Justine

Justine

Alors que l'album « Renegade » fête ses vingt ans cette année, le groupe suédois Hammerfall a décidé de lui donner une nouvelle fraîcheur. Tandis que l'opus original a été enregistré à Nashville par le légendaire producteur Michael Wagner, laissant le Studio Fredman de Götebord de côté malgré deux albums enregistrés là-bas, les membres ont aujourd'hui fait le choix de confier le mixage de ce « Renegade 2.0 » à Fredrik Nordström: une belle façon de boucler la boucle, non? La pochette a quant à elle été confiée au célèbre artiste allemand Andreas Marshall qui a su créer un nouveau visuel tout en gardant l'esprit originel. De ce fait, l'édition anniversaire se compose de trois disques: la version de 2000, la version de 2021 mais également un DVD de certaines de leurs prestations filmées aux quatre coins du monde et notamment la féroce chanson d'ouverture « Templars Of Steel » issue de leur concert donné en 2001 au mythique Wacken Open Air. Ce « Renegade 2.0 » offre une musique épique, mélodique et un rythme effréné... Ainsi on retrouve des titres dépoussiérés comme la ballade «Always Will Be», le lourd « The Way Of The Warrior » et donc l'inoubliable « Templars Of Steel » qui constitue désormais l'essence live du groupe. Même après plus de trente ans de carrière, Hammerfall montre qu'il reste le groupe le plus populaire de Suède et «Renegade» demeure un classique de leur discographie.

Les Allemands de Lord of the Lost reviennent avec leur septième album « Judas » qui succède à « Swan Songs III » sorti en 2021. Divisé en deux parties nommées respectivement « Damnation » (CD1) et « Salvation » (CD2), ce nouvel opus compte alors vingt-quatre chansons qui nous replongent et qui relancent le débat millénaire entre le bien et le mal ; avec notamment un thème central axé sur Judas Iscariot (connu pour être le soi-disant Évangile de Judas), mais avec un regard différent sur l'histoire que celle racontée dans la Bible et le Nouveau Testament. Les paroles évoquent donc, un Judas meurtrier, mais aussi un Judas rédempteur ou encore un Judas martyr actuel, en montrant des facettes à la fois sombres et lumineuses, mais également les zones grises du récit. « Priest » ouvre le bal et met directement en place une sorte de leitmotiv (un motif musical répétitif qui revient plusieurs fois dans une œuvre) qu'on retrouve régulièrement et qui permet de construire un fil conducteur, mais surtout de le suivre malgré le changement de disque.Tout au long de l'écoute, on distingue le son fuzz des guitares (« Your Star Has Led You Astray » et « Born With a Broken Heart »), des notes de piano ou d'orgue (sur « Death Is Just a Kiss Away », « My Constellation » et sur « Work of Salvation ») mis en valeur par la voix si douce et particulière du chanteur Chris Harms et des chœurs, qui permettent alors de maintenir un équilibre dans les voix. Tandis que Lord of the Lost, fait partie de ces groupes qui ne se contentent pas de resservir la même soupe, on sait aussi qu'ils savent mettre à profit leur force créative au service de leur musique en surprenant continuellement son auditoire, et « Judas » confirme une fois de plus ce constat. Bien que les deux disques soient issus du même opus, une légère préférence se dégage pour le côté un peu plus atmosphérique apporté par ce premier chapitre : je choisis donc le côté obscur avec « Damnation ».

Alors que leur dernier album fête à peine ses 2 ans, les Anglais de While She Sleeps reviennent avec leur cinquième album « Sleeps Society ». Tandis que « SO WHAT? » était un condensé de puissance, mais également un manifeste de la détermination et de la confiance en soi (qui lui a d'ailleurs valu d'être déclaré meilleur album aux Heavy Music Awards); ce nouvel opus quant à lui, concentre l'essentiel des inspirations personnelles de chaque membre du groupe. Aussi bien que d'après son leader Lawrence 'Loz' Taylor, ce disque représente fidèlement le son de While She Sleeps. Cependant, la surprise réside sur les invités inattendus comme Deryck Whibley de Sum 41 sur « No Defeat for the Brave » ou encore Simon Neil de Biffy Clyro sur « Nervous ». Cette dernière traite d'un sujet sérieux, tel que la santé mentale et de la souffrance générées; elle incite son auditeur à partager ses peurs et ses angoisses afin de parvenir à une compréhension universelle. Mais elle évoque également la recherche d'un moyen de s'en sortir, ce qui fait de ce titre, le message le plus fort qu'ils délivrent dans cet album. Alors que cet opus semble mettre en avant les émotions (et particulièrement sur l'instrumentale « Pyai » et le dernier tiers de l'album); on retrouve quand même la puissance à laquelle la bande nous avez habitué. Une chose est sûre, le groupe sait surprendre en bousculant les acquis et c'est notamment ce qui fait leur carrière depuis plus de 15 ans...

Après la réédition de « Overkill » et de « Bomber » l’année dernière, le groupe qui détient sûrement le record de décibels nous offre un coffret commémoratif des 40 ans de la sortie du célèbre album « Ace of Spades ». Sorti pour la première fois le 8 novembre 1980, le quatrième album du trio british concentre le meilleur du hard rock, du heavy metal et du punk. Concernant cette édition collector, elle comprend un vinyle deluxe, un DVD des apparitions TV rares ou perdues du groupe, des versions instrumentales (démos) et des versions alternatives ainsi que de nombreux goodies, dont un livre contenant des photos et des interviews retraçant l’histoire de l’album. Mais également, deux concerts complets et notamment celui de leur passage au Parc des Expositions d’Orléans datant du 5 mars 1981. En résumé, on y retrouve pas loin de 70 morceaux dont 42 inédits : parmi eux « (We are) The Road Crew » dédié à l’équipe technique de Lemmy, Eddie et Phil ; mais surtout, et avant tout, la mythique chanson éponyme devenue un hymne fédérateur au cours de ces quatre dernières décennies (le nombre de groupes qui ont fait le pari de la réinterpréter atteste de façon indéniable cette affirmation). Sans surprise et comme ils le disaient si bien : "We are Motörhead and we play rock’n’roll !"

Trepalium, qui signifie littéralement “travail” en latin, n’a en effet pas ménager ses efforts depuis le départ de KK, leur précédent chanteur; et offre un très bon nouvel opus, huit ans après leur dernier album “H.N.P.” sorti en 2012. C’est donc “From the Ground” qui signe le grand retour du groupe... Ce cinquième album propose alors des mélodies qui sont la subtile rencontre entre le groove et le death metal, le tout avec la voix très rock bluesy de Renato (arrivé dans le line-up en 2017) qui plaira aux fans de Pantera et Clutch réunis. Mais c’est “Feelin Cold” qui a le plus retenu mon attention, en effet puisque la chanson apparaît certainement comme celle qui se détache le plus des origines du groupe; ou encore le magnifique solo au bottleneck d’Harun sur “...To the Sun”. L’album entier nous plonge dans une ambiance jazz/swing de la Nouvelle-Orléans, cigare à la bouche et whiskey à la main; où les bretelles et les vestons sont de rigueur. En tout cas, une chose est sûre: Trepalium continue de faire groover les morts!

Cinq ans après, Lord of the Lost présente le dernier volet de sa trilogie « Swan Songs III », sorti le 7 août dernier via Napalm Records (le premier et deuxième volet, sont sortis respectivement en 2015 et en 2017). Dans cet épisode, divisé en deux parties, le groupe s’est entouré de musiciens classiques et de leurs instruments : violons, orgue, harpe, viole ou encore contrebasse qui donnent une ambiance old-school et romantique, notamment sur le morceau « Unfeel ». On remarquera également le titre « A Splintered Mind », qui est une excellente entrée en matière avec sa longue introduction où la ligne de claviers se mêle à la voix grave du frontman, Chris Harms ; ou encore la chanson « Dying on the Moon », qui s’inscrit dans une sorte de style crooner. Ce premier disque offre également la reprise de « 4’33 », l’un des titres les plus emblématiques du compositeur John Cage. La deuxième partie est en réalité la plus variée, et propose de nouvelles versions des chansons des anciens albums. Cependant, l’entièreté de l’opus reste uniquement dans le registre mélancolique, et manque cruellement d’audace…