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03.07.22 15:49

Ça a l’air grave - Jason

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Souvent incompris, parfois même moqués voire injustement critiqués, ils assurent pourtant un travail de l’ombre essentiel. Eux, ce sont les bassistes, les gardiens des fréquences graves. Ils sont la hantise des roadies et de leurs lombaires tant leurs amplis « frigos » pèsent leur poids et sont peu maniables, mais sont aussi et surtout des musiciens généreux au service de leur groupe ou de l’artiste qu’ils accompagnent. Rarement en recherche de gloire, ils ou elles se trouvent souvent en arrière-plan pour incarner, avec la batterie, la paire d’épaules sur laquelle le reste du groupe pourra aisément s’appuyer. Une race à part au service du groove.

Dans la foulée de l’interview qu’il nous avait accordée pour le MA15 (téléchargeable gratuitement via ce site, faut-il vous le rappeler ?), le chanteur et bassiste de Misery Index, Jason Netherton, a bien voulu répondre à quelques questions concernant son instrument de prédilection. Entretien à l’image d’un bon jeu d’instrument à grosses cordes : simple et efficace.

Comment en es-tu arrivé à jouer de la basse ? C’était à la fin des années 80. Jeune, j’ai grandi dans le Maryland et beaucoup de metalheads s’essayaient aux instruments. C’était souvent la guitare et la batterie mais pour ma part, j’ai voulu essayer la basse et je pense que c’était peut-être à cause de Steve Harris d’Iron Maiden. Ce mec rendait la basse cool. Il était tellement en avant que ce soit sur scène ou dans le mix que ça donnait l’impression que c’était une sorte d’arme secrète du groupe. Je me suis finalement rendu compte que cet instrument collait davantage à ma personnalité. Donc j’ai commencé à prendre des cours et j’ai joué dans un groupe de metal local.

Pour toi c’est quoi un bon bassiste et/ou une bonne ligne de basse ? C’est un peu un exercice d’équilibriste. Si je prends mon cas, ce que je fais est relativement « rigide ». Il n’y a pas beaucoup d’espace pour ce qu’on pourrait appeler de l’expérimentation si tu veux. C’est juste notre style. On joue une sorte de hardcore infusé au death metal californien. Pour moi le mieux est avant tout de voir comment tu peux servir le morceau pour qu’il sonne du mieux possible. Tu dois faire attention à la puissance mais tu dois aussi surtout être attentif et à l’écoute du jeu de tous les autres instruments tout en sachant que la basse joue principalement avec la batterie. Tu dois absolument coller à l’espace qui t’est dédié. Le principal n’est pas de te montrer mais d’être au service de la chanson et d’insérer dans cet espace ce qui est nécessaire. C’est tout ce que je peux te dire (rires).

Par rapport à la batterie justement, comment décrirais-tu la relation musicale qu’Adam et toi avez dans Misery Index ? Disons que dans ce qu’on fait on a des genres de « templates ». La plupart du temps on suit la guitare mais dans certains passages il y a justement plus d’espace pour que les choses s’ouvrent un peu. Adam et moi pouvons créer certaines fondations rythmiques qu’on peut tenir ensemble. Adam a toujours été un batteur qui occupait le terrain mais ces dernières années, il s’est un peu retenu et ça me laisse un peu plus de place. En tout cas, on bosse bien ensemble.

Depuis 2021 tu as un deal avec la marque Warwick. Tu peux nous parler du modèle Streamer que tu utilises ? J’ai une Streamer classique et un modèle custom allemand. J’utilisais des ESP auparavant. Mais lors de la dernière tournée que nous avons faite avant le COVID avec Napalm Death, Shane (Embury) m’a fait accrocher à Warwick (le bassiste de Napalm Death est endorsé par la marque depuis de nombreuses années – ndr). J’ai commencé à m’y intéresser et j’ai beaucoup aimé ce que la marque proposait. Shane m’a introduit auprès d’eux et ça s’est fait comme ça.  

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