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Interviews (48)

08.11.19 09:28

The Agonist

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Sixième album et le troisième avec Vicky au chant. Petit entretien avec elle au sujet de «The Orphans» qui va faire parler de lui. Tout comme les précédents.

Que peux-tu nous dire sur le nouvel album ? À quoi peuvent s'attendre les fans ? Jusqu'ici, nous avons sorti deux singles de cet album et je pense que les deux titres sont très bons pour indiquer ce qui est à venir. Ils sont une bonne représentation de l'album. Jusqu'à présent, les réactions ont été vraiment excellentes et nous en sommes très heureux. De manière générale, l’album est lourd, du jeu rapide, du lourd, vous pouvez vous attendre à beaucoup de styles vocaux différents. Et avec des paroles sombres mais aussi avec certaines allusions et positivité ici et là.

Quand j’écoutais les deux nouveaux singles sortis, j’ai été surpris par "Blood as my guide". Le sentiment, l'ambiance ... Mmm ... Eh bien, cela a du sens que c'est un peu différent, parce que cette chanson a été composée par notre batteur, Simon McKay, qui joue aussi de la guitare et écrit parfois une chanson pour un album ou peut-être 2. Alors, bien sûr, ça sonne un peu différent du reste...

Quand tu dis plus sombre que le précédent, ça parle des paroles ou de la musique ? Tout en général. Je pense que parce que j'aime écrire mes voix et mes paroles, j'essaie vraiment de faire correspondre l'émotion que me procure la musique. Quand j'ai entendu toutes ces chansons pour la première fois, j'ai senti qu'elles étaient très sombres. Je voulais que cela reflète aussi avec les paroles et les voix.

Quels sont les thèmes des chansons et pourquoi si sombre ? Eh bien, il y a différents thèmes. Certaines sont basées sur des histoires vraies et des tragédies comme "Blood as my guide", mais d'autres chansons peuvent être basées sur des fictions, comme des histoires de guerre ou des histoires de fantômes ... Je suppose qu'elles sont sombres, mais de la manière qu’elles sont écrites, il y a toujours une lumière positive à venir. En tant qu'auditeur et spectateur, il est vraiment important de pouvoir parler de sujets difficiles qui sont bien réels, mais aussi de donner une lumière positive pour que tout se passe bien à la fin de la journée.

À propos de la pochette: c'est très simple, pourquoi ? Eh bien, nous nous sommes dit que nous devions vraiment rester simples et laisser la musique parler d'elle-même. Cela fait quelques années maintenant que nous utilisons cette image, ce symbole, comme dans notre logo... Nous l'avons intégré dans notre conception de produit, nos bannières et ainsi de suite, mais nous ne l'avons jamais vraiment eu au premier plan alors nous avons pensé pourquoi ne pas simplement mettre cela comme couverture de l’album? Et puis, vous pouvez voir à l'intérieur du livret qu'il y a plus d'images et d'autres choses comme ça. Nous nous sommes simplement dit: rester simple, garder les couleurs sombres et noires, le gris, l'argent, peu importe...

Malheureusement, lorsque vous avez publié les 2 premiers singles, je continue à voir les mêmes commentaires sur la comparaison entre vous et Alissa. Vous êtes dans le groupe depuis 5 ans et c'est votre troisième album ... Est-ce quelque chose que vous commencez à accepter des fans, ou est-ce que cela vous dérange beaucoup ? Pour être honnête, cela ne m'a jamais vraiment dérangé... J'étais pleinement consciente que cela se produirait en entrant dans le groupe et même ça a diminué au fil des ans, comme vous l'avez dit, certaines personnes le soulignent encore, mais ça ne me concerne pas. Je ne suis pas ici pour faire face à ce genre de drame, je suis juste ici pour faire de la musique et grandir en tant qu'artiste et, espérons-le, pour obtenir des fans et des fans qui nous aiment réellement pour ce que nous faisons plutôt que de nous comparer. Ça va toujours arriver, je pense que ça se voit dans tous les groupes qui changent d'hommes ou de femmes. C'est un stigmate dont on ne peut pas vraiment se débarrasser. Mais est-ce vraiment important ? Vous ne pouvez pas revenir en arrière et changer le passé, changer la façon dont les choses ont été. Aujourd'hui, c'est tout ce qui compte. Nous essayons simplement de donner aux gens plus de musique et c'est vraiment ça. Je pense que pour beaucoup de gens c'est juste "le facteur de changement", il ne s'agit pas de savoir qui est meilleur ou qui est pire, c'est juste qu'ils entendent quelque chose de différent de ce à quoi ils étaient habitués... Je pense que ceux qui ont déjà aimé The Agonist continuent à le faire et cela dépend aussi des raisons pour lesquelles vous écoutez un groupe. Peut-être que beaucoup de gens qui continuent ce genre de débat étaient principalement des fans du groupe pour Alissa et pas pour le groupe dans son ensemble. Certaines personnes ont de la difficulté à accepter le changement et j'ai l'impression qu'elle a également rendu la tâche difficile, au fil des années, parce qu'elle la mentionnait toujours dans les interviews et évoquait le sujet encore et encore. Donc, je suppose que les gens qui étaient, et qui sont, de très grands fans d'elle reviendraient et apporteraient cette négativité de son côté également, donc c'est toujours recycler la même chose encore et encore.

Sur l'album précédent, sur Five, vous avez fait une reprise de "Take Me To Church"... Avez-vous pensé que vous auriez beaucoup de succès avec cette reprise ? Je pense que nous avons fait du bon travail avec, c'est une interprétation intéressante de la chanson. Pour nous, il a toujours été difficile de penser aux reprises que nous puissions faire parce que l’on veut prendre une chanson et changer la musique aussi, pas seulement la rejouer... Celle-là était en fait un peu comme une décision de dernière minute. Nous parlions de faire une reprise pour cet album et nous étions déjà en studio en train d’enregistrer. Nous étions comme "oh faisons juste cette chanson" et nous avons mis ces idées sur le vif presque, alors je pense à ce que c'était, une décision de dernière minute. Tout le monde ne connaissait pas nécessairement la chanson si bien que nous avons fait un très bon travail. Il semble que beaucoup de gens aiment la version plus rock / métal de la version pop.

Le nouvel album paraîtra le 20 septembre, avant de partir en tournée en Amérique du Nord, je suppose... Oui, jusqu’à présent, nous n’avons que quelques dates, je pense 4 ou 5, dans les environs, comme Montréal, Québec, Toronto... Celles-ci sont proches de la sortie de l’album... Bien sûr à Montréal, c’est d’où vient le groupe et il y aura une release party... Et plus tard, nous avons cette tournée européenne. Nous n'avons encore rien d'autre, mais nous essayons et planifions des choses, notamment pour 2020.

À propos des tournées, en Europe, on ne voit pas beaucoup The Agonist… Oui, cela a toujours été très difficile pour nous et il est difficile de passer outre-mer... Cela en vaut la peine si nous pouvons faire une belle et longue tournée dans tous les pays européens, ce qui est très difficile parfois pour que cela se produise, mais nous avons quelque chose de prévu, ce n'est pas encore annoncé, mais peut-être que lorsque cette publication paraîtra, cela pourrait être. (ndlr : tournée en support de Jinjer annoncée après notre entretien).

Quelle est la grande différence pour vous de jouer en Amérique et en Europe ? Ce n'est pas une chose générale, l'Europe est un grand continent comme l'Amérique du Nord, et la participation varie d'un pays à l'autre ou d'un État à l'autre. J'ai l'impression qu'en général, lorsque nous allons dans les États ou pays du sud, il y a beaucoup d'hospitalité. Les gens sont chauds, il fait beau, on se croirait parfois même en vacances ... alors que, plus on va vers le nord, plus on se croirait dans les affaires ... Je dirais que la principale différence est entre les salles et les gens avec qui vous travaillez plutôt qu’avec les fans, parce que les fans sont géniaux, partout. La différence avec l'Europe, je pense que dans l'ensemble, c'est que les salles essaient de faire en sorte que les groupes se sentent chez eux. Assez souvent, il y a de bons services de restauration, des douches,... L'Amérique du Nord, c'est plutôt: voici votre argent, ça y est, c'est plus structuré en affaires.

Une tournée de festival est également possible ? J'espère (rires). Nous sommes ici, nous avons un nouvel album, nous n'avons pas joué de festivals depuis longtemps et nous n'avons pas joué beaucoup de festivals dans notre carrière... J'espère vraiment!

Au sujet de vos attentes futures, que voulez-vous faire et que vous ne pouviez pas réaliser jusqu'à présent? Quelque chose dont vous rêvez? (comme un duo par exemple) Je n'ai rien de spécifique, il n'y a pas ... comme un groupe dans lequel je dirais "oh mec, j'aimerais que nous puissions tourner avec ce groupe" ... Il y a plusieurs artistes que je dirais "ce serait sympa ", mais honnêtement, je pense que pour le futur, mes attentes sont plus vagues ... J'adorerais faire ce que je fais maintenant, mais à plus grande échelle. Après le cycle de cet album, écrivez un autre album ou, en dehors de The Agonist, réalisez plus de projets parallèles ou de collaborations qui ... J'en ai déjà fait par le passé ... peut-être encore plus .... J'aime créer de la musique tellement je pense que plus on est de fous, plus j'espère que je pourrai continuer à le faire à l'avenir.

Je vais vous donner les derniers mots aux lecteurs ... Je tiens à remercier tous les fans qui nous ont soutenus au cours des années. Si vous ne nous connaissez pas et que vous lisez ceci par hasard, allez écouter notre nouvel album "Orphans". J'espère que vous aimerez.

06.11.19 16:23

Brutus

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Brutus c’est la nouvelle sensation belge qui enchaîne les tournées et les festivals depuis la sortie remarquée de leur nouvel album Nest”. C’est durant le festival gratuit, Rock St Ame à DOUAI (FRANCE), que je me suis entretenue avec ce trio composé de Stefanie (batterie/chant), Peter (basse) et Stijn (guitare) :

Hello! Pour commencer, vous êtes en tournée depuis quelques mois maintenant. Comment ça se passe jusqu’à présentPeter:  Cela se passe très bien. Il n'y a pas de soucis, tout est sympa.

Votre premier album "Burst" a été réalisé il y a maintenant 2 ans. Que vous évoque cet album avec le reculStefanie: “Burst” c’est un bon premier album et j’en suis toujours aussi fière. C’était le début pour Brutus et moi et maintenant cela continue. Je pense que cet album représente bien ce qu'était le groupe il y a deux ans. Peter: Je pense que chaque album que tu fais est toujours un instantané de ce que le groupe est sur le moment. Nous avons donné le meilleur de nous-mêmes et donc, nous en sommes vraiment fiers.

Parlons de votre nouvel album Nestqui est sorti il y a quelques mois. Quels retours avez-vous reçusStefanie: On a vraiment eu de très bons retours qui nous ont un peu submergés. Premièrement, on voulait faire un second album pour nous et on ne voulait pas faire deux fois le même album. Quand on a sorti la première chanson live “War”, on a eu des retours d’autres groupes et de magazines, c’était juste fou ! Tu espères tellement que cela va se produire … Mais tu n’arrives pas à y croire quand cela arrive. Je pense que nous étions tous les trois surpris quand cela est arrivé. Stijn: Toujours et encore : c’est génial. On voulait juste faire un album pour nous trois et nous n’avons pas pensé à autre chose. Quand l'album est sorti, on s'est dit :  “waouh les gens l’apprécient”. Et maintenant, nous allons jouer en Amérique et même au Mexique. C’est juste fou !

Pourquoi avez-vous choisi de sortir “War” comme premier single ? Est-ce parce-que ce titre avait de bons retours ? Stijn: C’est l’une de nos chansons les plus puissantes. Quand nous l'avons eu terminée, on s'est demandé ce qu'on allait faire ensuite et ce qu'on était en mesure de faire. Stefanie a eu l’idée de l'enregistrer en live et de la sortir. Nous étions tous emballés par cette idée. Je pense que “War” est un titre spécial pour nous, quand nous l’avons écrit on s’est dit que c'était le niveau qui devait se trouver sur cet album et on a travaillé dur pour y arriver. C'est un tournant dans notre processus d'écriture.

Et pourquoi vous avez sorti “War” avec une vidéo live ? On peut dire que cest orignalStijn: Pour nous c’est logique, c’est-ce que nous sommes, ce que nous voulons être et comment on veut que les gens nous perçoivent. La vidéo “War” n’est pas une simple vidéo fantaisie. Si on te demande ce qu'est Brutus, et bien, c'est ça. :  C’est du live, jouer de la musique ensemble et donner le meilleur de nous-mêmes. Ce n'est pas juste une vidéo sympa avec des décors, des paysages de montagnes... Ça, on l'a fait par la suite avec “Cemetery” (rires).

Pouvez-vous nous parler de l'enregistrement de l'album? Vous êtes retournés l'enregistrer au Rain City Recorders avec le même producteur Jesse Gander. C'était important pour vousStijn: Oui je pense. Pour le premier album “Burst”, nous n’avions pas de plans, nous voulions jouer beaucoup de musique et faire un disque pour nous et nous avons pris beaucoup de plaisir. Pour cet album, on savait qu’on pouvait faire encore mieux, on a travaillé dur avec Jesse et c’était une décision simple de retourner à Vancouver et d’enregistrer à nouveau ici.

Pouvez-vous m'en dire plus sur les paroles de Nest" ? Elles semblent plus personnelles que sur le premier albumStefanie: Oui, je pense. Avec “Burst” nous venions de commencer et je n’étais pas totalement à l’aise au chant parce que les paroles venaient toujours à la fin du processus de composition. On commençait par écrire les parties musicales et on avait quelques paroles comme ça, mais le reste venait pendant la création du morceau. Maintenant, nous avons un an d’expérience dans le processus d’écriture et plein de choses sont arrivées dans nos vies personnelles. De ce fait, j'écrivais durant ces moments-là, quand j'en ressentais le besoin. Pour le premier album, on aurait peut être du faire ça plus tôt . Le second album est plus réfléchi, ce que je ressentais a été retranscri dans les paroles. Peter: Pour le premier album, les paroles venaient toujours en dernier lieu. Maintenant, la construction des chansons commence toujours avec quelque chose  d'écrit. C'était plus important cette fois-ci.

Quelles sont vos chansons favorites sur l'album ? Stefanie:  C'est une question difficile. Pour moi, il y a une différence entre le live et moment où l'on enregistre les morceaux. Peut-être ''War''. Stijn: Pour moi, pour le moment, c’est “Horde V”. Peter: Pour moi, “Sugar Dragon”.

Pouvez-vous m'en dire plus sur la pochette qui semble plus neutre par rapport au premier album qui était plus coloré Stefanie: Nous avons le sentiment que c'est une bonne chose. “Burst” était plus explosif : si tu regardes la pochette cela reflétait bien l’album, son contenu, son énergie ; Cela partait dans tous les sens. Alors que pour “Nest”, on a plus réfléchi et discuté, il comprend des séquences plus heureuses, d’autres plus tristes, nous avons réfléchi aux sentiments que chaque morceau transmettait. Mais il y a des chansons comme “Blind” et “Django” qui pour moi auraient pu être aussi sur “Burst”. Peter: Nous voulions revenir à quelque chose de plus pur et nous avons travaillé avec quelqu'un d'autre. Le designer est aussi dans le groupe et elle fait un travail que nous apprécions. Elle a proposé des choses qui sont davantage connectées à notre musique.

Il y a plusieurs morceaux qui s'intitulent ''Horde” suivis d’un chiffre. Qu’est-ce que ce nom évoque ? Stijn:  Je pense que c’est plus un sentiment. Je me rappelle la première chanson que nous avons écrite : nous l’avions nommé “Horde”, pourquoi pas ce n’était pas vraiment attendu. Chaque chanson qu’on a faite c'était la première, c’était la cinquième. C’est plus un sentiment, c’est “Horde”, je ne sais pas ce qui se cache derrière.

J'ai une question plutôt pour toi, Stefanie. Comment travailles-tu sur le processus d'écriture tout en arrivant à combiner la batterie et le chant ? As-tu une certaine manière de procéder ? Stefanie:  Quand on écrit, on se demande toujours ce qui va venir en premier. Sur le premier album c’était toujours en premier la batterie et le chant venait ensuite après. Et maintenant le processus commence avec des lignes de chant et parfois je me dis “qu’est ce je peux faire à la batterie pour cette partie je n’ai que du chant” et cela m’était jamais arrivé avant. Peter: Pour le premier album elle avait plus du mal avec le chant mais ça n'arrivait pas souvent. A présent, elle a des difficultés avec la batterie alors que les lignes de chant sont déjà terminées.

Et comment cela se fait-il que tu joues de la batterie et que tu chantes en même temps ? Stefanie: Nous avons commencé à trois et au départ, nous cherchions un chanteur. Après quelques mois, on m'a donné le micro, je détestais ça, c'était horrible ! Au début on m’a demandé de chanter juste les chœurs. J'imaginais qu'on avait un chanteur imaginaire alors j'ai dit oui. Après quelques semaines, il n'y avait toujours pas de chanteurs et on n'en parlait même plus. On m'a demandé si je pouvais chanter et j'ai accepté. C'est comme ça que tout a commencé.

Pouvez-vous men dire plus sur le fait vous ayez été remarqué par Lars Ulrich de Metallica ? Peter: Il y a un programme, un radio show : “Beats 1”. Il y a joué notre chanson “Drive”. Nous ne savions même pas que cela s'était produit. Ensuite, nous l'avons rencontré durant un concert de Metallica à Anvers. Il était vraiment sympa. Stijn: C’était après le concert, je ne m’y attendais pas et nous étions là à attendre dans la loge. Il a commencé à poser des questions à propos du groupe, il voulait savoir les groupes qu'on aimait, des choses comme ça … J’ai le souvenir d’un gars sympa et c’est ce à quoi je m'attendais de lui.

Si vous devez choisir un mot pour décrire votre musique, cest quoi ? Stijn: Sincère, car c’est vraiment ce que je fais. Je pense que tous les groupes disent que je devrais peut-être jouer de la musique et j’essaie d’être sincère, mais je ne suis pas dans un groupe depuis des décennies (rire). C’est la première fois de ma vie que je peux vraiment quelque chose avec mon groupe et écrire des chansons. Stefanie: C’est un mot horrible, mais je pense que c’est de la bonne musique « émo » pour le côté émotionnel. Peter: Et pour finir, c’est l’énergie.

Et pour finir, quels sont vos prochains plans dans le futur ? Stijn: Dans les prochains mois, nous allons jouer tout le temps. Je ne sais pas où nous allons, mais nous allons jouer jusqu’à la fin de l’année et probablement jusqu’à l’année prochaine. Stefanie:  Essayer de ne pas mourir et prendre soin des autres. Peter: Peut-être écrire de nouvelles chansons. Stijn: Cela serait sympa d’écrire un nouvel album pour l’année prochaine, nous n’avons rien commencé. Mais nous allons jouer beaucoup de concerts et essayer de faire le meilleur set possible.

02.11.19 12:41

Fallcie

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Contrairement à leurs homologues américains, les groupes russes sont peu connus chez nous. Il en existe pourtant qui font du metal remarquable en étant à la fois mélodieux et expressif sans oublier d’être rapide et dur. Une des meilleures formations de ce genre qui se nomme Fallcie (ex Nu-Nation) faisait preuve de son talent pour la quatrième fois déjà au No Man’s Land à Volmerange (F). Je me suis entretenu avec le groupe quelques jours avant l’arrêt soudain de leur tournée suite à un accident tragique du batteur Nikolai qui a perdu un de ses doigts. C’était surtout le guitariste Alexander Korsak qui se montrait le plus causant.

Votre premier LP « Born Again » est paru l’année dernière et la plupart de nos lecteurs ne vous connaissent probablement pas encore. Pourriez-vous décrire votre style de musique ? Contrairement à ce qu’on pourrait penser, nous ne sommes pas un nouveau groupe. On a seulement changé de nom il y a deux ans, de Nu-Nation à Fallcie. En ce qui concerne notre style, c’est d’abord du metal extrême. On a des parties qui ont le son du black metal, d’autres du groove ou du death metal et on panache ce qui nous plaît. Comparé à Nu-Nation, on a ajouté du chant clair et des riffs plus lourds. Mais bon, c’est plutôt difficile pour moi de décrire notre musique.

Dans le passé, je vous ai déjà entendu trois fois à cet endroit. Vraiment ?

Oui ! J’ai consulté mon archive de photos. Et vous étiez ici avec trois chanteuses différentes ! Comment ça se fait ? A cause de raisons familiales, la première chanteuse a quitté le groupe juste avant la première tournée de Fallcie. C’est pourquoi on a demandé à une amie de nous aider au dernier moment. Après cette tournée on a recruté Valentina Lavrinenko et on a l’intention de la garder encore longtemps !

Valentina s’est affiliée au groupe lorsque tous les instruments pour « Born Again » étaient déjà enregistrés et elle a dû s’investir d’une manière intense pour écrire les textes juste avant la parution du disque. A part ceci, vous êtes en tournée pratiquement tout le temps. Vous reste-t-il la possibilité d’exécuter un métier « normal » ? On a tous des métiers. Valentina est un coach vocal, notre batteur Nicolai enseigne la batterie et les autres sont tous des « pussies » avec des emplois petit-bourgeois (rires).

Quel est votre meilleur souvenir d’un concert ? (Gleb Rusakov, guitare) : Je dirai en Roumanie, Rock’n’iasi. (Alexander) : pour moi, le concert actuel est toujours le meilleur. J’aime jouer en France puisque j’apprécie la culture et les gens et nos concerts y sont toujours sympas. Mais j’aime jouer partout, pour deux cents spectateurs ou pour seulement vingt. Rock’n’iasi était super bien organisé et on jouait sur la grande scène devant une foule énorme.

Avez-vous déjà eu le temps d’écrire de nouveaux morceaux pour un deuxième album? Oui, toutes les pistes sont enregistrées et un gars anglais avec lequel on avait déjà produit le dernier album de Nu-Nation est en train de faire le mixage. L’album sortira en fin d’année ou au début de l’année prochaine.

Vous investissez beaucoup de temps pour le tournage de vos vidéos. Tout à fait, c’est mon métier. Les vidéos sont le meilleur moyen de se faire connaître.

Il me semble que beaucoup de groupes russes ne font que de la musique pour leur propre marché. Ainsi, on ne les connaît pas chez nous. C’est vrai ! La Russie est un pays clos. J’ai parlé hier avec notre promoteur allemand et je lui ai dit la même chose. Si tu veux avoir du succès en Russie, tu dois écrire des textes en langue russe et tu dois faire tes tournées là-bas. Si tu veux traverser la frontière, c’est mieux de chanter en anglais. Mais c’est compliqué ! Jouer en Europe est très cher pour nous et nous devons apporter tout notre équipement. En Russie, il suffit d’apporter nos instruments puisque les clubs mettent les amplis et tout le reste à notre disposition. En plus en tant qu’homme tu dois d’abord servir en armée pour obtenir un passeport avant l’âge de 27 ans. (Gleb) : mais il y a un d’autres moyens comme la corruption ! (Rires). (Alexander) : Une dernière chose est à remarquer : très peu de russes parlent l’anglais et ainsi ils ont de gros problèmes pour organiser une tournée en Europe.

Les membres de Fallcie sont donc des exceptions ! Ben, on essaie juste de faire de notre mieux et de progresser avec notre anglais.

Vous venez de Saint-Pétersbourg. Comment est la scène metal dans cette ville ? Il y a un million de groupes ! C’est une sorte de ghetto culturel de la Russie. Les gens qui veulent gagner du fric vont à Moscou, ceux qui veulent faire leur propre musique choisissent Saint-Pétersbourg. Il y a des concerts tous les jours, même de groupes connus venant du monde entier.

Finissons l’interview avec une question adressée à Valentina. Si je pense à d’autres chanteuses qui parlent le russe (sans être de la Russie) comme Tetjana de Jinjer ou Lena d’Infected Rain, alors il y a une différence avec toi. Elles font aussi des growls, des screams et des yields, mais contrairement à toi elles font moins de chant clair. Est-ce difficile pour toi de changer entre ces deux extrêmes dans une même chanson ? As-tu fait une école de chant ? (Valentina) : Je suis diplômée en chant jazz et j’ai seulement commencé avec les vocaux extrêmes quand j’ai joint Fallcie. Cependant, j’entraîne toujours les growls avec un coach. Mais ce n’est pas vraiment un problème pour moi de passer de l’un à l’autre.

Merci et bon concert! Merci, on fera de notre mieux !

02.11.19 12:39

Death Angel

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J’ai rencontré le guitariste Ted Aguilar du groupe légendaire Death Angel juste avant leur concert au Rockhal. Il nous révèle des infos d’initié sur la scène du Bay Area, leur nouvel album « Humanicide » et des pensées presque philosophiques sur la musique.

Content de te revoir au Luxembourg ! La dernière fois que je t’avais vu jouer ici c’était il y a deux ans au Kufa. Je me souviens, on y était avec Warbringer. C’était un concert amusant!

Lors des dernières décennies, Death Angel a fait des tournées avec les plus grands du Thrash : Metallica, Slayer, Testament, Exodus, Overkill, Megadeth et, comme aujourd’hui, avec Anthrax. Mais il y a deux semaines en Pologne vous venez d’ouvrir la soirée pour Arch Enemy. Et Alexi Laiho de Children of Bodom a fait une apparence pour vous. Peut-on dire que le Death Metal Mélodique influence votre musique en quelque sorte ? Pas en terme musical, mais peut-être en ce qui concerne leur énergie et leur façon de jouer ou de faire une production. Mais je ne pense pas qu’ils nous ont influencé musicalement. Je ne le dis pas d’une manière négative. Michael Amott et Jeff Loomis sont inspirants à voir comme guitaristes, on veut donc être comme eux ! Donc ce type d’inspiration. Regarder Arch Enemy, c’est regarder un spectacle vraiment bien fait ! Ceci nous pousse à être comme eux ! Ils font un show super pour leurs fans et c’est ce qu’on devrait faire aussi.

En fait, j’ai rencontré Amott et Loomis avant leur concert à Saarebruck. Je confirme, ce sont des musiciens d’exception. Mon dieu, oui ! Des guitaristes talentueux et des mecs sympas.

Ce weekend vous allez jouer au Graspop et au Hellfest, donc des festivals énormes avec presque 100.000 visiteurs. Préfère-tu jouer devant de grandes masses ou préfères-tu des petites salles comme celle-ci avec un nombre de spectateurs plus modeste, mais qui sont tous venus pour entendre du Thrash ? C’est une question difficile ! Les festivals que t’as cités sont de gros monstres en quelque sorte. Une scène énorme, une foule énorme et tu t’exposes à eux, ce qui est bien. Et dans cette atmosphère de festival, tu joues à côté d’autres groupes, peut-être de très connus où tu n’aurais jamais cru jouer avec !

Tu rencontres aussi des amis je suppose ? Qui, de bons amis ! Aussi la logistique, la restauration, tous ces trucs sont excellents. Mais jouer à des petits endroits est bien aussi puisque tu es très proche des fans, un sentiment intime que tu n’auras jamais aux festivals. J’aime donc bien les deux, mais pour des raisons différentes. A ce moment, mon favori sont les salles de concert. 

Je me souviens d’une interview où ton cousin Rob (NB : Rob Cavestany est l’autre guitariste du groupe) disait que son tout premier concert de rock était KISS à San Francisco en 1979 quand il était un petit gosse. Et suite à ce concert il voulait apprendre à jouer un instrument. Maintenant, 40 ans plus tard, vous partagez la scène avec Gene Simmons et Paul Stanley de KISS au Graspop. Une histoire bien belle ! Oui, c’était Rob et Mark. Ils ont vu KISS la première fois lors de la tournée « Dynasty ». A cette époque, KISS était non seulement une grande influence pour eux, mais aussi pour beaucoup de personnes au monde entier. Je veux dire qu’à ce moment, ils avaient l’air de super héros jouant du rock ‘n’roll. Et ouais, c’est une histoire cool ! Un groupe très influent, ils ont laissé leurs marques dans l’histoire de la musique. Sans eux, un bon nombre de groupes n’existeraient pas !

La formation initiale de Death Angel était très jeune. Votre batteur Andy n’avait que 14 ans ! Dans le temps, vous étiez donc plus jeune que vos adeptes tandis qu’aujourd’hui c’est probablement le contraire puisque vous avez de nombreux jeunes supporters. Pouvons-nous dire qu’après le déclin du Thrash dans les années 90, il est plus fort que jamais aujourd’hui ? Je ne dirai pas plus fort, mais plus populaire. Surtout grâce à l’internet, tout le monde peut découvrir le Thrash metal, ce qui n’était pas le cas dans les années 80 où il vous faudrait quelqu’un qui vous prête une cassette ou un magazine.

C’était de la musique underground ! Tout a fait, très underground ! Et maintenant on est sur facebook ou instagram. Un click suffit pour quelqu’un au bout du monde vous découvre. Je dirai donc que le Trash est plus accessible, pas plus fort, mais il est devenu beaucoup plus populaire à cause du web je crois.

C’est une bonne opportunité. Absolument ! C’est de cette manière que les gamins découvrent la musique maintenant. Et toi aussi ! Je suis certain que si tu regardes une vidéo sur youtube, tu regardes ensuite une deuxième, puis une autre, encore une autre… et c’est comme ceci que les groupes se font découvrir. Et c’est ainsi que le Thrash est bien connu maintenant, contrairement aux années 80.

La dernière chronique que j’ai écrite fut sur Maniac Abductor, un jeune groupe Finlandais. Ils viennent de sortir un premier album plein d’éléments Thrash classiques qui me rappellent votre premier disque « The Ultra Violence » de 1987. Y a-t-il aujourd’hui mois d’évolution dans le Thrash que dans le temps ? Je dirai même que votre troisième album « Act III » de 1990 fut moins old school que ce disque finlandais actuel ! Les nouvelles formations Thrash font de la bonne musique mais je préfère voir des groupes qui osent plus ! Il ne faut pas oublier qu’entre « The Ultra Violence » et le très différent « Act III » il n’y avait que trois années.

On y trouvait même des éléments funk et groove. Oui, du très brutal vers ceci ! Je pense que c’est bien. Ça montre que tu progresses, que tu ajoutes d’autres styles musicaux au Thrash. C’est pourquoi j’aime « Act III » et je voudrais bien voir d’autres groupes faire pareil ! Si chaque disque ressemble au précédent, tu ne progresses pas. Essaye donc au moins de bouger les frontières un peu !

Tu veux dire que certains groupes savent que leur style fonctionne et ils restent collés à lui ? Oui, comme peut-être AC/DC. Comme Cannibal Corpse. Il n’y a rien de faux, certains gens aiment ceci, mais personnellement je préfère quelque chose de nouveau ! Garde le même son de base, mais prend des opportunités, essaye quelque chose de différent ! Si ça fonctionne, ça fonctionne. Et si ce n’est pas le cas, essaye autre chose, mais garde le fondement.

Tu connais certainement la voie que Metallica a entamée dans les années 90… Exactement ! « Ride the Lightning », « Master of Puppets » et « Justice » sont des albums remarquables mais s’ils auraient fait un quatrième album comme ceux-là… Quand le « Black Album » est sorti, c’était quelque chose de rafraîchissant pour moi ! Sois plus créatif, tu ne vas pas plaire à tout le monde, mais tant que t’es satisfait et que tu progresses c’est bien. Si les autres ne l’apprécient pas, ils ne l’apprécient pas !

Parlons du nouvel album « Humanicide ». Il a reçu beaucoup de bonnes critiques. Peux-tu le présenter à nos lecteurs ? Les gens me demandent s’il est lourd. Bien sûr il l’est ! C’est du lourd de Death Angel. Nous pouvons faire du heavy dans une voie Thrash ou Rock ‘n’Roll, acoustique ou très Punk. L’album a beaucoup de variété dans son enregistrement, il a des hauts et des bas, ce n’est pas un style monotone. Je pense que tu peux mieux entendre la personnalité de chaque membre qu’auparavant. Nous aimons faires des trucs différents mais gardons l’esprit Death Angel.

Ce serait donc un risque de confronter vos supporters fidèles avec des changements trop importants? Oui, c’est un risque d’ouvrir trop, mais c’est aussi un risque de ne rien ouvrir. Il y a une fine ligne. En fin de compte, nous sommes contents avec le disque et c’est le plus important ! Nos accros et la presse semblent également satisfaits.

Je cite vos textes : « armageddon », « black plagues », « true mayhem ». A-t-on perdu tout espoir sur terre ? Le monde est différent aujourd’hui. Ne considérons que la politique, les religions, le chauffage climatique… t’allumes la télé et tu vois que des mauvais trucs ! Si le monde continue à faire ce qu’il fait, l’humanité sera anéantie ! Protégeons donc le monde. L’homme est le virus !

Dans l’époque d’or, il y avait le sacré « Ruthie’s Inn » où les musiciens Thrash faisaient la fête ensemble. Votre chanteur Mark y a rencontré Kirk Hammett de Metallica qui a même produit votre deuxième cassette démo et apparemment ils sont toujours de bons potes. Comment la scène du « Bay Area » est aujourd’hui ? Eh bien, il reste une certaine scène. Les années 80, c’était une autre époque. Tout était nouveau et on était jeune, même très jeune. La radio fut dominée par le Rock, le Soul, le Country ou quoi que ce soit. Et soudainement tout était flambant neuf ! Les gens découvraient la musique d’Europe et l’aimaient. Ils écoutaient la radio des lycées où une personne collectait tous les disques et les jouait. Ainsi, ils voulaient faire la même musique et formaient de nouveaux groupes. On s’aidait d’une manière réciproque : Diamond Head, Saxon, les jeunes Def Leppard, Blitzkrieg... Nous adorions aussi les groupes européens comme Kreator, Destruction ou Artillery. On ressentait tous de la même manière. Mais maintenant, c’est tout simplement une autre époque, tout est en ligne. Dans les années 80, tout tournait autour des disques, des concerts, de la radio, du skateboard et des boums.

Est-ce que Dave Mustaine faisait partie de cette scène ? Ouais, c’était bien le cas même s’il était de Los Angeles. Il savait où aller à San Francisco, c’était là où le Thrash était grand. Beaucoup de groupes originaires de L.A. venaient à San Francisco : Megadeth, Hirax, Slayer, Dark Angel... c’était l’endroit branché !

Avez-vous entendu que Dave Mustaine vient d’annoncer hier qu’il est atteint du cancer de la gorge ? Oui, c’est très triste. On lui souhaite tout le bien ! C’est un très grand musicien. Il était un pionnier, un des très grands de la scène Thrash. Il y était toujours avec James Hetfield, Gary Holt, Kerry King et Jeff Hanneman.

Tu étais déjà au Grand-Duché de Luxembourg et en Belgique. Te reste-t-il des souvenirs de ces deux pays ? Eh bien c’est la deuxième fois que je suis au Luxembourg. C’est difficile d’y être !

Dans quel sens ? On jouait souvent en Europe, mais ce n’est que la deuxième fois ici. On est content d’être de retour puisqu’on avait un excellent concert la dernière fois. Je pense qu’on aura du plaisir ce soir ! La Belgique ? On y avait de superbes apparitions, non seulement au Graspop, mais aussi à l’Alcatraz, au Biebob à Vosselaar, au Trix… on passait de bons moments là-bas et on a hâte de jouer au Graspop, ça fait déjà sept ans qu’on y était ! La Belgique est un super pays, je l’aime bien !

Merci pour l’interview et je vous souhaite un bon concert ce soir ! Pas de problème !

02.11.19 12:34

Cult Of Luna

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En attendant la sortie du nouvel album « A Dawn to Fear » prévue pour le 20 septembre, j’ai pu m’entretenir avec le chanteur guitariste Johannes Persson, cerveau du groupe suédois « Cult of Luna ».

Cette formation qui se trouve, ensemble avec Isis et Neurosis, aux avant-postes d’un genre de musique très particulier nommé Post-Metal ou Sludge Atmosphérique, nous surprend en sortant un CD qui comporte 79 minutes de musique réparties sur seulement huit chansons ! L’occasion pour Persson de livrer sans ambages ses impressions sur cet opus.

Commençons par la question la plus pertinente : avec « The Silent Man » vous venez de diffuser la première chanson de votre huitième album. Qu’est-ce que les fans peuvent espérer ? Le nouvel album ne comporte pas de changements radicaux, on reste fidèle à notre style. En comparaison avec nos deux derniers, le nouveau est moins rigide dans sa structure, c’est plus du bois brut que de l’acier fin. D’une manière générale, on essaie de progresser en tant que musiciens. Il est possible de différencier plus les influences individuelles des différents musiciens. Mais on continue à travailler en groupe en faisant un effort collectif. La musique varie dans sa lourdeur et le CD est définitivement très émotionnel !

Le troisième album « Salvation » avait une orientation nouvelle en devenant plus progressif. Si tu compares maintenant le nouveau CD à du bois brut, alors cela me rappelle « St Anger » de Metallica ? Oui, peut-être. On a travaillé plus avec des claviers acoustiques comme différents types d’orgues qui donnent un son plus organique et analogique.

Parlons des textes. Y a-t-il une thématique-clé comme par exemple celle sur l’espace du dernier album « Mariner » ? On voulait changer notre façon de procéder. Nos premiers albums (depuis 2001) se démarquaient toujours par une thématique ou une histoire à raconter. On avait constamment une vision en tête qu’on voulait traduire en musique, en paroles ou même en images à travers le graphisme. Mais cette fois-ci c’était plus spontané. Je me suis assis avec ma guitare et j’ai essayé de capter et d’exprimer ce que je ressentais à ce moment donné. Donc au lieu d’avoir une image en tête et d’essayer de la traduire en musique, j’ai pris un morceau de son pour me faire surprendre par l’image qui allait surgir. De même pour les paroles. La plupart du temps, j’ai écrit ce qui me venait spontanément à la tête pour l’interpréter ensuite et pour l’intégrer dans l’ensemble.

Il y a donc des thématiques différentes et non un fil rouge comme dans le passé ? Exactement, il n’y a plus de thématique globale - le concept c’est nous-mêmes, ce qu’on est aujourd’hui.

Bien que mon premier concert de Cult of Luna remonte à un bon nombre d’années, je me rappelle encore les passages très atmosphériques renforcés par un éclairage réfléchi. Il me semble que c’est votre Dada ? Eh oui, comme notre musique est longue et se caractérise par de nombreux riffs lourds, on a dû trouver un moyen qui contraste bien avec cela. Le son est méditatif et projette nous-mêmes dans l’ambiance !

Beaucoup de membres de votre groupe sont impliqués dans d’autres projets. Tu fais partie depuis longtemps de Khoma, un groupe de rock progressif - donc un genre complètement différent. Est-ce que c’est difficile de changer de style tout le temps ? Non, je n’ai pas de difficultés avec cela. Ce sont des manières d’écrire différentes, mais puisque je le fais depuis tellement d’années je sais exactement à ce que je suis.

Le dernier album était enregistré avec la chanteuse Julie Christmas qui vit à New York. Comment avez-vous réussi cette coopération transatlantique ? Nous avions enregistré notre part ici en Suède et elle a fait sa contribution à New York. On s’était rencontré avant, mais après l’enregistrement, on n’a pas fait des répétitions avant de monter sur scène ! 

Cult of Luna existe depuis 21 ans et tu es un de ses fondateurs. Vous aviez déjà fait une tournée mondiale et vous ferez une tournée européenne à la fin de l’année. Quels sont tes meilleurs souvenirs ? (Rires) Oh, il y en a beaucoup et la plupart sont bons ! De bons concerts, de bons moments avec mes potes. Il y a vingt ans, Tom (Thomas Hedlund) et moi on a fait le tour de l’Europe en occupant des fermes abandonnées ou en passant la nuit n’importe où les gens nous laissaient dormir. Ce n’était pas toujours de la rigolade, mais c’était certainement une des meilleures expériences que j’ai vécues ! Maintenant on a un bus, c’est beaucoup plus facile, mais c’est plutôt devenu un métier. On s’amuse quand-même : dans la nuit, au fond du bus, je joue FIFA avec les autres. C’est aussi cela, les bons souvenirs.

19.10.19 08:48

Cemican

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Après avoir foulé les planches au Download Paris ou encore au Wacken l'année dernière, ils sont de retour cette année dans les festivals estivals européens.

Beaucoup de gens ne connaissent pas Cemican en Europe. Pouvez-vous présenter le groupe ? OK, nous sommes Cemican du Mexique. Nous sommes un mélange d'instruments metal et pré-hispaniques du Mexique issus de la culture aztèque et maya. Nous avons deux albums et le 23 août nous sortons notre troisième. Nous venons de publier notre nouveau single intitulé «La Que Baja de Las Estrellas», disponible sur toutes les plateformes de streaming.

L’année dernière a été une grande année pour Cemican car vous avez été invité à de nombreux festivals en Europe. Comment était-ce ? Le Download festival était très excitant. Pour nous tous, c'était la première fois que nous étions en France. Les gens étaient excités. Les gens étaient très enthousiastes à propos de notre musique et du groupe et ils nous ont montré à quel point ils l'aimaient. C'était super pour nous.

Comment a commencé la série d'invitations aux festivals européens ? Nous avons sorti une vidéo officielle l'année dernière en janvier (« de Guerreros de Cemican »), c'est le premier titre du nouvel album. Nous l'avons publié le 28 janvier et 5 ou 6 jours plus tard, le Download nous a écrit: « Vous êtes génial! Viendrez-vous au Download ? » Alors on a dit OK! Allons-y! Ensuite, le Wacken nous a écrit. Ils ont vu que nous allions être en Europe et ont donc demandé: « si vous êtes ici, pourquoi ne venez-vous pas à Wacken ? » C'est ainsi que nous avons été invités en Europe. C'est cool et génial pour nous car nous sommes le premier groupe mexicain à avoir joué au Download, le deuxième groupe mexicain à Wacken, et maintenant le premier groupe mexicain à Hellfest.

Comment vous sentez-vous? Qu'est-ce que ça fait de jouer dans ces immenses festivals? Notre sentiment est la responsabilité et c’est également très excitant. Nous voulons montrer le rythme, notre musique, notre excitatation. On est également enthousiasmé par le fait que ce que nous faisons est un grand pas pour la musique metal mexicaine. Personne n’a jamais fait cela auparavant et maintenant nous le faisons et beaucoup de Mexicains disent wow! Cemican est en train de botter le cul! C'est comme une petite bouteille de neige.

A propos du nouvel album: ce sera le troisième. Sera-ce très différent des précédents ou est-ce similaire ? Peut-être que c'est un peu différent parce que cela nous a pris environ deux ans de travail, la composition, l'enregistrement ... Et maintenant, nous travaillons avec un label américain, M-Theory. C'est une nouvelle étape pour nous car nous n'avions jamais eu de label auparavant. Nous faisons de notre mieux. Nous espérons que cet album sera incroyable pour les gens. La qualité de l'enregistrement est meilleure.

Vous avez un thème spécial pour tous les albums ? Non, pas spécialement. Tous nos albums parlent des morts, ou d'un mélange de morts et de vivants, mais au Mexique, c'est normal. C'est comme un jour célèbre au Mexique: Día de muertos.

Quelques derniers mots à nos lecteurs ? Merci pour votre temps et n'oubliez pas les réseaux sociaux, nous sommes sur Facebook, Instagram, ... notre musique est sur Youtube et Spotify. Nous espérons que vous nous suivrez!