Chroniques

Chroniques (703)

22.12.21 21:38

STORMGREY - "DNA of Chaos"

Écrit par

6 années après la sortie de leur premier opus, les Lituaniens nous font l’honneur de poursuivre leur aventure musicale campée dans le registre du Death old school Thrashisé. Ma foi, par-delà l’engagement des artistes, se pointe d’emblée le sentiment d’avoir affaire à une œuvre de qualité. Dès les premières notes de « When blood runs cold », comment ne pas penser à Benediction ? C’est puissant, un riffing bien lourd avec un cadre rythmique de bon aloi. Le growl d’Andrius est tout bonnement excellent dans le style de Dave Ingram. Sur « Suicide for pleasure », Stormgrey nous plonge dans l’univers de Six Feet Under dans la richesse architecturale du groove. Au passage le jeu de basse de Liudas, bien que discret, apporte un bon élan sans se démarquer de la maîtrise des fûts. « Fuel named hate » se permet de se hisser dans le plus pur style d’Obituary. Le tempo plus lent de « Womb of darkness » nous montre la capacité perforante du groupe. Cet album est clairement taillé pour les concerts avec ou sans masque. Le titre éponyme fuse de vélocité dans un swing diabolique. L’A.D.N. virevolte dans votre corps. Stormgrey possède clairement de l'habileté à insuffler une belle fraîcheur là où quelques titans se sont essoufflés. Je souligne aussi l’harmonie du jeu des 2 guitaristes. Finalement, vous aimiez Bolt Thrower, vous chouchouterez ces Lituaniens qui, s’ils poursuivent en ce sens, risquent fortement de monter au panthéon. A suivre. 

22.12.21 21:35

SCARLET HORIZON - "Cure"

Écrit par

Voilà ici du bon, du tout bon même, en provenance de Chine. Oserez-vous vous aventurer dans les contrées metal du pays du soleil levant ? Musicalement, il n’y a pas grand-chose à reprocher à « Cure » qui mélange proprement les styles Deathcore, Metalcore et Visual Kei. Certains titres donnant même l’impression de se regarder un animé. Le combo de Beijing sait s’adapter à son public et nous donner du chant clair via le guitariste qui contraste avec le chant growl ou crié du chanteur. L’idéal dans les nouveautés metallistiques asiatiques, ce serait de pouvoir mater la prestation live afin de découvrir les nouveautés studio mais je me contenterai de vous dire que le tout est prometteur et espère avoir l’occasion de voir Scarlet Horizon sur scène dans nos contrées. Gratifiés d’un magnifique Artwork, les Chinois nous baladent dans un multivers musical à l’image de leur cover : coloré, enchaîné et torturé. Petit coup de cœur pour la track « Love Letter » et les petits passages de Slap Bass ainsi que sa petite musique d’ascenseurs en guise d’intro.

22.12.21 21:33

RVNT - "Hell Follows Me"

Écrit par

Aaaaaah les Etats-Unis et leur culture musicale. Un groupe disparaît et un nouveau apparaît (ah pas si nouveau que ça en fait). RVNT fait partie de ces groupes qui débarquent de nulle part et vous plantent une baïonnette entre les gencives. Personnellement, ne faisant pas de différence entre le metalcore et le metalcore progressif, je vous ferai la review comme je l’entends, c’est-à-dire sans chercher cette différence. La chose particulièrement appréciable dans « Hell Follows Me », c’est que le chant growl est accompagné non pas d’un mais de deux chants. Il est aidé par ses compères Jeremy Anderson (Vocal, Guitare) et Christian Gordon (Vocal, Basse) qui rajoutent de la profondeur aux compositions du combo américain. Profondeur d’autant plus marquée par les variations rythmiques constatées lorsque vous écoutez « Sick », très percutant tel un panneau de circulation qui vous frappe en pleine tempête, pour ensuite glisser vers « Hindsight », plus light, et qui donne l’impression d’une brise matinale. RVNT sort un EP de plus (troisième tout de même déjà) pour chatouiller vos esgourdes et espérons que la prochaine de leur sortie soit un Full album car gouter c’est bien mais rien ne vaut un plat consistant. 

Pur produit de notre plat pays, je ne ferai pas de chauvinisme mal placé, promis. Projet solo de Roy Feyen après et pendant son passage par de nombreux autres groupes (Defenestration, Human Barbecue, Human Vivisection, Klysma, …), ce dernier ressentait le besoin d’en rajouter une couche et faire parler la poudre. Étalage massif du talent musical et technique, les six compositions sont de véritables rouleaux compresseurs dignes de figurer bien placés dans la catégorie Brutal Death. Rajoutez à ces poutrages de batterie et les lacérations de riffs un chant porcin bien gras et vous obtenez une lourdeur pesante faisant exploser vos neurones (« Forsaking Their Birthright »). Cette plaque n’est pas à mettre entre toutes les mains car si vous n’êtes pas préparé à la boucherie porcine qu’est « Mortal Throne », vous n’en sortirez pas indemne. N’essayez pas d’y trouver de l’amour car entre la masturbation de manche et le martelage de peau, il n’y en a pas. Sauf peut-être celui du porc. Bon appétit.

22.12.21 15:31

NYLIST - "Nylist"

Écrit par

Esprits faibles et fragiles s’abstenir. Ceci est réservé aux plus endurcis d’entre vous. Réalisé par Fred Nylist en tant que One man Deathcore band, notre artiste fait participer tout un panel de guests à son offrande (membres de Angelmaker, Lorna Shore, Left to Suffer, In Dying Arms ou Monasteries). Oui relisez bien les guests… Autant d’artistes pour un si petit ep ! Et ce n’est pas tout. Il ne se contente pas que de faire apparaître des invités pour en faire un album « classique de Deathcore », mais bien pour en faire un véritable temple de dépression obscurcie, lente, lourde. Sans vous mentir, je reste mitigé. J’hésite entre crier au génie ou au scandale tellement cet ep met mal à l’aise. Quand on parle de Downtempo Deathcore, on pense à des groupes comme Traitors, Black Tongue, Bound in Fear ou Bodysnatcher. Mais dans ce cas-ci, cela n’a rien à voir. Pour l’écoute de cet album, imaginez-vous enfermé dans un asile psychiatrique désaffecté depuis plus de vingt ans, de nuit et seul. On n’est pas bien. Joignez à cela les images des clips sortis et c’est le « pompon ». Si cela ne vous suffit pas, je profite de cette chronique tardive afin que vous puissiez continuer votre descente dans les ténèbres avec le morceau récemment sorti par Fred Nylist, où ce dernier invite six cent soixante-six chanteurs à poser deux à trois secondes de leur chant sur une composition de plus d’une heure. Pour vous donner une idée des invités en voici quelques-uns : Ingested, Vulvodynia, I Declare War, VCTMS, Carcosa, Decayer, Lowlife, Kardashev, Cytotoxin, Downfall of Mankind, …

Bon sang !!! Et dire que c’est un premier album. Nihïlant place la barre haut et contribue au sentiment que je nourris depuis près de 6 ans, que la scène Death Française possède un vivier d’ambassadeurs qualitatifs qui ont une griffe bien spécifique. C’est ce syncrétisme qui est plus que la simple somme des bons groupes qui foisonnent. Ces Parisiens n’échappent pas à la règle tant ce premier opus est une véritable pépite. Du premier titre « Le Desosseur de cadavres » jusqu’au fabuleux « A promontory of pain », sombre à souhait, on ne peut que succomber à la musique très riche de nos cousins. Ils ont l’art de sublimer le vieux Death en le modernisant d’influences groovées, techniques, mélodiques. J’ai le sentiment de découvrir un Agressor survitaminé qui flirte avec Carcass. Le son est tout bon et permet de savourer chaque instrument. Le chant d’Antoine, derrière un apparent timbre sérieux, dissimule à peine un bon grain de folie. Impossible de rester stoïque sur « Shared minds » qui vous fait groover les tripes. Pas d’écrasement brutal ici mais du raffinement neuronal allant titiller des bases progressives. A lui seul, ce groupe résume toute la quintessence de l’efficacité de la scène Hexagonale.

Roulement de batterie, blast, guitares réglées pour un son gras, beatdown, … Tout est au rendez-vous pour un bon moment de Slamming Brutal Death. Après la sortie d’un quatre titres en 2018 n’ayant pas spécialement permis aux gens de se faire une idée de leur talent, Mereflesh sort cette année un full album pour confirmer sa place parmi les plus grands. Beaucoup de bons groupes viennent d’Australie et Mereflesh ne déroge pas à la règle. La sphère noire dans laquelle ils incluent des blasts puissants et des riffs tranchants comme des lames de rasoirs n’est pas déplaisante pour un sou. Certains titres pourront même vous étonner comme le thrashy « The Gates of Hell » qui débute par un riff donnant des envies de headbang, pour enchaîner par des beatdowns tombant tels une pluie d’enclumes. Et que dire du visuel de la pochette, réalisé par Gorgingsuicide Art (The Stygian Complexer), mélangeant une vision de fin du monde avec un démon ressemblant à la Nonne de « The Conjuring ». 

22.12.21 15:21

LIMP BIZKIT - "Still Sucks"

Écrit par

On reprend la même recette et on recommence… Force est de reconnaître que Limp Bizkit ne se renouvelle pas et c’est tant mieux. Beaucoup de gens nous sortent la même rengaine « C’est toujours la même chose » ou « c’est du réchauffé » mais un bon plat n’est-il pas meilleur le lendemain ? Fred Durst et sa bande sont restés dans les années 2000 et le résultat est là : bon mais sans surprise. Le chant rappé n’a pas vieilli et reste efficace tant il est accompagné par ce son metal tellement typique. De plus, très peu de groupes font du Nu Metal (Rap Metal) comme Limp Bizkit, cela donne encore plus de poids à cet album. Il est à noter que la track « Turn It Up, Bitch » sonne comme un bon hit de Cypress Hill et « Don’t Change » vous rappellera des ballades chantées par Green Day. Cela permet à cet album de revisiter la belle époque où MTV diffusait encore de la musique (si tel était le but). Un sourire est apparu sur mon visage en parcourant la tracklist qui faisait quand même très « pipi-caca » avec ses titres « Snacky Poo », « Empty Hole » ou « Pill Popper ». Si le Limp Bizkit d’avant vous manque alors plongez dessus. Dans le cas contraire, ne vous attendez pas à de la nouveauté. Et si vous ne connaissez pas encore le groupe, laissez-vous séduire car Limp Bizkit est un monument du Neo.

22.12.21 15:18

LEECHMONGER - "Deathwish"

Écrit par

Né des profondeurs d'Internet en 2017, Leechmonger est un groupe de deathcore en plein essor avec un penchant pour l'écriture de chansons à couper le souffle et des récits écrasants. Après avoir sorti deux précédents EP’s en 2018 et 2019, l'année de la pandémie les a vus sortir des singles (sept en deux ans). Avec un son unique bouillonnant sous la surface au cours des quatre dernières années, ils ont recruté Casey Tyson-Pearce d'Angelmaker et Cole Daniels de Fleshbore évoluant ici dans un registre plus technique et progressif. Le groupe a réussi depuis sa création à maintenir une marque cohérente tout en mélangeant plusieurs styles de musique, y compris des éléments de deathcore technique, d'orchestrations et même de chants gutturaux. C'est un disque méprisant qui déclenche rapidement en nous de la colère, de l’anxiété et de la terreur. « Deathwish » est idéal si vous avez des frustrations à contenir ou une énergie à extérioriser lors d’une séance quotidienne de sport. Je vous invite vivement à l’écouter.

15.12.21 20:16

JOHARI - "Yurei"

Écrit par

Après une série d'événements malheureux qui ont reporté sa sortie (un procès pour artwork non autorisé, un blocage inexplicable de matériel audio dans les plateformes de streaming), le troisième album studio du trio de progmetal Johari, formé par Connor Hill (voix, claviers), Gabriel Castro (guitare) et Corey Sturgill (batterie), a enfin vu le jour. Relativement inhabituel dans un même album, « Yurei » présente deux styles distincts de musique. D’un côté, nous pouvons trouver des chansons Djent avec ses riffs électriques avec un côté atmosphérique et un chant clair comme sur « The Answer », « Rejuvenate », « The Wandering Flame » ou « Cercles ». De l’autre côté par contre, des morceaux tels que « Fast & Heavy », les trois « Insomnium », « The Genesis Tree » ou « Introspect » où les versions -core sont beaucoup plus puissantes et les voix plus agressives donnent l’impression d’avoir été conçues par un tout autre groupe. A l’instar d’un électrocardiogramme, l’écoute de l’album est tantôt reposante, tantôt plus dure ce qui permet de casser le rythme et de garder l’auditeur en haleine durant toute la durée du voyage nommé Yurei.