21.11.20 11:32

BARBAR’O’RHUM - "Journal de B’O’R"

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Si votre serviteur se demande ce que donnerait un album de gros metal relatant des aventures historico-légendaires liées à la piraterie, tout en étant plus sérieux et plus lourd… chose qui serait tout à fait envisageable pour un groupe français, pays fortement attaché aux histoires de trésors, de flibuste et de coups de sabre, il n’aura pas sa réponse cette fois ! Et en même temps, il y a un petit quelque chose, un petit goût de « revenez-y » qui place le line-up toulousain un peu à part des Alestorm ou Rumahoy, qui ont déjà bien poncé le « genre » au point de laisser l’impression d’une blague un brin trop longue. Non pas que Barbar’O’Rhum (qu’on nommera BOR à partir de tout de suite) mette le fun au placard, bien loin de là. Suffit d’écouter « Pénurie de Rhum » ou « Frères de Bitte » (sans commentaire !) pour s’en assurer, clairement, il y a une tradition du chant populaire, teinté de grivois et qui donne envie de rejoindre la fête. Mais véritablement… Il y a autre chose. Peut-être est-ce le caractère très cosmopolite de leurs titres, qui attribue vraiment de la couleur à un album riche de onze titres ? Peut-être est-ce le fait de chanter en français, donnant une proximité forcément subjective, mais néanmoins sincère qui confère aux titres et à leurs paroles une aura de sympathie bienveillante ? Peut-être en outre est-ce l’étonnante maturité de cet album, comportant de nombreux morceaux très longs, où les instruments ont bien le temps et l’opportunité de se montrer, de s’exprimer. Loin de nous l’idée de prétendre que les autres groupes n’ont pas à cœur certains choix artistiques pertinents et un travail certain en plus de leur volonté de proposer des titres funs et « à boire », mais chez BOR… C’est poussé à son paroxysme. C’est fun, mais nullement parodique (encore que, n’en déplaise aux mauvaises langues, pour bien parodier… il faut bien connaître le sujet de base). Et les notes de l’équipage sur la conception, l’inspiration des chansons en atteste amplement : il y a eu de la réflexion derrière tout ça, beaucoup de références… et un désir de diversité de plaisir d’écoute, par-dessus la simple autodérision et l’invitation à se murger. Mention spéciale d’ailleurs pour le morceau qui clôt l’album, « Les P’tits Rafiots », qui propose « La rencontre improbable entre une Comptine française sur le thème maritime, un morceau de Musique classique d’Antonio Vivaldi et deux Jigs irlandaises très connues du milieu pour un final explosif » … pour une fois, le groupe fait pratiquement sa propre critique, mais ce serait difficile de mieux le qualifier, et d’expliquer en quoi c’est si bien ! Je n’aurai pas forcément cru rédiger ma plus longue critique sur du pirate metal et encore moins sur un groupe qui m’était encore inconnu, mais rien que pour m’avoir remémoré les années Naheulband, Fatals Picards et Celkilt… La casquette du chroniqueur se voit balayée par une bourrasque. Bravo, les gars, vous êtes peut-être les meilleurs dans ce que le genre produit actuellement.

Informations supplémentaires

  • Points: 4/5
  • Genre: Pirate Metal
  • Pays: France
  • Maison de disque: Mannequin Vanity Records
  • Date de sortie: 30.10.20
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Ale