The Wall

The Wall

Le maître-mot pour ce nouvel opus de Silence Equals Death sera : Cardio ! En effet, dès que vous aurez entamé la première piste de cet album, vous aurez compris le sens du mot. Que cela soit lors des circle-pits ou même en essayant de suivre le rythme dans vos séances de vélo elliptique voire de tapis à la salle de sport, je ne pourrais que vous dire: « Bonne Chance et sort ton troisième poumon car ça va suer grave ». Les vétérans du hardcore du New-Jersey Silence Equals Death, sont de retour avec leur nouvelle sortie « I'll See You On The Other Side » qui renferme six nouveaux morceaux combinés à une version remixée et remasterisée de leur sortie 2020 « Revolution Rising ». Je peux déjà dire que ceux qui auront écouté « Signals » ou « Killing Floor » disponibles sur les plateformes de streaming, ne regretteront en rien l’achat de ce dernier. Influencés par des monstres comme Most Precious Blood, Strife ou Terror, Silence Equals Death est là pour vous refaire le râtelier et, s’ils sont sympas, ils vous laisseront deux dents pour coincer la paille qui vous servira à manger. Stay brutal, Stay Hardcore ! C’est du tout bon !

Vétérans du milieu viking, Obscurity en est à son neuvième album (excusez du peu). Ayant remanié quelque peu le groupe, nos cinq allemands accueillent deux nouveaux membres dans leur tribu en la personne de Askar à la guitare et Isarn à la batterie. Pas de changement musical probant dans ce nouvel opus, que les fans de la première heure se rassurent (pas de lapinou rose ou de licorne à l’horizon). Rythmes accrocheurs, noirceur latente dépeignant bien l’air vicié des champs de bataille, énergie débordante, … Tous ces éléments font partie intégrante de cet album. Ils vous en feront voir de toutes les couleurs en passant du festif « Konstantinopel » au riffs rapides et acérés de « Blot ». Jamais vous n’aurez le temps de vous reposer d’autant que le chant allemand n’aide pas à adoucir les compositions. Le seul changement que vous pourriez ressentir sera dans la piste finale (bonus track, cela dit en passant) « Valkyria » qui est dans un autre style (j’ai eu du mal à l'intégrer dans une catégorie bien définie d’ailleurs) voire un autre univers dénotant avec le reste de l’album. Obscurity est généreux car vous en aurez pour cinquante-six minutes dans les oreilles, ce qui devient rare pour un album qui se révèle d’un excellent cru.

Voilà le parfait exemple de groupe ayant un album exceptionnel mais qui, à mon avis, est entaché par un enregistrement trop « eighties ». Je peux comprendre que certaines personnes aiment ce son très « roots » et gras typiquement « old school » mais je ne pense pas que cela rende hommage au talent des musiciens. Cela dit, ne nous lançons pas dans le débat et parlons de cet album. Dès le départ, Molis Sepulcrum te prépare la peau avant une lacération profonde et douloureuse. « The Prey » est rapide et lourd, « Impaled By Fear » encore plus rapide et plus lourd et « The First Insection » … et bien non, celui-là commence lentement avec un riff en quatre temps donnant l'image d'un boucher affûtant son couteau avant de partir dans une frénésie meurtrière. Bref, « Left For the Worms » est très bon mais aurait mérité un meilleur enregistrement, même si je sais que certains vont dire : « Non, le son roots est meilleur ». Le débat est ouvert.

Référence incontournable de la scène death technique, Inferi tire son inspiration de groupes tels que The Black Dahlia Murder, Obscura et Fleshgod Apocalypse,… et cela se ressent ! Quelle technique et quelle puissance ! Mature et super lourd, « Vile Genesis » est une pépite de quarante-quatre minutes (rien d’aussi long n’était sorti depuis 2018 avec leur album « Revenant »). L’album contient de nombreuses références à Lovecraft et d’autres histoires d’horreur voire même des références lyriques au manga Full Metal Alchemist comme dans les tracks « Mesmeric Horror », « No Gods But Our Flesh » « Heris of Descent » et « From Exile to Exaltation ». Produit par Dave Otero (Cattle Decapitation, Archspire), Vile Genesis est un des meilleurs pour ne pas dire le meilleur album à ce jour du combo américain. Parsemé de soli de guitare plus raffinés les uns que les autres, ces huit morceaux pourront donner envie aux plus assidus désireux de reproduire ces compositions de nombreuses heures d'entraînement ainsi que de crampes aux doigts.

07.11.21 16:59

ILLT - "Urhat"

Premier album de Illt, projet de Roy Westad (guitariste et compositeur de film) et quel album !!! Lauréat d’un Emmy norvégien de la meilleure musique originale de film en 2014, il a toujours été un adepte de musique extrême et a donc décidé de joindre son attachement musical en faisant « Urhat » (Ancienne haine en norvégien), une bombe qui devrait plaire aux plus difficiles d’entre nous. Accompagné d’artistes de renommée mondiale comme Dirk Verbeuren (Megadeth), Speed Strid (Soilwork) ainsi que Karl Sanders (Nile) et Mr.Damage ( Chrome Division), il se lance dans un mélange éclectique de death/thrash/doom/rock groovy et putain qu’est-ce que c’est bon. « Sons of the Northern Lights », avec son speed black metal, est l’un des titres mêlant tous ces styles brutaux, au même titre que « Every Tree a Gallow ». Comment mieux décrire Illt que par Illt lui-même : « J'ai un goût musical assez schizophrène, je m'ennuie vite, et je déteste les règles et les limites. Cet album a été écrit par pur instinct selon mes propres termes, et le résultat est une chevauchée émotionnelle et défiant les genres à travers un métal intense basé sur des riffs. Les thèmes lyriques sont centrés sur la colère, le désespoir et le mépris pour la race humaine, et traitent des côtés les plus sombres de la religion, de la politique et de la dé-évolution. La musique de « Urhat » se détache des couches pourries du monde piste par piste ». Un album à posséder absolument dans sa discographie.

Né de l’amour du métal, Emissary of Suffering est fondé par Matthias Rasmusson (Ancre, Painted Wolves, …) et Nils Groth (King Apathy, Heretoir, …). Leur ordre de mission était de rendre hommage aux groupes qu’ils ont aimé et qui leur ont fait aimer la musique à savoir Iron Maiden, Death, Dismember. Nous pouvons constater que c’est mission accomplie. La thématique se révèle être leur vision du monde. Et celle-ci fait émerger un monstre aux politiques inhumaines et aux récits de droite (auraient-ils mal vécu le confinement mondial ? Probable). Certes, « Mournful Sights » est un râtelier de huit armes vous permettant de lutter contre cette bête immonde de la plus belle des manières. Métaphoriquement parlant, c’est un peu comme si on vous demandait d’aller affronter un petit lapin blanc au missile Stinger. Groovy, lent, lourd, etc… Tous les adjectifs sont bons pour décrire les compositions de nos deux compères passant du thrash (« Rope ») à du death voir du doom avec (« Abbatoir ») et parfois en mélangeant les deux.

Première sortie de ce groupe suédois et je dois avouer que ces musiciens nordiques ont du talent. Du Death metal à la vitesse prodigieuse et au chant équivalent à des coups de hache en pleine jugulaire, Death Reich pratique le Death old school à la perfection. Poussant le vice jusqu’à la reprise de « Fight Fire with Fire »  de Metallica à leur sauce, ils ne se contentent pas bêtement de la reprendre mais bien de l’adapter à leur style : adieu le thrash. Ces cinq barbus (comme c’est étonnant pour des death métalleux suédois) font partie d’une vague émergente très prometteuse de nouveaux groupes nordiques jouant du O.S.D.M. Il y a donc de l’espoir dans un avenir de ténèbres !

Daemonicus propose avec « Eschaton » neuf morceaux tranchants et fulgurants, présentant un mélange écrasant de death metal moderne et old school, tout en restant fidèle aux racines du groupe, progressant à la fois en tant que musiciens et en tant que groupe. Cependant, est-ce la lassitude ? Une petite envie personnelle de changement ? En écoutant l’album de Daemonicus, je ne pouvais m’ôter ce sentiment d’ennui. Loin d’être mauvais car façonné comme un très bon album du style, mon impression constante était que l’album de neuf tracks durant au total trente-six minutes n’était composé que d’une seule piste basée sur le même rythme. Difficile donc pour moi de noter cet album qui, à défaut de ne pas avoir de qualités, n’a pas forcément de défauts non plus. Les appréciations de la plèbe en seront sûrement tout autres mais Alea Jacta Est : mon estimation est que cet album est neutre, un peu comme du tofu : pas mauvais mais pas terrible non plus.

Formation espagnole composée de trois membres dont le bassiste d’Opeth Martin Mendez, White Stones sort son deuxième album, un an seulement après “Kuarahy”. Les sujets abordés puisent dans les sentiments que Martin affirme avoir vécu pendant le confinement imposé par la pandémie de Covid-19. Expérience musicale ou voyage dans un univers sombre, l’ambiance générale de « Dancing into Oblivion » est aussi lourde qu’une lente descente dans une mer d’huile. Agrémentée de plusieurs passages mélodiques ou acoustiques contrastant avec le reste, cet album m’a donné une envie de refaire le tour de la filmographie de Robert Rodriguez. L’ambiance me faisait penser à des titres tels que Grindhouse, Machete, Sin City tant le saut musical nous transporte d’une scène calme à une atmosphère lourde et pesante. Des morceaux tels que « Iron Titans » suivi de l’interlude « Woven Dream » ou encore « To Lie or to Die » sont le parfait exemple de cet ascenseur émotionnel. N’étant pas du tout un aficionado de cette scène musicale, je me suis surpris à apprécier le périple et à m’y émerger sans difficultés.

12.09.21 15:16

VRIESS - "Vriess"

Que de brutalité !!! Votre cœur pourrait-il suivre le rythme ? Vriess est un missile ! Que dis-je une bombe atomique. Introduction rapide avec « Chapter I : The Fight » qui vous met en confiance mais vous pulvérise immédiatement après deux minutes tapantes. Profitez-en, c’est tout ce que vous aurez pour vous reposer. Car cela s’enchaîne avec de la violence pure et dure. Construit en cinq chapitres, Vriess est un concentré de brutalité et de tout ce que le Death metal a à nous offrir. Mené par ses membres venant de diverses formations telles que Project for Bastards, Benighted et Alkaloid, l’idée d’avoir un projet relaxant était tuée dans l’œuf. D’une durée de dix-sept minutes, cet EP est court mais suffit pour poser les bases de cette formation qui promet un avenir intéressant et haut en couleurs. Riffs destructeurs, blasts perforateurs, et chants de douleur seront votre lot pour un peu plus d’un quart d’heure. Martyrisez vos tympans, laissez saigner vos orifices et faites-en profiter les voisins tant cette plaque se partage de gré ou de force !

Trois albums en trois années d'existence, on ne peut pas dire que le combo allemand chôme. Troquant le Death old school des deux albums précédents pour un style beaucoup plus fast thrash, Temple of Dread effectue un changement payant. Des tracks comme "Necromanteion" et "Wrath of the Gods (Furor Divinus)" sont une raison suffisante d'aller plus loin dans l’écoute des compos du groupe. Le thème de ce nouvel album est le déchaînement de colère sur le monde du dieu grec des morts et des enfers, j'ai nommé Hadès. Véritable rouleau compresseur, 'Hades Unleashed' est un condensé de violence et de brutalité gratuite. Ce sont quarante minutes réparties en neufs morceaux qui vont vous tomber dessus telle une punition divine. Mélangeant avec habileté des sonorités Death, Thrash et Black Metal, l'ensemble est un régal à entendre et à vivre. On a encore du mal à se dire que ce groupe n'a que trois ans d'expérience tant le niveau est haut. Temple of Dread est un nom à garder en mémoire, ces derniers se retrouveront à n’en pas douter parmi les grands du metal en moins de temps qu'il ne faut pour le dire !

En guise de mise en situation, « Apocalyptic Manifestation », intro contenant les cris de personnes subissant les affres de la guerre et paniquant suite à des explosions, fait son office. Traitant principalement de la fin du monde et de l’apocalypse finale (devenu un classique dans le Death metal), les Algériens mènent leur guerre d’une main de maître en faisant flamber la poudre. La voix brutale de Danny colle à merveille avec le thème abordé et ses musiciens transmettent le sentiment de ce que l’on peut ressentir lorsque l’on est pris en pleine guerre. Peu de sorties sont à déclarer sur la scène algérienne et celle-ci fait plaisir à entendre. Ces derniers ont encore un long chemin à parcourir, mais cet album est déjà une belle réussite de par la situation géographique du groupe. « Countdown » plaira aux adeptes de Death metal qui jonchent les scènes à travers le monde.

Le Japon ne nous amène pas que des mangas, de bonnes recettes de cuisine et de la J-pop. Nous en avons la preuve avec les metalcoreux tokyoïtes de Sailing Before The Wind. Fondé à Tokyo il y a une dizaine d'années, les Nippons sortent leur premier EP « Judgement » en 2012, dirigé par le bassiste et compositeur Bitoku Sakamoto (que certains ont pu reconnaître car bassiste de session live pour Crystal Lake). Pour célébrer la première décennie du groupe, un nouvel EP de cinq titres qui comprend des réenregistrements de trois anciennes chansons - "Sail Away", "Cross the Ocean" et "Break the Silence" - ainsi que les nouveaux morceaux "Decaders et "Misguided Sunrise" nous est proposé. Sur ce dernier morceau, un guest de choix en la personne de Lucas Spencer (Feed The Addiction) apparaît comme une petite surprise. Le groupe propose une bonne version metalcore, c’est-à-dire des riffs lourds, de bonnes mélodies, des chants rageurs, des breakdowns explosifs, ainsi que des changements constants de tempo dans chacune de leurs chansons. Si vous êtes un fan de metalcore, cet EP ne vous décevra pas.

Retour sur une scène délaissée de plus en plus ces dernières années avec Rot Away qui nous vient avec un album de hardcore bien punchy. Qu’il est agréable de réentendre un style musical en dehors de tout ce qui sort à la pelle de nos jours ! Profitant de la pénurie de HxC et de la soif de culture mondiale, Rot Away se présente avec des beatdowns aiguisés à la meule et un son lourd. Cet album rend l’écoute nostalgique d’un bon gros mosh-it, d’un wall of death, ou même pour les plus rageux d’entre nous d’un terrible Crowd killing. Les Danois usent et abusent de breakdowns assassins. Passant de chants lourds pouvant parfois rappeler Cold Hard Truth sur la première moitié de l’album, on repasse à des sons plus ambiants et un chant plus plaintif. « Graves » vous calme un peu et vous permet de reprendre votre souffle entre deux séances de cardio explosives. Après un court break, on reprend directement avec « Timebider » qui ne traîne pas à vous remettre dans le bain. On peut ressentir que le groupe se cherche encore dans son style mais cela ne rend pas cet album ennuyeux ou mauvais, loin de là. Comme je l’ai signalé en début de chronique, qu’il est bon de retrouver la scène Hardcore. Dommage que cet album ait une fin. Rot Away est un groupe à suivre et à voir en live. Cela en vaudra la peine, à la condition que vous n’ayez pas peur de ressortir du pit avec des ecchymoses ou des crampes.

A l’instar de Royal Blood, Pil & Bue prouve qu’il ne faut pas beaucoup de musiciens pour faire beaucoup de bruit et surtout créer de la bonne musique. En effet, Goran Johansen (percussion et batterie) et Petter Carlsen (chants et guitare baryton) ne sont que deux pour réaliser ce petit bijou de six morceaux nommé « The World is a Rabbit Hole ». Introduction progressive avec un shred de guitare pour planter le décor, le chant vous coupe le souffle et met la barre très haute. La voix enregistrée avec une légère reverb colle parfaitement au style musical proposé par les Norvégiens. Mêlant des sonorités plus calmes à des explosions acoustiques, l’intégralité de cet EP est pensée et réalisée avec talent et passion. « True disaster » est un titre très perturbant avec une intro qui vous en met plein la vue. Il vous emmène dans un univers relativement nébuleux dans lequel le chant mélange des tons mélodiques avec des intonations rauques faisant parfois penser à du Placebo. Pour confirmer le changement d’atmosphère incessant, « Select 2 players » débute par des frappes de cymbales pour imposer le rythme et des coups de grosse caisse qui donnent tout bonnement envie de bouger. L'harmonie entre le rock et la ballade est ici totalement maîtrisée. « The World Is a Rabbit Hole » est une chute de trente-cinq minutes dans un univers de coton… que j’aurais aimé poursuivre. Est-ce mal docteur ? Un EP à avoir sans hésiter dans votre collection musicale. 

Duo originaire de Brighton, Joe Potts (Guitare, basse, batterie, programmation) et son acolyte Liam McKeown (Chant) sortent physiquement leur album « The Self-Aggrandising Lie », initialement sorti sur Bandcamp en version digitale en novembre deux mille vingt. Inspirés par des groupes tels que Archspire, Inferi ou The Faceless, les Britanniques ont l’intention de créer une musique équilibrée entre technicité et mélodies. Sans vous mentir, après une écoute longue et douloureuse, j'en reste très peu convaincu. Certes, la maîtrise technique de la guitare et de la batterie y est. Mais cela manque tristement de punch. En effet, la totalité de l'album est relativement plate et enregistrée de manière très pauvre. Impossible de se fondre dans l'ambiance tellement tout est trop propre et manque de relief. Si je devais comparer cet album à un mets culinaire, ce serait un curry. Les ingrédients sont bons, le talent y est, mais les épices n'y sont pas et cela finit par manquer de saveurs. Je suis persuadé qu'il y a un gros potentiel en sein de Parasitic Entity, mais actuellement je suis déçu de l'écoute de cet opus. De plus les morceaux sont longs, oscillant entre cinq minutes et sept minutes trente (« In Defiance of a Narcissist King »). En soi, quand on arrive à plonger dans l'univers du groupe, cela ne dérange pas. Mais encore faut-il y parvenir.

Aaaah en voilà de la musique qui sent bon les festivals, la moto et la route 66. Inspirés par des influences non dissimulées de groupes tels que AC/DC, Aerosmith, ZZ Top et autres monstres légendaires du rock, les Danois de Lucer nous en mettent plein les oreilles. Variant d’un classique à l’autre, les tracks sont une pure orgie auditive et donnent l’envie d’enfourcher sa bécane et de partir plein gaz sur de longues routes. Passant de titres tels que « Make My Getaway » aux consonnances ZZ Top à des morceaux plus AC/DC comme « Roll The Dice » ou « Dead Man’s Walk », ils ne cessent de nous épater et nous faire passer un putain de bon moment. Le chant est ce que l’on fait de mieux pour rappeler la bonne époque du rock classique et ne parlons pas des multiples soli de guitare qui jonchent le chemin que vous parcourez durant les trente-sept malheureuses minutes que dure cette pépite. N’inventant absolument rien, Lucer réussit à pondre des morceaux qui peuvent devenir de grands classiques tant ils sont entêtants. Bref, un album à écouter et réécouter en famille, avec des amis, ou à faire découvrir aux enfants. Dans tous les cas à avoir dans sa collection.

Présentant une quatrième démo en deux ans… Oui, vous avez bien lu, une quatrième, Houkago Warfare en veut et ne compte pas baisser les bras. Pratiquant un death metal avec des éléments tirés du hardcore, le trio de Séoul entame son opus avec « Made in warfare » et son grand coup de cymbale suivi de riffs lourds et lents, histoire de mettre les badauds en condition. On respectera l’effort fourni sur des tracks comme « Rage Report » ou « Casket By Human Species ». Cependant, un chant forcé jumelé à un enregistrement sommaire ne font pas bon ménage. L’idée du mélange death/hardcore n’est pas mauvaise et on sent le potentiel sans pour autant rentrer dedans. La faute à une écoute parfois rendue difficile par le côté brouillon de certains passages. Nous ne pouvons que leur souhaiter une bonne continuation et de la persévérance.  

Une fois n’est pas coutume, passons à la partie musicale asiatique si peu médiatisée dans notre presse Rock/Metal. A l’image de beaucoup de groupes japonais, les sorties ne se font pas systématiquement par albums mais principalement par maxi-single ou EP. C’est justement afin de garantir une sortie régulière pour son public que Revival of the Era nous gratifie d’un troisième EP de trois titres. Commençant par le morceau éponyme « Lilith », nos amis nippons tapent fort avec une voix n’ayant rien à envier aux groupes européens ou américains. Une mélodie aux petits oignons aromatisée de violons et de synthétiseurs ne sont pas pour nous déplaire. Revival Of The Era n’en reste pas là car en plus de la voix très core de leur chanteur Noname, celle du guitariste Kazumi en rajoute une couche, plus claire, qui arrondit les angles et calme le jeu. 

Vient ensuite « Crew », track proche d’un slow, qui vous donne envie d’enlacer la première-venue et de danser avec elle. Pour clôturer cet Ep, retour à la vitesse, les grosses percussions et les circles pit avec « Five Determinations » qui vous renvoie vers un cliché que je me vois obligé de citer : on dirait presque un générique d’animation de baston. Si vous désirez changer un peu de notre scène occidentale, je vous recommande Revival Of The Era et leur nouvel ep « Lilith » qui devrait plaire à plus d’un.

Dans un genre ne se renouvelant que très peu ces dernières années, les Australiens de Resist The Thought nous sortent un album qui ne manque pas de punch. Annonçant leur split en 2013 avant une reformation quatre ans plus tard mais avec un nouveau vocaliste, les Australiens utilisent des rythmes rappelant quelque peu ceux de Parkway Drive à sa grande époque ou encore Devildriver tant le chant de Rhys Giles nous fait penser par intermittence à un certain Dez Fafara. Les breakdowns y sont efficaces et le jeu de batterie parfaitement exécuté par Zak Borg (A Night in Texas, ex-Absolution) donne une pêche d’enfer à cet album, rendant attractif le groupe aux yeux des adeptes du genre. Mêlant chant clair et growl, les tracks, malgré leur côté répétitif, ne lassent en rien l’auditeur. L'album bénéficie quand même d'un point négatif : celui d'être court. Ne devant se contenter que de 7 titres, il laisse un goût de trop peu ou d'inachevé. « Renaissance » reste toutefois un album d’excellente facture. En espérant que celui-ci aboutisse bien vite à une tournée mondiale afin de constater si Resist The Thought est aussi bon sur scène qu'en studio.