Ale

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Résolument retro, cette ressortie du dernier album de Death SS est une occasion nouvelle de découvrir le dernier-né d’un artiste de l’ombre, malgré une carrière aussi longue que prolifique (il pré-date tout de même Maiden, Mercyful Fate… et même King Diamond dans son registre occulte et shock). Touche-à-tout, s’illustrant dans plusieurs genres, c’est le vers, le bon vieux heavy, que « Rock’n’Roll Armageddon » lorgne. Enchaînant les hymnes théâtraux tonitruants , les  fulgurances à la guitare, chaque titre se dote de sa propre ambiance… de sa propre histoire. Tel un maître de cérémonie, Steve Sylvester insuffle sa vision dans chacune des pistes de l’album, que ce soit « Witches’ Dance » et son atmosphère lugubre sortant tout droit d’un film d’horreur, ou « The Glory of the Hawk » s’apparentant presque à une bande-son de western spaghetti. Loin de se limiter au lyrique, des titres plus pêchus, comme « Zombie Massacre » ou « Hellish Knights », viennent s’acoquiner à l’ensemble pour proposer un peu d’adrénaline à cette foire au monstre. Œuvre géniale d’un maître-architecte créant dans un silence déconcertant, depuis bientôt 40 ans, gemme mésestimée d’un genre éculé, cet armageddon mérite le détour !

Des coups sourds, des murmures… . Voici comment débute «Genesis Vol.666», leur premier album. Cette atmosphère inquiétante est de bien courte durée, car, sitôt les 26 secondes de l’intro dépassées, nous sommes accueillis de plein fouet par une avalanche de percussions lorgnant vers le thrash bien vénéré. Ce n’est qu’à partir du refrain, que l’industriel se manifeste, donnant un cachet très mélodique et presque symphonique à l’ensemble. Le tout, accompagné de vocaux tantôt éraillés, tantôt gutturaux… . Et on est qu’au premier morceau ! Si le reste de l’album s’en tient à cette recette (et de facto : surprend moins), il reste impeccablement calibré et maîtrisé. Puissant, rythmé, n’abusant pas des sonorités excentriques offertes par ce style, préférant, au contraire, leur donner plus d’impact en les sublimant… . Chaque titre déploie ses armes judicieusement pour nous offrir une belle palette d’émotions et de rythmes au sein même du morceau. «Annihilation of the World of Spirits» semble tout droit sorti d’un film d’horreur des années 90, tandis que «Neon Antichrist» semble sorti de Doom II avec ses sonorités violentes, presque «arcades» . Un album bourré de bonnes idées, très complet et jouissif.