais le problème, c’est que durant l’écoute des six morceaux de cet ep, la sensation constante de déjà entendu se fait ressentir. De la production en passant par le chant, l’impression si l’on ferme les yeux de voir l’ami Sven De Caluwé en action vient ternir l’envie d’en vouloir plus. Et ce n’est pas l’arrivée d’éléments plus techniques comme sur « Believe » rappelant The Black Dahlia Murder et Cattle Decapitation qui y changera quoique ce soit. « No end in sight » est percutant, direct, brutal, apocalyptique et surtout sacrément bien foutu… Mais sans identité propre. La nouvelle livraison plaira tout de même aux fans du genre en attente de nouveauté de la part des groupes précités.

Troisième album pour Soulbound avec « Addicted to hell ». Suivant le groupe depuis ses débuts, la première chose qui me frappe en écoutant ce nouvel opus, c’est la puissance amenée par des guitares bien lourdes dans le metal indus que proposent les Allemands habituellement. Et le morceau d’entrée « Addicted to hell » annonce la couleur : un metal groovy et martial aux effets indus/électro avec un refrain mélodique et entêtant et des couplets très rythmés. « March march » suivra dans la lignée. On ne peut s’empêcher de parfois penser à Rammstein, Pain ou encore plus récemment 3Teeth. Le chant du refrain de « Toxic » nous rappelle également Jonathan Davis et Korn. Alors que le groovy « Fuck You » nous fait headbanguer sans interruption, « Undone » viendra à point nommé, morceau plus planant et atmosphérique au refrain explosif. « Devil » fera remonter la pression avant le soft ambiant « The beast », sombre et gothique. « TicToc », bombe agressive aux rythmiques explosive à la Static-X nous fera complètement débloquer alors que « Alive » et son indus très en avant nous rappellera un certain Rob Zombie. L’album se clôture en puissance avec « Unleashed Aporia », véritable single du groupe. Au final, douze morceaux sur les treize qui forment « Addicted to hell » sont voués à devenir des singles possibles destinés à être scandés lors de concerts à venir. Tous à l’exception de « Fire it up », morceau ovni de ce nouvel opus. C’est comme si le groupe avait décidé de mettre les unes après les autres toutes les idées non retenues pour les titres suivants, rendant la track totalement incompréhensible. Malgré cela, « Addicted to hell » demeure une claque monumentale et Soulbound un groupe au potentiel commercial énorme. Les Allemands frôlent la perfection !

Derrière Pillori se cache un seul homme en la personne de Darren Cesca (Arsis, Deeds of Flesh, Goratory, Burn in Silence, …). Suite au succès de « Evolutionnary Miscarriage » sorti il y a sept ans, le génie du metal extrême remet le couvert avec « Scourge upon humanity » avec un désir certain : nous faire exploser le cerveau. Ce nouvel opus se veut dans la continuité de son prédécesseur, mais le principe de pousser à l’extrême les éléments du death metal technique proposé afin de nous perdre totalement demeure le maitre-mot de Pillori. Il nous sera impossible de sortir de cette écoute indemne, tant l’impact nous touche aussi bien physiquement que mentalement. Les rythmiques carrément dérangées alliées au blast death metal infernal et aux breaks quasi jamais sur le temps viennent nous rendre épileptiques et complètement fous. On pense ici à des groupes comme Necrophagist et Origin pour vous situer la musique, mais ces deux groupes ensemble surboostés. À noter également un côté brutal death moderne lors des breaks et moshs à la Katalepsy. Pillori est probablement le The Dillinger Escape Plan du metal extrême. Darren Cesca est un génie, car tout l’album est exécuté avec maestria. Avis aux amateurs de metal extrême à sensations fortes, « Scourge upon humanity » est fait pour vous. Pour les autres… essayez de survivre !

Quatre ans après leur premier effort « Naked », Out5side nous revient avec un nouvel album intitulé « Tumbleweeds ». Depuis sa création, le combo français se plait à mixer avec maestria toutes leurs influences pour se constituer une identité propre et surtout un style : le skin-deep rock. Tout démarre avec « Kids of the pack » et son rock aéré entre Placebo (des débuts) et Blue Öyster Cult. Viens ensuite « Fait and square » dans lequel le bassiste se fait plaisir, rendant les rythmiques plus lourdes. Out5side aime les côtés sombres que ce soit lyriquement ou musicalement parlant. Il nous le transmet merveilleusement à travers « Immigrant throng », véritable pépite de dark rock progressif. C’est ensuite vers le jazz que le groupe se tourne avec un « Tumbleweed » très varié et déroutant. C’est arrivé au milieu de l’écoute de ce nouvel album que nous découvrons la balance parfaite des styles proposés avec « 9am », morceau plus heavy, mais contrebalançant avec des couplets oscillants entre David Bowie et Pink Floyd… magistralement interprété. Les trois morceaux qui suivront que sont « The kitchen » et son soft rock, le tiré en longueur « Down in hell », et le planant « Underground railroad », créent un trou, amenant l’auditeur à se perdre. Ces titres sont très bien exécutés, mais il manque ce quelque chose qui nous transporte sur les premiers morceaux de l’album. Fort heureusement, « Drawing for kids » et son rock puissant et déchirant arrive à point nommé pour nous ramener dans l’univers du groupe. Et puis sonne enfin l’épilogue de « Tumblweeds » avec le morceau « If » et son piano sublime qui provoque des frissons. On n’aurait pu rêver mieux comme fin d’album. Avec « Tumbleeds », Out5ide démontre une parfaite maitrise de son sujet, mais parfois trop poussé hors de ses propres limites. « Tumbleweeds » est un album de bonne facture et le combo français un groupe dont on devrait encore entendre parler dans le futur.

Créé en début 2020, les Courtraisiens de Malfested n’auront pas trainé à trouver leur marque et à pondre un premier ep bien brutal intitulé « Shall Graves ». Composé de six titres, cet opus se révèle être une réelle surprise. Tout commence avec le morceau-titre « Shallow graves », authentique bombe death metal old school entre Bloodbath et Deicide, sorte d’hommage au death old school mais modernisé (il en sera de même pour « Incantations » et son influence Sinister). On passe ensuite à « Masked with the skulls of the fallen » qui nous livrera la véritable identité des Belges. On a toujours droit à un death metal bien puissant, mais mélangé à de minutieuses mélodies bien malsaines provenant du black metal ainsi que des passages bien lourds me rappelant Broken Hope. Les deux morceaux suivants que sont « Fields of bloodshed » et « Venefica… » serviront à nous détruire les neurones alors que le groupe démontre son savoir-faire en alternant à la perfection les riffs lourds et baveux avec d’autres rapides et démoniaques. Enfin arrive « Cistern of Souls », véritable œuvre de black-death durant laquelle les styles se juxtaposent à merveille, comme si Morbid Angel et Dying Fetus avaient copulé avec Behemoth et Belphegor ! Vous l’aurez compris, « Shallow Graves » est un pur condensé de metal extrême, qu’il soit old school ou moderne, nous faisant penser aux compatriotes Carnation, provenant de la même région. Malfested marque en tout cas les esprits dès leur premier opus et on ne peut qu’attendre la suite avec impatience.

Bénéficiant déjà d’une belle réputation dans son propre pays (la République Tchèque), Exorcizphobia demeure malgré tout totalement inconnu par chez nous. Pourtant la formation de Trutnov (non loin de l’Obscene Extrême Festival) n’est pas à son premier coup d’essai. Et cela se ressent directement à l’écoute de leur nouvel opus « Digitotality ». Et soyons honnêtes, autant j’aime le thrash, autant il devient très difficile de me convaincre dans ce style au vu de la multitude des sorties proposées aux quatre coins du globe chaque année. Et néanmoins les Tchèques réussissent à me surprendre, mieux, à me faire passer un super bon moment. « Digitotality » se compose de huit morceaux variés et ultra bien exécutés. Le style de la bay area Thrashers est fortement reconnaissable. « Profit at all cost » pourrait être assimilé au « Fight fire with fire » de Metallica, ainsi que plusieurs autres morceaux. Mais limiter Exorcizphobia a juste la Bay area serait ultra réducteur. En effet, le groupe n’hésite pas à piocher ses influences chez d’autres formations du genre comme Death Angel et Overkill et même de l’autre côté de l’atlantique avec des mélodies à la The Haunted. Encore mieux, on reconnait la présence non dissimulée de Voivod sur plusieurs compositions. Mais ce qui fait la différence, c’est le fait d’amener un aspect punk, mais le vrai punk, celui de D.R.I. et consorts. Pour meilleure preuve, je citerai le morceau « Ancient deception ». Les Tchèques ne se fixent pas de barrière et se créent leur propre identité. Et quand il s’agit de confirmer au monde entier la qualité de leur jeu, le Quartet de Trutnov jette un pavé instrumental de plus de neuf minutes intitulé « Oumuamua » qui n’a strictement rien à envier au « Orion » de Metallica. Cela vous donne une idée du niveau du groupe. En combinant tous ces éléments et en proposant un chant un brin plus clean qu’à l’accoutumée pour le style Thrash, Exorcizphobia balance avec « Digitotality » un solide album de Thrash crossover qui plaira à tout fan du genre, mais plus spécifiquement aux fans des premiers Metallica, Death Angel et Municipal Waste.

Longtemps considéré comme une copie de Soulfly, Ektomorf décide aujourd’hui de corriger le tir et de clouer le bec des « haters » avec un nouvel album au titre plus qu’évocateur : « Reborn ». Et c’est vrai qu’on a l’impression qu’une nouvelle ère démarre pour Zoli et sa bande. Exit le côté néo une corde qui caractérisait l’appartenance à Soulfly, et bienvenue à un thrash metal purement tiré des années quatre-vingt. « Reborn » est un hommage au big four de l’époque tant on retrouve des éléments de chacun. Le mid tempo de Metallica (« And the dead will walk »), le speed thrash de Slayer (« Ebullition », « Smashing the past »), le groovy thrash d’Anthrax (« Fear me ») ainsi que les mélodies thrashy de Megadeth (« Where the hate conceives »). Les Hongrois y vont même jusqu’au bout avec un instrumental de plus de sept minutes non sans rappeler un certain « Call of Ktulu ». En fait, mis à part la similitude du chant avec monsieur Max Cavalera, on retrouve un Ektomorf nouveau qui, à défaut d’être original, exécute un thrash metal plus intéressant et réussit avec « Reborn » tout en se créant une identité propre et je ne parle pas seulement de leurs origines.

Amateurs des années quatre-vingt en gros manque de bon hard rock provoquant l’hystérie de la gent féminine et la révolution du « sex, drugs & rock n’roll », Desperation Blvd pourrait être votre remède absolu. Les Italiens balancent un premier ep éponyme qui marquera les fans du genre. On a affaire à un hard rock tout droit sorti des « eighties », composé de refrains mélodiques et fédérateurs, de grosses rythmiques rock, et de textes destinés à être chantés et scandés par le plus grand nombre. Les compositions du trio se retiennent facilement et donnent envie de bouger même… de baiser ! Imaginez un peu un revival de Mötley Crüe accompagné de Joan Jetts et Kiss et vous aurez une idée claire de ce que propose Desperation Blvd. Et quand on voit que le groupe n’a pas de chanteur attitré, on est en droit à penser que peut-être Vince Neil pourrait venir pousser la chansonnette. Les guests chants sont tout de même remarquable pour un premier opus : David Reece (Accept), Alessia Scoletti (Temperance), Fabio d’Amore (Sirenia) et le solo magistral de Thomas Silver (Hardcore Superstar)… Rien que ça ! Bref, Desperation Blvd risque de faire parler lui si le public lui laisse une petite chance. Succès assuré !

Créé sur les cendres Vampires Everywhere et déjà auteur d’un premier album « Alchemy » superbement acclamé par la critique, Dead Girls Academy revient bien décidé à encore marquer une étape importante dans leur carrière avec « Doves in Glass houses ». Produit par trois monstres de la production que sont Malcolm Springer (Fear Factory), Kris Crummett (Dance Gavin Dance) et Nick Samson (We Came As Romans), le quatuor de Las Vegas délivre un album honnête et tout bonnement incroyable. Tout en gardant son identité propre de groupe rock-metal de la nouvelle génération gothique, Michael Orlando et sa bande, arrive à mêler avec génie le côté puissant et heavy du metal moderne (« This is war ») avec un punk mélodique qui ferait penser à Atreyu (« Addicted to your heart », « Nothing left »). Ajoutez à cela un rock sensible qui prend aux tripes à nous faire pleurer ou avoir des frissons (les sublimes « Just for tonight », « City Lights » ou encore « End of the fight » en sont les meilleurs exemples) ainsi qu’une dose d’effets électros ultras bien placés (« Agonize ») et vous aurez le cocktail explosif que propose Dead Girls Academy sur ce nouvel album. On retiendra également l’alchimie parfaite entre Michael Olando et Jinxx (Black Veil Brides) sur le magnifique « Inside Out » sublimé par ses orchestrations. « Doves in Glass houses » est un album aux morceaux courts et directs, aux arrangements et à la qualité de composition frôlant la perfection, doté d’une production en béton armé, et composé de onze singles en puissance. J’appelle tout simplement ça la perfection absolue.

Vous êtes fan de hard rock et de rock’n’roll et en manque de nouveauté ? Alors, foncez sur cet ep de Speed Rock Machine. Vous y retrouverez de bons gros riffs entrainant («Désir», «Cette fille»), mais surtout un mélange de bon hard rock et de rock’n’roll dans la pure tradition des Trust, Vulcain et AC/DC. On headbangue et on est heureux. Les titres «Dans mes veines» et «Playing rock n’roll» en sont les meilleurs exemples. Mais mon coup de cœur sera «Suicide girl», véritable ode et référence au «Girls, girls, girls» de Motley Crüe et à Johnny Halliday. Speed Rock Machine respire l’envie de faire plaisir et du coup cela se transmet dans nos veines. Leur musique est une médication qui doit se vivre en live. Si vous recherchez un revival du sex, drugs & rock’n’roll, alors n’hésitez pas et achetez ce nouvel opus des Azuréens.