Shades of God

Shades of God

Initialement connu sous le nom de Those Who Lie Beneath entre 2005 et 2013, Vitriol sort aujourd’hui son premier album, ''To Bathe from the Throat of Cowardice'', et pas chez n’importe qui puisque les Américains ont les honneurs et la confiance du grand Century Media. Au menu, un Death Metal à la fois brutal et technique qui frappe là où ça fait mal. C’est avec une aisance déconcertante que Vitriol envoie des titres comme les surpuissants ''Legacy of Contempt'' et ''A Gentle Gift'' où la brutalité et la technique ne font qu’un : riffs ravageurs, chant profond, batterie qui part dans tous les sens, la démonstration faite par Vitriol est impressionnante. Si à cela on ajoute une production en béton et des ambiances très occultes, on obtient un album d’une grande qualité dans son répertoire, dont on décèle quelques touches çà et là de Hate Eternal ou Morbid Angel. ''To Bathe from the Throat of Cowardice'' est un opus remarquable en de nombreux points, les fans du genre seront comblés c’est une certitude, il suffit de jeter une oreille sur le tonitruant ''Violence, a Worthy Truth'' pour en être convaincu.

Cela fait déjà une bonne vingtaine d’années que Wormed traine dans le circuit et tous les connaisseurs sont unanimes pour vous dire qu’en plus d’être des gars en or, les Espagnols ont un savoir-faire incroyable en termes de Death Metal brutal et technique. C’est avec un EP, ''Metaportal '', que la formation fait son retour 3 ans après son dernier album (''Krighsu''), 4 titres, 17 minutes d’une folle intensité qui ne connait ni repos ni compassion. Wormed explose tout sur son passage avec des blasts fous associés à une vitesse de guitares hallucinantes, le tout accompagné d’un growl ultra profond. Pour autant, les Espagnols ont pris soin de soigner les ambiances et atmosphères, celles-ci sont on ne peut plus malsaines, notamment sur le terrible ''E-Xystem://CE'' qui résume à lui seul la violence dégagée par ''Metaportal''. 17 minutes, vous conviendrez que c’est peu, mais quand elles sont jouées avec autant de hargne et de dextérité, c’est amplement suffisant pour prendre une claque dont on a du mal à se relever. Wormed prouve une nouvelle fois s’il le fallait qu’il est une valeur sûre dans son style.

En 2016, Mithridatic frappe fort avec son premier album, "Miserable Miracle", unanimement salué par les critiques louant un blackened death metal violent et malsain à souhait. En 2019, les Français reviennent encore plus forts avec "Tétanos Mystique", qui voit Mithridatic pousser les limites de la folie ordinaire à un niveau rarement atteint. La prestation est démente, à mi-chemin entre la puissance de Morbid Angel et l'esprit tordu de Mayhem, chaque titre est un condensé de terreur joué avec hargne et dextérité. Que ce soit le tonitruant "The Dead Mountain of Life", ou le déjanté "The Night Torn from Herself", la punition est pareil : Mithridatic écrase tout sur son passage, ne laissant derrière que ruines et chaos. Techniquement supérieurs à la moyenne, les Français font aussi la différence grâce aux atmosphères dérangeantes développées, autant dans les vocaux hallucinants de Guitou, que dans le cœur de la musique. Rien n'est à jeter, tout n'est que délectation, si vous êtes un fin cinéphile vous apprécierez d'autant plus le titre "Le Sevrage", mais nous n'en dirons pas plus.

Serait-il un peu tôt pour affirmer que nous tenons ici l’un, voire l’album de l’année ? La réponse est non, clairement. Une fois encore Opeth offre avec "In Cauda Venenum" un opus de haute volée où se côtoient le sublime, le grandiose, le majestueux, tout simplement. Dix titres, tous plus beaux les uns que les autres, dans lesquels les Suédois font parler autant l’aspect metal traditionnel ("Heart in Hand", "Charlatan") que les subtiles mélodies progressives, comme sur le génial "Universal Truth" ou encore, le très Pink Floyd "Lovelorn Crime". Opeth épate, éblouit, se surpasse avec "In Cauda Venenum", en étant plus créatif et inspiré que jamais, n’hésitant à aucun moment à s’aventurer hors des sentiers battus pour créer une musique d’une puissance émotive merveilleuse. "In Cauda Venenum" atteint la quasi perfection, à ne rater sous aucun prétexte.