20.08.20 20:36

OFERMOD - "Pentagrammaton"

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Revoilà les arrogants satanistes d’Ofermod. Cette entité comprenant le très sulfureux Michayah Belfagor, au passé carcéral bien empli, porte une véritable congruence dans sa dévotion au malin. Plus surprenant, dans la grande famille des chroniqueurs de la musique extrême, il n’y a jamais eu véritablement de consensus lorsqu’il s’est agi d’évaluer la qualité musicale du groupe. On aime ou on n’aime pas. Pour ma part, j’assume pleinement le fait d’apprécier le travail du groupe depuis le magistral EP « Mystérion Tés Anomias ». Et à l’écoute de ce 4e opus de leur carrière longue de 24 ans, je ne suis pas prêt de bouger ma position. D’emblée, « Persisting to Die in Thee » se laisse apprécier par un riffing assez mélodique qui peut vous faire penser au titanesque Morbid Angel de la meilleure époque sans être dans ce style. C’est propre, le son est bon, ça suinte la possession. « Tiamtü » nous plonge dans un espace nettement plus langoureux teinté de vieux thrash.  Chivah maltraite ses fûts pour notre plus grand plaisir tandis que Moloch brille de tout son chant dans les ténèbres musicales. Sur « Unfolding Paradow in Final Redemption », on peut apprécier le jeu énergique de basse de Tehom qui pose une chape de plomb sur le joli riffing guitaristique de Belfagor. Je me rappelle alors de la griffe orthodoxe qui était nettement présente sur l’excellent album « Sol Nox ». Je retrouve moins cette ambiance, ayant l’impression de camper dans une aire plus old school mais rondement menée. Sur le très bon «The Becoming of Pentagrammaton », le jeu de guitare offre une mélodie accrocheuse qui suit un encadrement rythmique judicieusement placé. Sans doute y en aura-t-il pour ne pas trouver de transcendance dans un morceau ayant de faux airs d’une base du style… Mais force est de constater que la sensation est là. Le groupe envoûte et vous entraine dans son atmosphère obscure. Ofermod sait aussi ralentir la cadence tout en gardant une certaine puissance à l’instar d’« A Man-like God » qui nous immerge dans les années 80’s. « The Seventh Temple » revient dans un registre nettement plus black et teinté de peps maitrisés. Oserions-nous croire qu’une forme de maturité envahit notre quatuor ? C’est le sentiment qui se dégage tout au long de l’écoute. Il y a comme une sorte de consolidation de l’expérience artistique qui se retranscrit dans une harmonie générale. L’album se termine sur le très bon morceau qu’est « A Likeness to Yah », dynamique, mélodique, incisif. Il est certain que ce petit bijou présente un haut potentiel de chauffage de Pit. Au final, Ofermod a réalisé un bon travail et est parvenu à créer 2 superbes hits qui rendent à cette œuvre un caractère assez attractif au vu des autres compositions qui restent très correctes. J’ai donc hâte de lire l’avis de mes confrères autant que de découvrir sur les réseaux sociaux si vous avez eu cette même sensation de force tranquille… je n’oserais dire de « sagesse ».

Informations supplémentaires

  • Points: 4/5
  • Genre: Black Death
  • Pays: Suède
  • Maison de disque: Shadow Records
  • Date de sortie: 22.06.20
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