17.04.20 12:39

United Guitars

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United Guitars, comme l’évoque son nom est un projet collaboratif 100% guitares. Il réunit une vingtaine de musiciens petits et grands tels que Gus G, Rick Graham, Axel Bauer, Richard Daudé, Quentin Godet (…) autour d’un premier double album instrumental guitare : United Guitars Vol 1” ... Ludovic Egraz, rédacteur en chef du journal Guitar Xtreme et fondateur du projet, a répondu à nos questions.

Pour commencer, peux-tu me dire comment l’aventure United Guitars a débuté ? L’aventure a débuté il y a environ deux ans. Je m’occupe d’un magazine qui s’appelle “Guitare Xtreme” pour lequel on fait des vidéos et on en a fait une avec Axel Bauer, Fabrice Dutour et il y avait cinq/six autres guitaristes. On s’est dit que ça serait bien d’aller plus loin et éventuellement de faire un album. Le projet a démarré de cette façon, mais il est resté en suspend jusqu’à il y a trois mois. Ma compagne Olivia Rivasseau est productrice et s’occupe du label Mistiroux Productions, elle a travaillé administrativement sur le projet. Elle a vu comment monter l’enregistrement et quelles subventions on pourrait demander pour le faire… Et à un moment, elle m’a dit qu’il faut le commencer maintenant, c’est le bon moment et j’ai tout enclenché. J’ai réuni les guitaristes, on a composé des morceaux et tout s’est enchaîné très vite. Trois mois après, on avait fini l’album.

Est-ce que tu peux te présenter ? Quels sont les projets que tu as faits avant United Guitars ? Je suis guitariste depuis le collège donc ça fait très longtemps. J’ai commencé une carrière de guitariste professionnel dans le cadre d'un groupe de Rock avec lequel je suis parti en tournée durant plusieurs albums. Parallèlement, je suis devenu journaliste et je me suis réorienté dans la presse guitare. J’ai travaillé pour plusieurs magazines comme Guitare & Claviers et maintenant je suis rédacteur en chef de Guitare Xtreme Magazine. Aujourd’hui, on va dire que je ne pratique pas la guitare professionnellement, dans le sens que ce n’est avec ça que je gagne ma vie. Mais, je joue toujours énormément de guitare dans des projets, des groupes de reprises notamment un de Black Sabbath et j’enseigne aussi la guitare.

Est-ce que le but de tous les artistes qui y ont contribué à United Guitars, c’est de faire transmettre votre passion pour la guitare ? Oui, c’était plutôt de faire un état des lieux de la guitare en France en 2019. Il y a beaucoup de personnes qui ont du talent et qui s’expriment chacun dans leur coin dans le cadre de leur album, de leurs concerts et d’autres qui ont leur chaîne YouTube. Il n’y a pas vraiment quelque chose qui fédère tout ça et c’était une manière de les mettre en avant et de leur offrir une tribune.

Comment perçois-tu l’évolution de la guitare et des guitaristes en France depuis quelques années ? Je trouve ça intéressant, car il y a différent niveau et avec internet, YouTube et la mondialisation, les informations circulent beaucoup et aujourd’hui il y a un niveau plus fort qu’avant. Par contre, j’ai le sentiment que la guitare est un art un peu vieillissant dans le sens que les personnes qui s’y intéressent réellement ont entre trente et septante ans. Alors que, les plus jeunes ne s’y intéressent un peu moins peut être. C’est aussi une raison d’être pour cet album, essayer de dynamiser la guitare auprès des audiences plus jeunes.

Est-ce qu’on peut dire que vous avez produit un album collaboratif en apprenant et collaborant les uns sur les autres ? Il y a vingt-trois guitaristes, dont quinze qui ont apporté une composition originale. Ensuite, on a défini des équipes et, sur chaque morceau, il y a trois, quatre guitares qui interviennent. C’est une façon de partager et de créer une interaction entre les différents musiciens.

Comment s’est déroulé le processus de composition ? Vous avez réussi à tous vous rassembler en même temps ? Non, les quinze guitaristes compositeurs ont enregistré des maquettes courant du mois de juin. Ensuite, on a discuté et réarrangé certaines choses. Une fois les maquettes finalisées, on les a envoyées pour que tout le monde puisse avoir accès et on a décidé qui allait jouer sur quels morceaux. Il y a eu des échanges jusqu’à ce qu'on arrive à une version plus ou moins finalisée. Après, quand on est arrivé pour l’enregistrement début septembre, les batteurs et le bassiste présent sur le projet avaient travaillé les morceaux et on les a refaits en studio pendant quatre jours.

Dans le projet tu as collaboré avec de grands noms notamment Gus G, comment a-t-il rejoint le projet ? Je connais Gus G depuis longtemps quand il a commencé avec son groupe Firewind et on est toujours resté en contact. C’est une personne que j’aime beaucoup et je pense qu’on s’apprécie. Quand il passe à Paris, on s’arrange pour se voir et passer du temps ensemble. Donc, naturellement, je l’ai appelé pour le projet. Et pour le second intervenant étranger, Rick Graham, c’était un peu différent. C’est deux des intervenants du disque, Pierre Danel et Quentin Godet du groupe Kadinja, qui sont amis avec lui et me l’ont présenté. C’est un musicien vraiment intéressant qui est en plus très suivi sur Instagram et YouTube. C’était très plaisant de l’avoir sur l’album.

Je trouve que l’album est très diversifié. Était-ce une volonté que tous les musiciens puissent apporter leur patte ? Oui, au travers de la sélection que j’ai faite des guitaristes, c’était important pour moi de réunir des personnes avec des sensibilités musicales et des univers différents. C’est de cette façon qu’on arrive à avoir des morceaux Metal, Hardpunk, Prog, ambiant … Il y a même un guitariste, Yoann Kempst, qui a composé un titre un peu afro. C’était important que ce ne soit pas juste un disque avec des démonstrations de guitares, mais que ce soit un voyage à travers plein de sensibilités musicales différentes.

Pour finir, que dirais-tu pour nous donner envie d’écouter l’album ? La guitare, c’est chouette. Elle peut être aussi expressive que la voix d’un chanteur. C’est aussi un instrument unique qui existe dans toutes les cultures, qui traverse tous les styles de musique et qui est, pour moi, l’expressivité quasi inégalée. Quand tu tires sur une corde et que tu la touches, tu peux faire ressentir une infinité d’émotions. On a essayé de montrer ça à grande échelle avec cet album. Et encore une fois, ce n’est pas juste un album de performance guitaristique, c’est un album avec de vrais morceaux et je pense que même quelqu’un qui n’est pas ultra-sensible à la guitare instrumentale peut apprécier cet album et l’aimer en l’écoutant.

Pour plus d’informations : https://united-guitars.fr

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  • Crédit photo: D.R.
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