Rodia

Rodia

Cinq titres pour se donner une idée sur un tout jeune groupe, ça peut sembler court. Mais dans ce cas-ci, cinq titres, c’est suffisant. « Creatix » est le premier EP de The Last Martyr. Le premier morceau met directement dans le bain et donne un coup de fouet. La deuxième chanson reste dans la même veine. La grosse surprise est l’arrivée du growl qui pointe le bout de son nez aux moments les plus opportuns. Grâce à leur chant et à leur musique, le groupe se démarque de ce que l’on entend d’habitude.

Puis arrive « Fear », qui perd ce côté original. Il y a clairement une différence entre le début de l’EP et le reste. La faiblesse se ressent fort et casse le sentiment positif qui s’est installé plus tôt. Pourtant, malgré ce couac, l’EP fait bien son travail et donne envie d’en découvrir plus. L’album pourrait vraiment être intéressant si le groupe nous propose plus de titres comme « Into the Black » et « Stay Awake ». Bref, un groupe à garder à l’esprit.

Ça démarrait bien pour cet album. Dès le départ, on est plongé dans un rock avec des sonorités pop. Après deux ou trois titres, le ton est donné. Tout du long, il ne variera pas tellement. L’entièreté du disque reste dans la même veine sans pour autant lasser. Le CD est en réalité plutôt agréable et nous transporte jusqu’à la fin sans qu’on s’en rende réellement compte. À bien y regarder, c’est le seul problème de « The New Routine » : ça manque de relief. Il y a bien quelques éléments qui surprennent sur le coup, mais ils passent vite à la trappe. Le plus perturbant est le dernier titre « Out of Line ». Rien ne laisse présager qu’il est le onzième et dernier morceau. Il pourrait très bien être situé ailleurs, tout comme les autres chansons qui interchangeables. Cela rend la fin de l’album abrupte et déconcertante.

Tout ça fait que le disque est agréable, mais pas transcendant et qu’il le sera peut-être deux ou trois fois, mais pas beaucoup plus.

19.11.19 20:46

NORTHLANE - "Alien"

La première chanson, après une intro un peu étrange, débarque avec un chant core qui dure tout le titre. La pensée qui me venait était : « encore un album dont tous les morceaux se ressemblent ». Puis le temps passe et force est de constater que ce n’est pas le cas. Très vite, on vous propose du chant clair et pas mal de changements à gauche ou à droite. Soit tout le titre dénote, comme l’arrivée en trombe de « Jinn » ou le côté beaucoup plus calme de « Rift ». Soit, ce sont les arrangements, parfois inattendus et un peu spéciaux, disséminés ça et là qui font l’intérêt du disque.

Il semble que ce groupe soit un peu à part. On peut évidemment le caser dans le style moderne, mais sans pouvoir être vraiment plus précis. C’est le genre de formation qui ne peut être jugé avec un seul titre même s’il garde une cohérence et leur style sur chaque morceau.

Les morceaux coup de cœur de l’album : « Freefall », «Jinn » et « Eclipse ». 

Mélodique, on peut le dire. Les riffs mènent la danse et donnent de très bons titres. Le chant va à merveille dans cette ambiance et quelques effets semés par-ci, par-là offrent des contrastes intéressants comme sur « Love and Death ». Tout ça donne un bon mélange qui accroche du début à la fin.

Mais – il y en a quasiment à chaque fois – le disque s’écoute très bien lorsqu’on l’écoute mais s’oublie très vite. Et c’est dommage parce que c’est réellement un plaisir pour les oreilles. Il manque un élément qui donne envie de relancer le tout à la fin. Autre bémol, sur le dernier morceau, le chanteur est accompagné d’une voix féminine. Personnellement, je trouve cette combinaison hasardeuse voire mauvaise. Ça casse un peu le sentiment positif que les morceaux précédents avaient créé.

Bref, il ne faut pas grand-chose pour qu’ »Evolution » soit un disque qu’on ait envie de reprendre.

Du symphonic metal, tout le monde voit plus ou moins ce que c’est et comme dans beaucoup de styles, pas mal de groupes se ressemblent ou s’oublient vite après l’écoute. Astralium semblait échapper à ce défaut récurrent. L’intro est prometteuse et la suite surprend par l’arrivée des chœurs, comme sur « A Dream’s Elegy », ou du growl sur « Hidden Conspiracy ». On retrouve aussi des riffs bien agressifs et présents, ce qui change d’autres albums qui ne misent que sur le côté symphonique ? Bref, beaucoup de positif au départ. Mais le CD est trop long. Le dernier titre passe mal. En virant un morceau ou deux, ça aurait été parfait. Surtout que « Breathe Of My Soul » n’est pas indispensable dû à son aspect mièvre. En plus ou à cause de cela, une fois l’album terminé, il est assez rapidement oublié. C’est un peu comme tous ces disques qu’on apprécie réellement lorsqu’on l’écoute, puis qu’on range et auquels on ne touche plus… jusqu’à retomber dessus par hasard.

Ce disque me change de tous ces groupes qui se ressemblent et qu’on oublie dès l’écoute terminée. Ici, pas de souci, le nom reste en mémoire. On démarre en force dès le premier titre : « Pride Goes Before A Fall » introduit par un morceau très court. Tout l’album met l’accent sur le côté mélodique plutôt que sur des solos ou des parties techniques ou très rapides. On trouve par exemple des apparitions de synthé ci ou là qui apportent une dimension, bien maîtrisée, en plus. De plus, le chant, tantôt du growl, tantôt du chant clair, s’enchaîne dans une alternance toujours placée au bon moment.

Un disque qui mérite d’être découvert, dans lequel tout est à sa place. Un véritable coup de cœur d’une demi-heure. Dis comme ça, cela peut sembler court. Cependant, arrivé à la fin, il n’y a pas de sensation de manque. Ce fait n’empêche pas d’en vouloir en peu plus, histoire de prolonger le plaisir.

Deux titres coup de cœur : « Pride Goes Before A Fall » et « Silent ».

Je n’ai pas grand-chose à dire sur cet album. Je n’ai pas pu me mettre dedans et ce sur aucun titre. Au départ, j’appréciais l’alternance de chant clair et du growl mais c’était à peu près tout. Le rythme, parfois un peu particulier, m’a rebuté. Plus le temps passait, plus j’avais du mal à garder le peu d’accroche que j’avais pu trouver. Surtout que les titres se ressemblent et j’avais l’impression de n’écouter qu’un seul titre en boucle. Personnellement, je trouve clairement que l’album devrait être plus varié pour éviter ce côté répétition. Le problème vient surtout de la batterie et de la basse. La première propose toujours le même rythme et la deuxième semble bloquée sur les mêmes notes. Bref, j’étais heureux d’arriver à la fin et de remballer le disque.

Wolcensmen nous propose du Folk mais absolument pas de Metal. Ça se sent très vite que ce style n’apparaîtra à aucun moment de l’album. En tout cas, l’entièreté de l’album est maîtrisée dans son genre, rappelant ou donnant un aspect médiéval. Ceci grâce à l’ambiance générale, mais aussi à la présence de certains instruments ou imitations peu communes comme sur « Hunted » dont certaines notes rappellent le clavecin.

Cependant, bien qu’il n’y ait que onze titres, ce qui est généralement un bon nombre, le disque est un peu lourd. Avec un type de musique peu répandu, les oreilles peu habituées peuvent décrocher, comme les miennes qui ont flanché vers la septième ou huitième chanson. En reprenant par petites doses et en sélectionnant seulement certains titres au début, on passe vraiment un bon moment tout en habituant notre cerveau pour pouvoir apprécier le CD d’une traite.

Les coups de cœur : « Hunted » et « Of Thralls and Throes ».

Drôle d’expérience en écoutant ce CD. L’écoute est agréable sur les premiers titres. Les morceaux tournent et se laissent écouter lorsqu’on n’y prête pas une oreille trop attentive. C’est sympa mais sans plus. Il y a quelques éléments qui attirent et font sourire comme le début de « Actraiser » qui peut faire penser à des vieux jeux vidéo ou à certains mangas. Mais après trois ou quatre titres – sur dix – ça devient trop et lourd. Ça part dans tous les sens et il y a trop de sons dans les mêmes tons. Parfois, un silence ou un espace pour souffler permet de redescendre un peu, d’entendre autre chose pour s’accrocher à nouveau au reste du disque. Sauf qu’ici, ça n’arrive jamais. On dirait que le groupe a voulu mettre un maximum de choses dans une seule heure. Donc, un ou deux morceaux pris séparément, ça peut convenir mais un album comme celui-ci manque clairement de légèreté.

Nouvel album pour le groupe Botanist et son style bien particulier. En gros, on nous propose du Black Metal avec le chant, la batterie,… mélangé avec un aspect aéré et parfois plus mélodieux qu’avec d’autres groupes de Black. On retrouve notamment un harmonium qui donne des sonorités originales sur quelques titres comme « Harvestman ». Le tout est assez spécial et ne peut pas vraiment être classé dans les styles habituels. Ce qui fait que le CD peut plaire à ceux qui n’apprécient pas trop le Black. Par contre, tous les morceaux commencent calmement et continuent sur le chant et des sons plus typés. Le groupe propose quasiment toujours les mêmes structures, ce qui n’est pas trop gênant étonnamment. Le tout s’écoule tranquillement pendant un peu plus d’une demi-heure. Mais malgré l’originalité et le fait que le disque soit plaisant, il reste peu marquant voire oubliable. 

31.10.19 20:05

THE HU - "The Gereg"

Un album original, vraiment original : ça fait plaisir ! Le groupe respecte et met en avant sa culture par la musique. Avec des instruments traditionnels et un chant particulier, il nous emmène ailleurs avec ce mélange rock et univers mongole. Le chant guttural et la musique sont juste excellents ! Rien à redire là-dessus ni sur le travail apporté sur chaque piste. The Hu ne s’est pas contenté de se répéter dans un même CD comme font certains. On retrouve vraiment des variations à différents niveaux : un titre rock suivi d’un morceau au début plutôt calme, un chant guttural puis moins rugueux, …. Il y pas mal de choses à entendre !

Cependant, un point négatif pointe son nez autour de la sixième/septième chanson sur neuf : c’est trop long. Vient un moment où ces sonorités étrangères dérangent. Mais dans ce cas-ci, il est important de prendre en compte le côté inconnu de cette musique. Après plusieurs écoutes et une certaine habitude, peut-être que ce bémol s’envolerait.

Bref, vraiment une bonne découverte qui devra peut-être se découvrir en plusieurs coups pour être réellement appréciée.

Autant le dire tout de suite : l’album donne bien, le tout est construit, ça accroche par moment mais ça manque de quelque chose. Le premier problème qu’on peut relever est que, malgré les soli et les passages un peu originaux, il n’y a pas grand-chose qui change. Les riffs et les mélodies en elles-mêmes ont beau être différents, le tout semble pareil. On passe d’une chanson à une autre mais, après les intros quand il y en a, on retrouve le même univers, la même atmosphère. Au départ, ça ne pose pas problème mais, personnellement, je trouve ça lourd et ça me donne envie de zapper plusieurs parties. Après un moment, en arrêtant de prêter pleinement attention au CD, la gêne disparaît cependant ça devient plus un bruit de fond. Un autre souci majeur est le côté déjà-entendu : le groupe manque d’originalité par rapport à d’autres groupes. C’est un peu comme tous ces groupes qu’on trouve sympa lorsqu’on écoute mais qu’on ne retrouve plus car son nom se perd et/ou se mélange à tous ceux du même style.

Bref, peut-être qu’une personne appréciant plus le style trouvera le petit truc qui me manque. Pour ma part, je passe mon chemin.

Un EP d’une vingtaine de minutes pour six titres. Ca passe vite, un peu trop d’ailleurs, un album complet ne serait pas pour me déplaire. Le début, pourtant, n’était pas des plus prometteurs. Les deux premiers titres défilent mais sont assez prévisibles. Ils manquent d’originalité, ce qui fait que l’écoute est agréable mais sans plus. Puis « Wide Awake » commence à attirer et ensuite vient « Mutiny ». Un morceau qui change complètement du reste et qui surprend. Alors qu’in s’était installé dans une sorte d’habitude, celle-ci est cassée et ranime l’attention. On enchaîne après sur une autre chanson qui dénote par son côté plus lent et moins martial. Bref, ça accroche et l’enthousiasme est présent pour le dernier titre.

Un bilan plutôt bon et qui donne envie de connaître un peu mieux le groupe.

Le coup de cœur : « Mutiny ».

Nouvel album pour le groupe qui nous propose ici son neuvième opus. On peut dire qu’ils ont l’art de créer une ambiance particulière. Le premier titre éponyme nous montre quel univers nous est proposé tout au long de l’album. Cette cohérence construit une accroche infaillible. Il n’y a qu’une cassure, somme toute peu dérangeante, avec « Be Warned ». Ce court titre est en réalité un mini-discours placé en plein milieu du disque. Mais le CD repart en force de suite avec « The Hearse ». Le groupe nous ramène dans leur monde avec une efficacité indéniable. Un réel plaisir donc ! Si cependant on devait lui trouver un défaut, je dirai que « Life Will Kill Us All » est de trop. De plus, l’enlever aurait permis de mieux faire honneur au morceau qui le suit. L’album aurait pu s’en passer, sans perdre en qualité.  Les deux titres coup de cœur : «Zodiac » et « Decopose ». 

Je n’ai pas l’habitude de m’intéresser à ce genre de musique. Je me suis laissé tenter et c’est un avis mitigé qui en ressort pour cet album. Le début sonne vraiment bien, que ce soit avec « Green and Blue » qui entre dans la tête, ou l’intro un peu spéciale de « For Everything » qui attire l’attention. On passe par différents rythmes jusqu’au cinquième titre, pile la moitié du CD. Le reste peine à accrocher, exception faite de « Feeling Fades » qui est moins lent et dont le chant capte l’auditeur. Pour les autres titres, l’ambiance est plus nostalgique ou mélancolique. Ces sentiments étaient déjà présents précédemment, mais le tout restait bien dosé. Et c’est là que le bât blesse, un mauvais dosage rend l’écoute pénible. Personnellement, j’aurai voulu zapper les deux derniers morceaux pour éviter ce côté trop négatif à mon goût. Bref, l’album s’adresse peut-être à un public plus particulier qui saura apprécier l’entièreté du disque. Le titre à écouter : « Green and Blue ».

Lindsey Schoolcraft est la claviériste et la vocaliste de Cradle of Filth et elle a décidé de se lancer dans une carrière solo. Autant le dire directement, l’album est mal passé : pas moyen de se mettre dedans. Les titres s’enchaînent plutôt bien au début mais, très vite, il manque une accroche. Les sonorités restent sur la même tonalité et le décollage attendu ne vient pas. Pris séparément, les chansons peuvent être intéressantes ; mais mises bout à bout, elles donnent une impression de longueur. Puis vient la bonne surprise avec « See the Light » qui réveille un peu et qui, pour la première fois, accroche. Malheureusement, elle est un peu engloutie par le reste. Un autre problème se situe au niveau de la production : la voix de la chanteuse est par moment moins audible. Par exemple, sur « Dangerous Game », tout est équilibré jusqu’au refrain. Ce changement fait qu’on entend d’autant plus la différence. Et ce déséquilibre s’entend à plusieurs reprises à divers endroits du disque. Bref, il m’a été difficile de l’écouter jusqu’à la fin.

On a ici un album bien typé symphonique. Le disque commence directement par un chœur qui met dans une ambiance assumée de bout en bout. Le groupe propose des passages épiques, d’autres plus calmes comme sur « Now it’s Time » ou encore, des moments surprenants comme « Escape from Alcatraz » et ses chœurs. C’est un réel plaisir pour les oreilles du début à la fin ! Les chansons défilent sans qu’une seule ne fasse tache dans ce lot de 10 titres. Et même après plusieurs écoutes, l’attrait reste le même et les défauts dans les morceaux, s’il y en a, ne se font pas sentir. Le bémol général qui peut être émis, est le manque d’un titre phare qui reste en tête. Le CD est très agréable, certes, mais un élément marquant et identifiable, aurait permis de mettre, encore plus en valeur, la particularité du groupe et de le sortir du lot. Mis à part ça, l’album vaut la peine et je le conseille à tous ceux qui apprécient le genre.